Alexis Vuillermoz : « Je me devais d’attaquer »

Crédit photo Gaël Biraud

Crédit photo Gaël Biraud

Alexis Vuillermoz n’est pas passé loin, mais il aura été battu par deux fois. Sur les deux étapes du Tour du Haut-Var, le puncheur d’AG2R La Mondiale a été devancé par son “pote” Jonathan Hivert, au côté duquel il avait fait ses débuts chez les pros, en 2013. Légèrement frustré de son résultat mais satisfait de sa condition physique, le coureur de 29 ans n’oublie pas que ses objectifs principaux seront dans de longues semaines encore, notamment à l’occasion des Classiques du printemps. Alexis Vuillermoz fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : On a assisté à un sacré final sur cette 2e étape !
Alexis Vuillermoz : On a essayé de courir intelligemment. L'équipe AG2R La Mondiale avait fait un gros travail dans la dernière grosse ascension et après ce travail-là, je me devais d'attaquer pour essayer de sortir et de faire la différence et mettre en difficulté le maillot jaune. A cinq kilomètres de l'arrivée, je suis ressorti avec Madouas. On a pris pratiquement une dizaine de secondes. Je voulais vraiment qu'on aille le plus loin possible : la victoire d'étape et le général étaient jouables pour lui comme pour moi. Mais derrière, ils sont revenus très fort et ça s'est joué au sprint.

Ce sprint justement : sur le papier, c'est le genre d'arrivée que tu affectionnes !
Je suis frustré de mon sprint. J'ai sûrement trop tardé à lancer. J’ai déraillé. Enfin… J’ai eu un saut de roue-arrière et de chaîne, légèrement, sur un dos d’âne. Je ne vais pas dire que ça m’a coûté la victoire car Jonathan Hivert était vraiment très fort mais en tout cas, ça m’a enlevé la possibilité de jouer avec lui. Car je pense qu’on aurait pu avoir un sprint un peu plus serré.

« IL N’Y A PAS DE HONTE À ÊTRE BATTU »

Sur chacune des deux étapes, ne t’a-t-il pas surtout manqué un peu plus de pourcentages dans ces bosses finales ?
C’est sûr que je suis plus à l’aise sur les pentes plus sévères mais je dois aussi pouvoir me débrouiller sur ce type d’arrivée. C’est frustrant d’être battu mais quand on voit la force de Jonathan Hivert ici… Même Alejandro Valverde le sait, quand Jonathan Hivert l’avait battu en Espagne (sur le Tour d’Andalousie, NDLR). C’est un résultat qui prouve qu’il a un sacré punch dans ces arrivées… C’est un grand et quand on a à faire à ce genre de coureurs, il n’y a pas de honte à être battu. En plus, c’est un coureur que j’apprécie énormément et avec lequel j’avais couru chez Sojasun (en 2013, NDLR). Donc c’est bien de le voir gagner, même si on a tous envie de gagner.

Tu es donc satisfait de ta condition physique, en cette fin février ?
Oui, c’est bien. L’an passé, j’étais sur la touche tout le mois de février et j’avais quand même fait une bonne saison derrière. Alors cette fois-ci, j’ai essayé de ne pas m’affoler pendant le travail hivernal. Je pense que la condition est déjà là et c’est important pour la suite. Le but était encore de se chercher, de se trouver... J'étais ici pour m'ajuster physiquement en vue des Classiques du printemps. Il n'y a pas encore le feu au lac même si, évidemment, on veut toujours être en forme. Le Haut-Var était une course qui me convenait bien mais sous la pluie, le premier jour, c’était difficile. Ces conditions météo là ne m'ont jamais réussi, sous la pluie. On était venu ici avec un gros collectif, homogène, puisqu'il y avait aussi Samuel (Dumoulin) notamment qui pouvait lui aussi espérer quelque chose. On avait tous l'envie de bien faire et je ne peux pas être trop mécontent.

« ÇA ENLÈVE DE LA PRESSION »

Qu’espéreras-tu des Classiques, justement ?
Je les aborderai de la même façon que les autres saisons. Tout le monde sait que ce sont des courses qui me conviennent bien et sur lesquelles je peux faire des résultats. Ce sont des épreuves WorldTour donc forcément importantes dans mon calendrier. Je n'en cible pas une plus qu'une autre. J'essaierai d'arriver là-bas dans la meilleure des formes mais cela dit, ce sera le cas d'un bon nombre de coureurs.

As-tu le sentiment d'avoir encore plus de responsabilités que par le passé chez AG2R La Mondiale ?
Non, pas spécialement. Avec l'arrivée d'Oliver Naesen, nous avons encore un coureur de classe mondiale en plus dans l'équipe. Il y a beaucoup de très bons coureurs dans cette équipe et forcément, ça enlève de la pression car tu sais que tout le monde peut marcher. Avoir un groupe homogène, c'est profitable pour moi. En tout cas, c'est comme ça que je le vois.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Alexis VUILLERMOZ