On a retrouvé : Vincent Canard

Crédit photo DirectVelo.com

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Il avait fait ses débuts à la compétition très tard, à 20 ans, mais était parvenu à gravir un par un les échelons, jusqu’à passer professionnel en 2013, au sein de la formation Bridgestone-Anchor. Fin 2014, Vincent Canard avait finalement mis un terme à sa carrière après une dernière pige pour le VC Caladois, son club de toujours. Désormais vigneron au côté de son père, au coeur de ses terres du Beaujolais qu’il aime tant, l’ancien baroudeur se remémore certains souvenirs pour DirectVelo.

DirectVelo : A la fin de ta carrière, tu avais fait part de ton envie de devenir viticulteur. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Vincent Canard : Je suis vigneron, j’ai fait mes études là-dedans, à 19-20 ans. Puis j’avais ensuite fait du vélo pendant une dizaine d’années. Mais j’ai toujours eu dans un coin de la tête de travailler là-dedans après avoir arrêté la compétition, et c’est ce que j’ai fait. D’ailleurs, je m’y étais déjà un peu mis en 2014, lors de ma dernière saison, pour mon retour au VC Caladois. Désormais, je travaille avec mon père. Nous sommes à notre compte. Nous avons créé le Domaine Canard en 2016, avec du vin d’AOP Beaujolais blanc, rosé ou encore de l’AOP Crémant de Bourgogne. 

C’est une vie très différente de celle que tu as connu dans les pelotons…
Je trouve quand même des similitudes et des parallèles. C’est un engagement de tous les jours et de tous les instants. Je ne compte pas mes heures et surtout, j’ai toujours un peu une vie de moine, comme lorsque j’étais coureur (sourires). Je suis réveillé à 5h du matin et je rentre à 19h… C’est toujours une vie de sacrifices. Et puis, il faut souvent se remettre en question. Comme sur le vélo, finalement.

« CA NE ME MANQUE PAS DU TOUT »

C’est aussi une histoire de passion !
Oui, c’est encore un autre parallèle entre ma carrière de cycliste et ce métier de vigneron. Tu ne comptes pas tes heures et tu ne roules pas sur l’or… Mais si je fais tout ça, c’est parce que j’aime ce que je fais, en effet.

Il y a également eu un autre grand changement dans ta vie, récemment…
Ma compagne et moi avons eu un enfant le 25 février dernier, elle se prénomme Léanne.

Voilà ta vie bien remplie ! As-tu encore le temps de rouler malgré tout ?
(Sourires). J’ai fais une sortie d’1h30 il y a deux-trois semaines. Je n’avais plus roulé depuis deux ans… J’ai fait pas mal de courses à pied, de trails… J’aime l’esprit de compétition mais rouler juste pour dire de rouler, c’est fini pour moi. J’aime les défis, les challenges, mais rouler comme ça sans but précis… Sincèrement, ça ne me manque pas du tout. Je sais que je n’aurais pas la motivation pour faire 5000 bornes dans l’année, juste pour dire de. Mais mon travail reste bien physique alors je n’ai pas le temps de prendre du poids. Je ne dois faire que deux ou trois kilos de plus que lorsque je courais, ça va (rires). Enfin, ça irait sur le plat mais je ne suis pas sûr que je pourrais encore passer les bosses !

« TOUS LES MAILLOTS DISTINCTIFS POSSIBLES ET IMAGINABLES »

Dans les prochains jours se déroulera l’édition 2018 du Tour du Beaujolais : c’était “ta” course !
Ce sont beaucoup de bons souvenirs. J’y ai gagné deux étapes (en 2009 puis en 2012, NDLR) et j’y ai terminé 2e du général (en 2011), mais je ne l’ai jamais gagné… J’ai porté le maillot jaune et je crois que j’y ai porté à peu près tous les maillots distinctifs possibles et imaginables (sourires). J’y avais mes habitudes ! J’ai toujours aimé disputer les courses de la région, même si je suis aussi souvent passé au travers. Sans doute parce que je me mettais de la pression. Enfin, c’était moins vrai les dernières années...

Tu suis toujours l’actualité ?
J’essaie quand je le peux. Cet après-midi (jeudi), on a regardé l’arrivée de l’étape du Dauphiné… Il y a deux jours, je suis allé sur le bord de la route pour voir passer le peloton. Mais ça change vite !

C’est-à-dire ?
J’ai toujours des contacts au VC Caladois… Et puis, je vois toujours de temps en temps des garçons comme Anthony Barle, Sébastien Hoareau ou Frédéric Talpin. Mais je me rends compte que je connais de moins en moins de coureurs. Je suis vite perdu lorsque je vais sur une course Elites. Il y a des mecs qui marchent du tonnerre et en fait, je ne les connais pas du tout. J’ai le sentiment qu’il y a une génération qui est passée. 

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