Les frères Dubau l’avaient annoncé avant ce Championnat de France de cyclo-cross 2018 : ils n’allaient pas courir l’un contre l’autre mais au contraire tenter de dominer leurs adversaires en jouant la course d’équipe. Une stratégie totalement payante ce samedi sur le circuit breton de Quelneuc-Carentoir (Morbihan) puisque Lucas Dubau a triomphé devant son frère Joshua (voir classement). Parfait dans son rôle de protection dans le groupe de contre-attaque, le médaillé d’argent est revenu sur sa course du jour et le doublé de la fratrie pour DirectVelo. 

DirectVelo : Tu remportes la Coupe de France et termines maintenant 2e du Championnat de France, derrière ton frère...
Joshua Dubau : J'ai eu l'avantage sur la Coupe, mais le Championnat est différent, c'est une course d'un jour. C'est un maillot bien différent de celui de la Coupe de France aussi. Aujourd'hui, cela me fait vraiment plaisir que l'un de nous deux reparte avec. On prend les deux premières places, et il n'y avait pas mieux à espérer aujourd'hui.

Comment as-tu géré ta course ?
J'ai été offensif dès le début, je ne voulais pas que ça se regarde comme l'année dernière. J'ai fait ma course sans m'affoler, même quand c'est rentré de derrière. Il n'y avait pas beaucoup de volontaires pour prendre la main, donc on est resté relativement longtemps à l'avant. Quand Lucas est passé à l'attaque, j'ai senti que ça commençait à faire mal, donc j'en ai profité pour reprendre la deuxième place. J'ai temporisé un peu, et derrière, personne n'a relancé l'allure. J'ai fait en sorte que l'on ne puisse plus jouer la gagne avant de jouer ma carte perso.

« ERWANN (KERRAUD) A FAIT UNE GROSSE COURSE »

N'y a-t-il pas une pointe de déception ?
Absolument pas. Le principal est que ce soit l'un de nous deux qui reparte avec le maillot, je n'ai aucune jalousie par rapport à Lucas. Il remporte le maillot aujourd'hui, et je suis très fier et heureux pour lui. Certes, j'aurais aussi aimé porter ce maillot, mais il ne peut y avoir qu'un seul vainqueur, et l'essentiel, c'est que ce soit l'un de nous.

Avec trois coureurs du Team Peltrax-Braquet Libre dans le groupe de tête, est-ce que cela a joué sur les comportements de vos adversaires ?
Oui et non. En tout cas, quand Erwann (Kerraud) est revenu dans notre groupe et a attaqué, ça a fait peur à certains et ils ne l'ont pas laissé partir. Tout le monde surveillait tout le monde, c'était le Jour-J et il n'y avait pas non plus de grand favori... Quand on se retrouve à six ou sept devant, à mi-course, tout le monde peut être Champion de France. Après, il ne faut pas jouer en se disant que l'un ou l'autre est moins fort. Ils ont certainement eu peur d'avoir à assumer la poursuite derrière Erwann, sachant que l'on était là. Il a fait une très belle course aujourd'hui (samedi), et le surnombre à l'avant a joué sur le résultat final. 

« ME BATTRE POUR LE PODIUM DU MONDIAL »

Le groupe de tête a longtemps été très conséquent...
Oui, c'est vrai que c'est assez rare de retrouver autant de coureurs à l'avant, et aussi longtemps. On sentait tout de même les coureurs qui étaient mieux que les autres. J'ai réussi à ne pas quitter les premières positions, pour ne pas laisser faire le hasard. Un Championnat de France, ça se court devant, car sinon, tu subis les fautes des coureurs devant toi.

Quelle est la suite de ton programme ?
Il reste deux manches de Coupe du Monde, puis le Championnat du Monde. En Coupe du Monde, je suis assez loin au général... Mais les parcours seront très différents du Mondial. Les manches de Coupe du Monde seront relativement plates, tandis que le Championnat du Monde sera beaucoup plus physique. L'an dernier, j'avais pris la 6e place du Mondial, et cette année, j'ai envie de pouvoir me battre pour le podium.