Ludovic Robeet : « Très bien ou pas du tout »

Crédit photo Martine Lainé

Crédit photo Martine Lainé

Dans l’échappée matinale de Paris-Roubaix ce dimanche, la grande carcasse de Ludovic Robeet semblait montrer des signes de faiblesse dès le premier secteur pavé. Au final, le coureur de WB-Veranclassic-Aqua Protect a tenu bon pour ne laisser filer les derniers rescapés de l’échappée que peu avant la barre des 200 kilomètres de course. Le Tubizien de 22 ans, pas vraiment adepte des pavés, a rallié le vélodrome de Roubaix à 13 minutes du vainqueur, Peter Sagan. Pour DirectVelo, il revient sur sa journée dans l’Enfer du Nord.

DirectVelo: Bien dormi après ce dimanche intense ?
Ludovic Robeet : Pas vraiment ! Je me suis endormi assez tard tout en me réveillant assez tôt. C’est souvent ainsi pour moi le lendemain de grosses courses comme ce fut le cas dimanche.

Comment as-tu vécu cette journée à l’avant ?
Avec le recul, je vois les choses un peu différemment. Dimanche j’ai juste fait mon boulot en prenant l’échappée. Pour moi, c’était le mieux à faire car je ne suis pas le meilleur des coureurs sur les pavés. Être devant, cela me facilitait les choses car ça roule un peu moins fort et l’on doit moins se battre pour garder sa place à l’approche des secteurs pavés. Je n’ai pas vraiment dû batailler pour être dans l’échappée car nous attaquions à tour de rôle dans l’équipe.

Qu’as-tu pensé en voyant ton équipier Jimmy Duquennoy te rejoindre à l’avant de la course ?
C’était un soulagement pour moi ! Je sais que j’ai du mal dans les pavés et en cas d’accélération, j’aurais sûrement été le premier à craquer. Le voir arriver, cela m’a enlevé de la pression car il est plus à l’aise que moi sur ce type de parcours. Lui restait à l’avant du groupe et moi plus derrière ainsi, en cas de défaillance, je ne le gênais pas.

SURPRIS D'AVOIR TENU SI LONGTEMPS

Et pourtant, dans Arenberg, c’est le contraire qui s’est passé…
Oui, les courses sont toujours différentes des entrainements (rire)

As-tu été surpris par ta performance ?
Oui d’avoir tenu aussi longtemps et non d’être dans l’échappée. C’était la première fois que je roulais sur les pavés, même chez les jeunes je n’ai pas souvent pris part à ce genre d’épreuves. Au final, tout s’est déroulé parfaitement pour moi et pour l’équipe.

Allons-nous donc te revoir plus souvent sur ce type de courses ?
Là tout de suite, je dirais pas vraiment car j’ai encore mal partout (rires) ! Plus tard peut être mais pour l’instant, pas vraiment.

 « JE ME FOUTAIS DE LA PLACE »

Jeudi, lors de la reconnaissance, tu n’as pas accompagné tes équipiers jusqu’au bout. Cela t'a-t-il handicapé dans le final ?
Non car j’avais besoin de récupérer après avoir fait le Grand Prix de l’Escaut à bloc. Le lendemain, c’était difficile de suivre les autres mais j’étais quand même dans la voiture. De toute façon, après 200 kilomètres, tu ne réfléchis plus de trop au parcours, tu essaies juste d’avancer.

Avant le Carrefour de l’Arbre, tu étais encore devant le groupe Démare-Kristoff. Au final, tu termines derrière, que s’est-il passé 
J’étais vraiment au bout de l’effort, je n’ai pas l’habitude de passer les 200 kilomètres d’effort. Après cette barre, j’ai commencé à faiblir, je n’arrivais plus à tenir les roues. Mais pour moi, l’objectif était atteint avec l’échappée. Je voulais juste rallier l’arrivée. La place, entre guillemets, je m’en foutais un peu.

Tu as senti Silvan Dillier au-dessus du lot dans l’échappée ?
Pas du tout, nous en avons même parlé avec Jimmy après coup. Il a vraiment bien géré sa course en roulant à l’économie.

A LA FLECHE BRABANCONNE SUR SES ROUTES

Si tu devais retenir un moment de ta journée ?
L’entrée dans Arenberg ! Tu arrives dans le noir, tu vois cette foule, c’est impressionnant. Et l’arrivée sur le vélodrome aussi où, là, c’était plutôt un soulagement, une joie de se dire que c’était fini car je souffrais de partout !

Et maintenant, du repos ?
Pas vraiment. Mercredi je m’aligne au départ de la Flèche Brabançonne qui passe en plus dans ma région. Comme la condition est bonne, autant en profiter. J’espère avoir suffisamment récupéré, on verra bien. Soit ce sera très bien, soit pas bien du tout mais c’est le vélo. 

Paris-Roubaix a aussi été marqué par la mort de Michael Goolaerts que tu côtoyais dans les catégories de jeunes…
Cela fait bizarre de se dire qu’il a disparu ! Au départ des courses, on se croisait, on se saluait bien sûr. Comme tout le monde, sa disparition m’attriste.

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