Donnez des tournois de vitesse aux jeunes sprinteurs

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Cette semaine, sept Juniors spécialistes de la vitesse vont se frotter au niveau international à l'occasion du tournoi "Next Generation" sur le vélodrome d'Apeldoorn (12-14 janvier). L'an dernier, c'est sur le vélodrome hollandais que la marche de Ryan Helal vers le maillot arc-en-ciel de la vitesse avait débuté.

Cette sélection sous le maillot de l'équipe de France fait suite à un stage organisé au mois de décembre au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. "Ce rassemblement nous a permis de revoir les coureurs qui avaient disputé le Championnat du Monde Juniors et de les confronter aux Cadets 2. Nous les avions choisis après les Championnat de France et des tests chronométrés en octobre", explique Clara Sanchez, entraîneur national.

Depuis le départ de la FFC de l'INSEP (lire ici), le choix a été fait de laisser les Juniors, souvent mineurs, s'épanouir chez eux et de les réunir en stages pendant la saison.

PROGRESSER SUR LE PLAN TACTIQUE

L'ancienne Championne du Monde keirin a pu constater avec satisfaction, l'évolution des "anciens", Florian Grengbo (AC Bourg-en-Bresse) et Titouan Renvoisé (BIC 2000). "Depuis le tournoi d'Apeldoorn de l'an dernier, ils ont mûri. Les plus jeunes, eux, ont déjà amélioré leurs temps des Championnats de France", note la Provençale.

Mais en plein mois de janvier, à plus de six mois des Championnats d'Europe et du Monde, Clara Sanchez ne regarde pas que son chronomètre. "Le but de les envoyer à Apeldoorn est de les faire progresser sur le plan tactique car il n'y a pas de compétitions de vitesse en France pour les jeunes. Hormis les Trophées de vitesse à Bordeaux et Graines de pistard à Roubaix, on ne leur propose que des courses en peloton. Il faut qu'ils se confrontent en duel à des coureurs du même âge pour progresser tactiquement", insiste-t-elle.

Découvrir de nouveaux talents dans les disciplines de vitesse rentre aussi dans les préoccupations du Plan piste 2024, en vue des Jeux olympiques de Paris. La FFC vient de prolonger le partenariat avec une marque de capteurs de puissance. Un des aspects de ce contrat est de proposer aux comités régionaux d'utiliser des home-trainers à résistance électromagnétique compatibles avec des logiciels d'entraînement virtuel pour détecter des sprinters grâce aux données de puissance.

UN TOUR CHRONOMÉTRÉ

Ce programme de détection comprend aussi l'organisation d'un tour chronométré départ arrêté et d'un tournoi de vitesse, dans chaque comité. C'est exactement le programme que proposait l'UVF, l'ancêtre de la FFC, dans les années 30 avec le "Premier Pas sur piste" et "le Premier Tour de piste". Chaque vélodrome organisait une réunion de prospection : les débutants étaient chronométrés sur un tour départ arrêté. Les meilleurs se mesuraient ensuite sur un tournoi de vitesse au Grand Prix de Paris, à la Cipale. Ce Premier Pas sur piste a laissé la place au Kilomètre Rustines à partir de 1960 jusqu'en 1993.

"C'est toujours intéressant d'avoir un tournoi de vitesse car ça manque dans les régions. Pour les comités, c'est aussi le moyen de détecter les sprinters qu'ils pourront envoyer au Championnat de France", espère Clara Sanchez qui compte sur les comités régionaux pour remonter les informations de ces tests. "Nous sommes toujours à leur écoute. Par exemple, c'est le CTR de Bretagne qui nous a signalé Titouan Renvoisé". Cette semaine, le Breton sera un des piliers de l'équipe de France de la Next Generation d'Apeldoorn.

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