Romain Lebreton a eu très peur

Crédit photo Eponine Gauvin

Crédit photo Eponine Gauvin

Romain Lebreton a été victime d’un grave accident à l’entrainement, près de chez lui dans la Sarthe, le 29 janvier dernier. "Un camion de la DDE (Direction Départementale de l’Equipement, NDLR) était stationné au milieu de la route, sans signalement. J’arrivais derrière en vélo et une voiture également. La voiture, dont le conducteur pensait comme moi que le camion roulait, s’est décalée pour me doubler et je me suis retrouvé coincé entre les deux véhicules. J’ai percuté le camion de plein fouet par l’arrière", relate le sociétaire de l’UC Cholet 49.

« PEUR DE ME RETROUVER EN FAUTEUIL ROULANT » 

Dans les minutes qui suivent le choc, Romain Lebreton ne parvient pas à retrouver la sensibilité au niveau des mains et des membres supérieurs. "C’était très douloureux, mais surtout, je n’arrivais plus à serrer les doigts. J’ai vraiment eu peur de me retrouver en fauteuil roulant pour le reste de ma vie". Si le diagnostic se révèlera moins extrême, il n’en reste pas moins sérieux. "J’ai eu une triple fracture de l’humérus. A l’hôpital, où j’ai passé une semaine après mon accident, les chirurgiens m’ont posé un clou de 30cm entre l’épaule et le coude. J’ai par ailleurs deux côtes et une vertèbre fracturées qui m’obligent à porter un corset qui immobilise le haut du corps", énumère-t-il.

La suite est un long chemin de croix. "Pendant trois semaines, je n’arrivais plus à dormir. J’ai fait ma première nuit presque normale il y a deux jours. Maintenant, c’est juste long. J’ai le droit à la position debout ou allongé, donc je ne peux pas bouger de chez moi, pas prendre la voiture : bref, je ne peux rien faire. Je n’ai même pas pu aller à la présentation de l’équipe ce week-end ! Je vis dans mon salon, dans un lit médicalisé. Mes journées sont rythmées par l’infirmière qui vient tous les jours, et le kiné qui vient deux fois par semaine pour commencer la rééducation."

Au-delà du bouleversement immédiat de sa vie quotidienne, les conséquences vont aussi se mesurer à long terme pour le sportif pompier volontaire. "Je devais passer mon concours pour passer pompier professionnel en mai prochain. Je ne pourrai pas. Le dernier concours était il y a cinq ans. S’il faut attendre aussi longtemps pour le prochain, j’ai peur que ça ne se fasse jamais".

IMPATIENT DE REPRENDRE

Soutenu par son entourage et son club "qui prend souvent de [ses] nouvelles", l’ex-professionnel de Bretagne Armor-Lux voit son moral fluctuer d’un jour à l’autre. "Je retourne voir les chirurgiens dans quinze jours et j’espère qu’ils vont me dire que je pourrai récupérer avant l’échéance prévue dans trois mois. Mais je sais déjà qu’il faudra au moins six mois pour je récupère mon bras normalement. C'est très long".

S’il ne voulait plus entendre parler de vélo pendant les deux premières semaines, Romain Lebreton est désormais impatient de retrouver l’ambiance des compétitions. Dans un premier temps, cela se fera dans la voiture. "Quand on m’aura retiré le corset et que je pourrai avoir une position assise, j’irai voir les gars sur les courses". Pour remonter sur la machine, il faudra patienter encore un peu. "Pour le bras, c’est compliqué pour porter les charges mais ça peut le faire en vélo. J’aimerais pouvoir rouler en mai pour recourir en juin et faire la fin de saison. Si ça trouve, ce sera plus tôt… ou plus tard : on verra bien !", conclut le Ligérien.  

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