Lucas Dubau : « Il fallait que j'arrête ça... »

Crédit photo Hervé Dancerelle / DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle / DirectVelo

Lucas Dubau tient son résultat de référence ! Alors qu’il n’avait pas obtenu le moindre Top 10 sur la scène internationale depuis le début de la saison, le coureur du Team Peltrax-Braquet Libre a décroché, ce dimanche, la troisième place de la manche de Coupe du Monde de Namur, en Belgique, sous le maillot de l’Equipe de France (voir classement). Un résultat sur lequel il est revenu auprès de DirectVelo au pied du podium.

DirectVelo : Comment es-tu allé chercher ce podium ?
Lucas Dubau : Je partais de la deuxième ligne mais quand tu te sens bien, ça ne change pas grand-chose de partir de la deuxième ou troisième ligne. Il m’arrive souvent de laisser un peu faire ou de m’endormir mais là, j’étais tout de suite dedans. Je me suis dit qu’il fallait que je remonte très vite. Surtout sur un circuit comme celui-là, avec la boue. Sinon, tu es très souvent gêné par les autres coureurs. Je me suis mis en tête qu’il fallait que je passe devant ! Je n’ai fait que remonter.

« J’AI GAGNÉ DES WATTS »

Puis tu t’es retrouvé aux côtés de Tom Pidcock…
Je me suis dit que c’était la bonne roue à prendre ! Mais dans le faux-plat avant la deuxième bosse, il allait vraiment vite et je n’arrivais pas à le suivre. J’ai même réussi à passer en vélo dans des endroits où il passait à pied ! J’ai vu que j’étais vraiment fort dans les parties techniques. Bon, au final, Pidcock et Iserbyt étaient quand même un poil au-dessus de moi. Sur la fin de course, je me suis donc concentré sur le fait de terminer sur le podium. J’ai eu du mal à lâcher le Néerlandais (Sieben Wouters, NDLR) mais dès que je suis passé devant lui,  je me suis dit qu’il ne fallait pas lâcher ni le laisser respirer. Je me suis arraché jusqu’à la fin et ça l’a fait.

C’est de loin ta plus belle performance de l’année !
Clairement ! Il y a deux semaines, j’ai terminé 5e en Coupe de France… Depuis un mois, je sais que je suis en grande forme mais j’ai toujours eu des petits soucis en course, avec notamment des chutes. Il y a eu des manches de Coupe du Monde dans lesquelles je n’étais pas bien dedans… Il me manquait encore un petit quelque chose mais là, j’ai gagné des Watts. L’an dernier, je faisais plein de Top 10 et là, ma meilleure place jusqu’à présent était 14e à l’international (par deux fois, sur les Championnats d’Europe puis à Zeven, en Coupe du Monde, NDLR). Il y avait mieux à faire.

« JE NE SUIS PAS QUELQU’UN QUI BAISSE LES BRAS »

Tu craignais l’année “noire” ?
Je me suis dit que c’était ma dernière année chez les Espoirs et j’étais en train de faire une saison… Pff, franchement, j’étais déçu quoi. Mais je ne suis pas quelqu’un qui baisse les bras et je me suis toujours dit que ça pouvait aller mieux. La preuve aujourd’hui ! Et quand on sait que j’ai failli ne pas être sélectionné pour venir ici en ne terminant que 5e à Jablines… Je suis vraiment content de voir que ce n’est pas un coup de chance.

Ce pic de forme, à ce moment de l’année, était peut-être souhaité ?
J’étais déjà en forme en début de saison,  mais je n’étais pas assez dedans, encore une fois. J’ai aussi eu des soucis de maux de ventre. Sur de nombreuses courses, j’avais plus mal au ventre qu’aux jambes, c’était un peu embêtant. Mais maintenant, j’ai changé ma façon de manger ça va beaucoup mieux.

« IL FALLAIT QUE JE MONTRE AUTRE CHOSE »

Sur ce circuit, on a pu apprécier tes qualités de vététiste…
Quand on est à l’aise sur le vélo, ça aide, c’est sûr. J’étais à l’aise dans les descentes, je passais vraiment fort. C’est important pour le coeur aussi : si tu es en stress sur les parties en dévers, tu ne récupères jamais. Je n’ai fait aucune chute et à Namur, ce n’est pas si mal. J’aime quand il y a du dénivelé et de la technique, en plus du côté purement physique. Mais je suis quand même polyvalent, j’aime tous les circuits. Quand on voit Van Der Poel ou Van Aert, ils sont forts partout. Il faut être dedans dès le début et y croire.

Ce podium te donne t-il de nouvelles perspectives pour la fin de saison ?
Forcément, j’engrange de la confiance. Je ne savais même pas si j’allais pouvoir faire les Championnats du Monde… Et je me suis vraiment dit qu’il fallait que j’arrête ça... que je fasse mieux, que je montre autre chose. C’est bien avant le Championnat de France. J’ai vu aujourd’hui qu’il y avait la possibilité de se faire plus mal aux jambes que lors des courses précédentes.

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