Le temps d'une journée, Fabien Doubey était de retour aux sources. Présent sur la première manche de Coupe de France de cyclo-cross à Besançon, le sociétaire de Wanty-Groupe Gobert a enfourché son vélo de cyclo-cross, son ancienne discipline de prédilection. "Je ne regrette pas du tout ce choix, je n'avais aucun objectif de résultat. Je n'avais qu'à me faire plaisir. J'ai profité d'une course pas très loin de la maison pour voir la famille donc c'était génial", savoure-t-il auprès de DirectVelo.

« JE N'AI PAS HÉSITÉ »

Pour Fabien Doubey, la décision de participer à cette épreuve était presque évidente. "Je savais que ma dernière course sur route était le mercredi qui précédait la manche. Je m'étais dit, une semaine avant, que s'il faisait beau, je continuerais. Les équipes de Pascal Orlandi font toujours un super travail, c'est très agréable de rouler dans des conditions sèches à la Malcombe. Je me suis dit "feu", je n'ai même pas hésité", explique le Jurassien qui a pris un très bon départ. "Je me suis retrouvé derrière Fabien Canal et Steve Chainel. J'étais dans le bon wagon mais ça a chuté à la sortie du poste et j'ai été pris dedans".

Du haut de son expérience, le Champion de France Espoirs 2015 de la discipline ne s'est pas affolé. Après être reparti, ce dernier a produit un gros effort jusqu'à rentrer sur la tête de course. "Il me manquait des cyclo-cross dans les jambes. J'avais simplement réalisé deux petits entraînements de cyclo-cross juste pour me remettre en selle, histoire de ne pas tomber avant les escaliers pour déclipser. J'avais du mal à suivre dans les roues à haute intensité", reconnaît celui qui a ensuite décidé de rouler à son propre rythme pour ne pas se mettre dans le rouge et risquer d'exploser par la suite. "Sur un circuit sec comme celui-ci, c'était impossible de récupérer. Les autres étaient plus forts. Dans les parties techniques, je ne pouvais pas les suivre, il me manquait des heures de cross. Sur les parties où ça envoyait, avec de la force pure, les jambes répondaient plutôt pas mal, je me sentais costaud après la saison de route".

« MON CHOIX C'EST LA ROUTE »

Finalement 6e sur la ligne d'arrivée, le Franc-Comtois, en dépit de son manque de préparation, a réalisé une honorable prestation. "C'était bien de voir comment j'étais après une saison de route, sans entraînement particulier en cross. Cela montre que j'ai des qualités intrinsèques et qu'il suffit de les travailler. J'aurais pu jouer les premiers rôles avec une préparation". Une surprise pour lui ? "Je sais qu'il y a des coureurs qui préparent la saison de cross, que ce soit Fabien Canal, Steve Chainel ou Matthieu Boulo. Ils ont été professionnels donc ils ont un bon bagage sur route aussi. Ça me permet de voir que, sans me préparer, je ne suis pas très loin d'eux. Si j'avais continué le cross sans m'arrêter, dans la logique des choses, je devrais être devant. C'est tout à fait normal d'être où je suis, je ne pouvais pas rivaliser avec eux".

À Besançon, le Franc-Comtois a privilégié le plaisir. Uniquement le plaisir. "Je sais quel est mon niveau en cyclo-cross, je suis lucide vis à vis de mes capacités, je savais très bien que je ne pouvais pas gagner même si tout le monde autour de moi me citait parmi les favoris mais moi, j'y allais sans pression". En effet, le vice-Champion du Monde Juniors en 2011 n'envisage pas l'hypothèse de réaliser une sérieuse préparation. "Mon choix, c'est la route, mes objectifs sont sur la route. Ce cyclo-cross, c'était pour me faire plaisir, juste une simple parenthèse pour ne pas oublier ce qui m'a amené sur le vélo, où je me suis fait plaisir et où je prends encore du plaisir". En somme, cette journée constituait pour Fabien Doubey, un éphémère retour dans le passé. "Pour moi, maintenant le cyclo-cross c'est de profiter avec ma famille, qui est avec moi et qui m'emmène le matin. C'est des choses dont j'ai besoin pour m'épanouir sur le vélo", conclut-il.