On a retrouvé : Alexis Jarry

Crédit photo Régis Garnier - www.velofotopro.com

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Alexis Jarry n’ira pas voir le peloton du Tour du Loir-et-Cher ce week-end. Toujours résident de Bourges (Cher), l’ancien coureur du Blois CAC 41, du Cycle Poitevin puis du Guidon Chalettois, est passé à autre-chose, et dit ne plus du tout s’intéresser au cyclisme amateur aujourd’hui. “Il m’arrive encore de regarder quelques-unes des plus grosses courses professionnelles à la télé, mais c’est tout”. Alors qu’il avait des rêves plein la tête lorsqu’il était encore dans les rangs Juniors, celui qui n’a finalement jamais réussi à confirmer les attentes placées en lui, notamment du côté du Team Cofidis, promet ne pas avoir le moindre regret et ne garde aujourd’hui que de bons souvenirs de ses années sur le vélo. DirectVelo a retrouvé le Berrichon.

DirectVelo : Que deviens-tu depuis que tu as quitté les pelotons en 2013 ?
Alexis Jarry : Je suis infirmier à l’hôpital de Bourges. Pendant que j’étais coureur, j’avais d’abord eu un Bac Scientifique puis j’avais fait un an de STAPS à Orléans mais ça ne m’avait pas tellement plu. Du coup, je m’étais lancé dans un concours d’infirmier en 2010 et au bout de trois ans, j’ai eu mon diplôme. Cela fait maintenant plus de cinq ans que je travaille à Bourges.

Tu n’avais donc pas eu le temps de cogiter lorsque tu as rangé ton vélo au garage…
Non, pas du tout. J’ai vite pu passer à autre chose. A ce moment-là, j’en avais vraiment ras-le-bol du vélo et du sport en général, en fait. J’avais besoin de couper et d’ailleurs, je n’ai plus pratiqué la moindre activité sportive pendant deux ans ! Puis c’est revenu petit à petit, d’abord par la course à pied, comme beaucoup d’anciens cyclistes. Depuis, je me suis remis un peu au vélo, car ça a fini par me manquer. Mais je ne roule pas très souvent, et seulement pour les beaux jours (sourires). Pendant longtemps, je faisais beaucoup d’efforts. J’avais mis toutes les chances de mon côté pour réussir dans le vélo. J’étais assez sérieux. Du coup, il a fallu relâcher quand tout s’est arrêté.

« ON AVAIT UNE SACRÉE ÉQUIPE »

Pour profiter d’une autre vie ?
Ce sont des choses toutes bêtes mais je voulais simplement prendre le temps de passer des moments de détente avec les copains, par exemple. Faire des barbecues, des trucs comme ça. Pendant les saisons cyclistes, c’était quasi-impossible.

Tu ne suis plus du tout tes anciens copains du peloton non plus ?
Aujourd’hui, je n’ai plus de contacts dans le milieu du vélo. De toute façon, je ne suis plus du tout les résultats des courses amateurs. J’ai vraiment déconnecté complètement. Par contre, je prends quand même le temps de regarder quelques courses professionnelles à la télé et récemment, je suis allé voir le départ d’une étape de Paris-Nice, à Bourges. Je suis notamment tombé sur mon ancien équipier Nicolas Loth, c’était sympa !

Nicolas Loth était ton coéquipier au Blois CAC 41 et à l’époque, il était réputé pour être souvent caméra à la main, déjà…
Ce sont vraiment de bons souvenirs ! On avait une sacrée équipe avec des garçons comme Samuel Bonnet ou Morgan Lamoisson. On faisait des trucs sympa ensemble, c’était très drôle. Je me rappelle qu’une fois, avant le départ d’une course, il avait fait une petite présentation de tous les coureurs de l’équipe en imitant Daniel Mangeas. On avait bien rigolé.

En parlant de souvenirs, lesquels te reviennent en tête au moment de te replonger dans tes années sur le vélo ?
Mes plus belles années, c’était chez les Juniors. Je prenais vraiment beaucoup de plaisir, je m’amusais avant tout. Tout est vite devenu plus compliqué chez les Espoirs. Je n’ai jamais réussi à confirmer et à trouver le bon rythme. Pourtant, on avait un bon groupe à Blois. Mais l’équipe a fini par se casser la gueule puis complètement couler. D’ailleurs, initialement, je ne devais même pas aller à Blois mais à Saint-Amand. Or là aussi, déjà, le club avait coulé. Du coup, en 2010, je suis parti à Poitiers (au Cycle Poitevin, NDLR) mais ce n’était plus pareil… Je devais faire pas mal de trajets tous les week-ends et j’accumulais la fatigue. Puis j’ai terminé ma carrière au Guidon Chalettois mais lorsque j’ai rejoint l’équipe, je savais déjà que c’était la fin. J’étais en plein dans mes études d’infirmier et j’avais bien compris que je n’allais pas percer dans le sport de haut-niveau.

« JE NE ME RENDAIS PAS TROP COMPTE »

Qu’est-ce qui n’a pas marché pour toi ?
J’étais assez bon partout, enfin disons que je me débrouillais… Mais je n’avais aucune vraie qualité exceptionnelle. J’étais bon rouleur, bon sprinteur… Sans plus. C’est difficile de se faire une place sans un vrai point fort.

Très jeune, tu avais été repéré par la formation Cofidis…
J’avais participé à un stage d’une semaine avec eux (lire ici). C’est clairement l’un de mes meilleurs souvenirs sur le vélo. Je n’avais que 19 ans et j’avais l’impression de découvrir un autre monde. C’était sympa de leur part de m’avoir invité. A ce moment-là, je crois que je ne me rendais pas trop compte de la chance que j’avais d’être là.

Y’a-t-il un coureur qui t’avait particulièrement marqué à l’époque ?
Je me souviens de Nick Nuyens, même si je n’avais pas eu l’occasion de lui parler car j’étais très timide. C’était un coureur de Classiques et moi, les Classiques me faisaient rêver. Il représentait le guerrier belge sur les Classiques.

Tu n’as pas de nostalgie de cette période ?
Aucune. Parfois, quand je vois les gars à la télé, je dis à ma compagne : “ah regarde, j’ai couru avec lui” mais franchement, ça s’arrête là. Je n’ai aucun regret, seulement de bons souvenirs.

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