Hugo Houle : « AG2R ? Le temps était venu... »

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

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Hugo Houle se plaît en Norvège. Représentant de la sélection canadienne cette semaine à l'occasion des Championnats du Monde de Bergen, le Québécois est d'abord venu pour se faire plaisir après une longue saison et une récente participation au Tour d'Espagne. Le coureur de 26 ans vit surtout actuellement ses dernières semaines dans la peau d'un coureur d'AG2R La Mondiale, puisqu'il quittera la formation française à la fin de la saison pour rejoindre les Kazakhs d'Astana. DirectVelo fait le point avec Hugo Houle entre le chrono individuel et la course en ligne des Mondiaux.

DirectVelo : Comment s'est déroulé le chrono individuel pour toi ?
Hugo Houle : C'était difficile mais la dernière montée du Mont Floyen avec toute cette foule, ça donnait un bon coup de fouet. C'était agréable. J'ai bien aimé le parcours. C'était technique et difficile : il fallait bien gérer son effort. Pour ma part, j'ai fait un bon chrono. Je me sentais bien alors que je n'étais pas sûr de mes jambes après la Vuelta. Finalement, j'avais des bonnes sensations et je suis bien content, même si ce n'était évidemment pas assez pour jouer avec les grands.

« ÊTRE AGRESSIF ET ALLER DE L'AVANT »

Tu fais partie des coureurs qui avaient décidé de changer de vélo avant l'ascension finale...
C'était surtout une question de braquet pour moi. Faire la dernière ascension avec un 42 et un vélo de chrono... Les virages étaient vraiment serrés et humides au pied et un vélo de chrono, n'est pas toujours aussi maniable qu'un vélo de route.

Comment imagines-tu la course en ligne de dimanche ?
Nous ne sommes que trois avec Antoine Duschesne et Guillaume Boivin. Guillaume a un bon petit sprint et il a fait des jolies places récemment en Italie (2e de la Coppa Bernocchi et 8e du Mémorial Marco Pantani, NDLR). Personnellement, je vais essayer d'être agressif et d'aller de l'avant. Il faut tenter quelque chose parce que sinon, je sais comment ça va marcher... Quand les gros vont bouger, ce sera compliqué de suivre.

« SUR LA VUELTA, J'AVAIS MAL DE PARTOUT »

Es-tu satisfait de ta saison 2017 ?
En général, je peux dire que c'était une bonne saison pour moi. J'ai bien progressé notamment sur les classiques. J'ai également senti que je passais mieux les bosses, notamment sur une course comme le Tour de Suisse. Je pense avoir fait du bon travail pour l'équipe, lorsque j'avais, par exemple, le rôle d'épauler Oliver (Naesen) sur les classiques. C'était plus compliqué en fin de saison sur la Vuelta puisque je suis tombé sur la 6e étape, alors que j'avais beaucoup préparé cette course. Par la suite, je n'avais plus de forces... J'étais vraiment déçu car je n'étais pas au niveau du tout. J'avais mal de partout, j'avais le cou bloqué... Je me suis simplement accroché pour finir.

Tu vas quitter la formation AG2R La Mondiale pour l'équipe Astana cet hiver. Pourquoi avoir fait ce choix-là ?
Il y a différentes raisons. Ca faisait maintenant cinq ans que j'étais chez AG2R La Mondiale. Ils m'ont pris sous leur aile et je n'ai manqué de rien là-bas. On s'occupait très bien de moi et j'avais un très beau programme de course. Mais de toute façon, je n'avais pas forcément eu la confirmation de l'équipe que j'allais éventuellement pouvoir continuer avec eux. Ca m'a forcé à regarder à droite à gauche. On a discuté avec Astana et nous avons trouvé un accord. Le projet est intéressant. En discutant avec les dirigeants, j'ai vu que nous avions une vision du vélo assez similaire. J'ai trouvé qu'il y avait un beau projet d'autant que l'équipe sera toujours liée à deux entreprises québécoises, notamment pour les vélos. Et puis surtout, je ressentais le besoin de changer et de voir autre chose. Dans une carrière, je pense qu'il faut courir dans au moins deux grandes équipes si on en a la possibilité. Le temps était venu de changer.

« J'ESPERE QUE L'EQUIPE ASTANA POURRA M'APPORTER AUTANT QU'AG2R »

L'essentiel, c'était surtout de rester au plus haut niveau, dans le WorldTour ?
Ca s'est fait assez naturellement. J'étais très heureux chez AG2R et j'avais de bons amis là-bas mais encore une fois, j'avais besoin d'un nouveau challenge. Ca va me forcer à sortir un peu de ma zone de confort. Je vais pouvoir côtoyer de nouvelles personnes. J'espère qu'Astana pourra m'apporter autant que l'équipe AG2R La Mondiale. J'aimerais sortir de cette expérience encore grandi.

Tu as senti l'équipe AG2R La Mondiale évoluer au fil des ans ?
Je suis arrivé dans l'équipe en 2013. A ce moment-là, il y avait peu de coureurs qui travaillaient avec les Watts par exemple. On commençait seulement à mettre en place les SRM (capteur de puissance, NDLR) et tout ce qui va avec. Depuis, l'équipe a petit à petit mis en place les plateformes en ligne... On travaille tous avec les Watts. Il y a des nutritionnistes qui sont arrivés, des cuisiniers... L'équipe a fait beaucoup de travail pour se rapprocher de ce qui se fait de mieux au Monde. Il y a eu une grande ouverture d'esprit depuis des années. Je pense qu'en France, plus généralement, les meilleures équipes ont beaucoup progressé et se rapprochent des toutes meilleures équipes avec les plus gros budgets, comme la Sky. Les structures sont solides.

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