Martinique : « Eviter un professionnalisme déguisé »

Crédit photo DirectVelo.com

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Le cyclisme est populaire aux Antilles. Au classement des départements au plus fort pourcentage de licenciés FFC par rapport à la population totale, Saint-Martin et la Guadeloupe arrivent en tête. La Martinique se classe 9e. En 2016, le club martiniquais Madinina Bikers était le club français avec le plus grand nombre de licenciés et il est encore 4e en 2017 avec 263 sociétaires. En marge du congrès fédéral qui s'est tenu à Nantes les 24 et 25 février, Alfred Defontis, le Président du comité de Martinique, fait le point sur la situation du cyclisme sur son île et dans les Antilles.

DirectVelo : Comment se porte le cyclisme en Martinique ?
Alfred Defontis : La saison a repris depuis janvier. Notre calendrier est bien rempli et bien harmonisé grâce au travail de l'équipe technique régionale et aux clubs. Nous continuons à chercher des bénévoles pour nous développer. Notre nombre de licenciés est à peu près stabilisé [le nombre de licenciés baisse par rapport à 2016 mais est stable par rapport à 2015, NDLR]. Le cyclisme martiniquais se porte assez bien. Nos résultats sont bons à l'extérieur.

La Guadeloupe a son équipe de DN3. Seriez-vous favorable à la constitution d'une équipe de DN en Martinique ?
Je ne suis pas dans cette option. Je préférerais une équipe qui réunirait les meilleurs éléments de Martinique, Guadeloupe et Guyane pour représenter ces trois départements à l'extérieur. Cela nous permettrait d'aller courir à Cuba, en Nouvelle-Calédonie, à la Réunion car actuellement nous avons du mal à y aller seuls.

PAS ASSEZ DE COUREURS POUR COURIR PARTOUT

Quelles sont vos relations avec la Confédération panaméricaine (COPACI) ?
Nous étions déjà membres mais depuis l'élection de David Lappartient à l'UCI, nous nous sentons beaucoup plus intégrés. Nous avons de bonnes relations avec José Manuel Pelaez, son Président. Nous sommes régulièrement invités en Colombie, Cuba, Mexique, St Domingue mais l'éloignement coûte cher. Et puis nous avons aussi un bon calendrier en Martinique qu'il ne faut pas négliger. Nous sommes également membres de la Confédération de la Caraïbe ce qui nous permet de participer aux Championnats VTT et route, chez les hommes, les filles, les Cadets et les Juniors.

La Martinique peut-elle participer au Championnat panaméricain ?
Oui, ils peuvent nous inviter mais il n'est pas question de déshabiller nos organisations en Martinique, en Guyane ou en Guadeloupe. Nous n'avons pas un effectif suffisant pour pouvoir courir partout. C'est pour cela que nous travaillons pour développer les catégories jeunes. Le Challenge Cadets Antille-Guyane commence à porter ses fruits. Nous organisons un Tour Juniors et Cadets en Martinique. Il faut d'abord que notre cyclisme soit mieux armé pour pouvoir ensuite aller courir un peu partout.

« SI UN COUREUR VIENT TROIS MOIS CE N'EST PAS POUR TRAVAILLER »

Quelle est votre position sur la venue de coureurs étrangers, Vénézuéliens ou Colombiens par exemple, dans les clubs antillais ?
Je me suis attelé avec la FFC à réglementer la venue des étrangers. Je ne suis pas contre leur arrivée mais je suis contre leurs allers-retours en Guadeloupe, en Martinique et, bientôt, en Guyane. Je veux faire respecter les contrats de travail, pour en finir avec le n'importe quoi qui se pratiquait avant. Si un coureur reçoit un visa de trois mois c'est pour faire du tourisme, pas pour travailler. S'il vient pour 90 jours, il doit courir sous les couleurs de son pays pas pour un club antillais. S'il a un visa de 6 mois alors il pourra courir pour une équipe de chez nous. Je ne veux pas voir s'installer un professionnalisme déguisé avec les coureurs étrangers alors que nous avons de jeunes athlètes amateurs qui travaillent ou qui étudient.

Le dopage est présent autour des Antilles et aussi aux Antilles. Est-ce que ça vous fait peur ?
Oui ça fait peur. Au Costa-Rica, douze coureurs ont été pris à l'EPO. En Guadeloupe, plusieurs étrangers ont été positifs. En Martinique, il y a eu une descente au Grand Prix du 22 Mé 2017 à Rivière Pilote et on a retrouvé José Isidro Chacon positif (lire ici). Il faut continuer cette police contre le dopage pour qu'il ne pourrisse pas notre peloton.

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