Chambéry crie sa joie pour Cosnefroy

Crédit photo DR

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Ils ont sprinté avec lui. Même tension, mêmes pulsations qui prennent l'ascenseur, même cri de joie et de délivrance une fois la ligne d'arrivée franchie. Ce vendredi, les coureurs de Chambéry Cyclisme Formation se sont réunis à cinq dans une chambre de l'internat du lycée Emile Peytavin, sur les hauteurs de Mende (Lozère), à la veille de disputer le Tour du Gévaudan. C'est à 2585 km de distance qu'ils ont assisté au final du Championnat du Monde Espoirs de Bergen (Norvège) et au triomphe de leur coéquipier de cœur, Benoît Cosnefroy.

« UNE SOURCE D'INSPIRATION »

"C'est assez dingue d'avoir un copain Champion du Monde, confie Rémy Rochas, le grimpeur chambérien. Benoît était déjà un modèle pour nous, le voilà devenu une vraie petite icône !". Anthony Jullien va dans le même sens : "Benoît partage beaucoup son vécu et ses expériences. Quand il raconte ses courses, on a l'impression que le vélo est facile. Il reste une source d'inspiration pour nous".

Au retour d'une sortie d'entraînement de deux heures jusqu'à l'ascension de Pierre-Plate, le terme de la première étape samedi, les Savoyards ont branché un ordi portable sur la connexion 4G d'un téléphone portable. Ne manquait que leur directeur sportif, Clément Dupuy, qui participait aux réunions avec l'organisation du Tour du Gévaudan, et leur coéquipier Robin Meyer, qui se présentera samedi matin au départ pour compléter l'effectif. Un moment qui cimente un groupe. Clément Champoussin assure qu'il était confiant pour le titre de Champion du Monde : "Vu comment Benoît marchait la semaine dernière...". Même sérénité pour Aurélien Doléatto, qui a couru la Brussels Cycling Classic et le Tour du Doubs avec Benoît Cosnefroy, le premier comme stagiaire chez AG2R la Mondiale, le second comme néo-pro depuis fin juillet - et ce même si Cosnefroy reste encore très identifié « Chambé » : "On voyait qu'il avait passé un cap...".

« IL NOUS A FAIT PEUR »

Sauf que leur camarade échappé en bord de fjord collectionne les deuxièmes places sur les championnats. Ce qu'il a confirmé cette année au France Espoirs et aux Europe. D'où une petite crainte qui s'installe devant la retransmission. "Selon les moments, tantôt on croyait, tantôt il nous faisait peur, raconte Aurélien Paret-Peintre. Lennard Kämna était un sacré client, je me rappelle de lui à l'époque où nous courions l'un contre l'autre en Junior. A un moment donné, je me suis dit que le peloton allait revenir. Mais, le 'pire'', c'était le sprint : lancé de tellement loin... Finalement, Benoît était le plus fort et il a fait un final parfait".

Dans les couloirs de l'internat où logent les autres équipes amateurs en cette veille de Tour du Gévaudan, l'exploit de Cosnefroy alimente les discussions. "Tout le monde nous a félicités : Benoît est un coureur très respecté dans le peloton, et même aimé", explique Moussa Sahraoui, l'assistant.

FACE AUX PROFESSIONNELS

Ne reste plus qu'à célébrer l'événement en fanfare. "Ce sera en fin de saison, mais c'est Benoît qui paye !", plaisantent les coureurs. "On a d'abord un Tour du Gévaudan à courir, rappelle Clément Dupuy, le directeur sportif. Ce n'est pas une course de fin de saison que nous prenons à la légère mais une très belle épreuve. Nous apprécions les occasions de nous confronter aux équipes professionnelles. Ces moments restent assez rares dans la saison". C'était le cas au mois de mai, sur le Rhône-Alpes Isère Tour, où Chambéry CF avait enlevé une étape grâce à un certain Benoît Cosnefroy.

Le mécano de l'équipe, Daniel Sarraillon, apporte un petit bémol au chœur des louanges. Il se souvient de Cosnefroy aussi comme d'un être serviable, toujours dispo pour nettoyer le pare-brise des voitures du club sur les aires d'autoroute. "On a perdu un laveur de vitre mais on a gagné un Champion du Monde...".

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