Pauline Ferrand-Prévot : « Objectif Mondial »

Crédit photo ASO/Thomas Maheux

Crédit photo ASO/Thomas Maheux

Pauline Ferrand-Prévot va bien. Ce mercredi, elle a été l'une des principales animatrices de la Flèche Wallonne Féminine. La Française, échappée dans le final, a finalement pris la 24e place de l'épreuve remportée par Anna Van der Breggen (voir classement). Dans la zone d'arrivée, la sociétaire de Canyon // SRAM Racing a fait le bilan de sa course et un point sur sa saison pour DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi as-tu choisi d'être si offensive sur cette Flèche Wallonne ?
Pauline Ferrand-Prévot : C'était la consigne. Nous devions être offensives après 80 kilomètres de course. Elena Cecchini a attaqué, la première, dans la côte de Cherave. Moi, je devais être la deuxième de l'équipe à sortir. J'ai fait toute la côte à fond. Nous nous sommes retrouvées à quatorze au sommet (à 35 kilomètres de l'arrivée, NDLR). Ça a donc fait pas mal de dégâts. Le but était de faire travailler Boels-Dolmans pour fatiguer un maximum Anna Van Der Breggen et essayer de l'isoler. Elle a eu moins de coéquipières suite à ces attaques.

« J'AI FAIT UNE ERREUR »

Puis tu ressors avant le premier passage au Mur de Huy.
Il y a eu des attaques avant le pied. J'y suis allée. Nous nous sommes retrouvées à quatre (avec Megan Guarnier, Amanda Spratt et Janneke Ensing). Encore une fois, le but était d'avoir quelqu'un devant pour faire travailler les autres. J'ai joué mon rôle d’équipière aujourd'hui (mercredi). Je me sentais vraiment bien, que ce soit dans la première montée du Mur de Huy ou ensuite dans l'échappée. Mais Megan Garnier (Boels-Dolmans) a arrêté de collaborer. Ma radio ne marchait pas. Je ne savais pas trop ce que je devais faire. J'ai continué de rouler pour prendre un maximum d'avance.

Comment as-tu géré le final ?
Je me suis sacrifiée pour Katarzyn (Niewiadoma). Malheureusement elle était dans un jour sans. Je l'ai attendue dans le mur. Je me suis relevée, je n'aurais peut-être pas dû car elle était déjà vers la 15e position à ce moment-là. C'est une erreur. J'étais en super forme. J'avais les jambes pour faire mieux. Je ne dis pas que j'aurais fait podium mais Mégane, qui était échappée avec moi, termine 3e. Le principal est que je sois vraiment en condition. J'ai senti à l'entraînement que j'avais progressé et franchi un cap. Il restait plus qu'à le montrer en course. C'est de bon augure. Je monte en pression.

« IMPOSSIBLE DE GAGNER LA FLÈCHE SANS UNE GROSSE PRÉPARATION »

Avec quelles ambitions cette saison ?
Le but est d'être bien en fin de saison. Il a fallu refaire les fondations à l'issue de la saison de cyclo-cross. J'ai fait le travail que les autres font en novembre-décembre, en janvier-février. C'est une autre approche. Les gens se souviennent surtout du Championnat du Monde, alors le Mondial sera mon objectif principal cette année. On retient mes trois titres de Championne du Monde, ma victoire à la Flèche vient après. Le cyclisme féminin se professionnalise de plus en plus. Il faut maintenant cibler les courses. C'est impossible de gagner la Flèche sans une grosse préparation. C'était peut-être possible par le passé mais plus aujourd'hui. Il faut préparer les courses à 100 % pour espérer y faire quelque chose de bien.

Qu'attends-tu de Liège-Bastogne-Liège ?
J'étais malade l'an dernier. J'ai abandonné avant la Redoute. Je n'en garde pas un bon souvenir. Nous allons faire la reconnaissance ce vendredi. Je vais tâcher de prendre un maximum de repères. Mon rôle ? Ce n'est pas moi qui décide mais il est certain que j'ai envie d'avoir ma chance. Etre équipière aujourd'hui, ça m'a enlevé de la pression. Quand j'attaque dans la côte de Cherave, et qu'on est quatorze en haut, je me dis quand même que ce sont les quatorze meilleures filles au monde devant... C'est significatif.

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