SCO Dijon : « Ils ont été héroïques »

Crédit photo Hervé Dancerelle - www.directvelo.com

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Les coureurs du SCO Dijon-Team Matériel-velo.com ont mené Louis Louvet à la victoire finale sur le Tour de Moselle (Élite Nationale). Denis Repérant, le manager de la formation dijonnaise, revient sur le week-end de ses coureurs pour DirectVelo.

DirectVelo : Comment l'équipe a-t-elle vécu ces 4 étapes ?
Denis Repérant : À l'issue du chrono, c'était compliqué. Nous n'étions plus que 5 après que Julien (Souton) soit arrivé hors-délai la veille. J'avais insisté pour qu'il donne le maximum jusqu'au bout, et ça aura été une bonne leçon pour lui de voir les copains se battre pour le maillot de leader depuis le bord de la route. Je pensais qu'on serait 3e après le chrono, mais on a pris le maillot à ce moment là. On l'a défendu, car un maillot de leader, cela se défend. J'avais déjà vu le Tour de Moselle se gagner pour quelques secondes, donc j'avais dit aux gars qu'on allait tout faire pour l'emporter.

Comment avez-vous géré cette dernière étape, avec une seconde d'avance au classement général ?
Sur la 3e étape, Lotto est venu collaborer quand on a fait mine de laisser filer. Aujourd'hui (dimanche), on savait que ça allait être difficile. Ça a bataillé 60 kilomètres, car les Lotto voulaient se rattraper de leurs erreurs de la veille. On voulait un coup de 5-6 devant, sans Lotto. Ils se sont retrouvés à neuf avec Jérémy Defaye qui a suivi quand c'est parti. Benjamin Pascual et Mathieu Pellegrin ont été héroïques aujourd'hui, et ont fait un gros boulot. On a gardé Mathieu Rigollot au chaud le plus longtemps possible pour qu'il puisse aider dans le dernier MG. Louis (Louvet) est resté calme dans le peloton. J'ai demandé à Jérémy de se relever à 25 km de l'arrivée, et il a géré la tête de peloton avec Mathieu Rigollot sur le final.

« LE SENTIMENT DE VICTOIRE EST ENCORE PLUS FORT »

Était-ce stressant à vivre depuis la voiture ?
C'était difficile à gérer depuis la voiture, car l'écart descendait très doucement. J'espérais de l'aide, mais on n'en a pas eu beaucoup. En début de course, Besançon et Schweinheim nous ont aidé un peu car ils n'étaient pas devant. Je pensais que les EFC, qui ont gagné hier (samedi), viendraient aider, mais ils ne sont pas venus. Finalement, on a gagné uniquement grâce à nous-même. Cela rend le sentiment de victoire encore plus fort. À cinq c'était compliqué, mais comme je leur avais dit au briefing, un maillot, ça galvanise. Je pense qu'ils l'ont montré aujourd'hui. On est fier car on n'a pas gagné énormément cette année, on a un effectif jeune, avec encore ce week-end, quatre espoirs au départ. Benjamin Pascual a été bon aussi à la manœuvre sur le vélo, en tant que "vieux". Ils apprennent, et ils apprennent bien.

Les coureurs n'ont-ils pas fait de complexe d'infériorité face à des grosses équipes comme Lotto ou EFC ?
Le stress n'était pas forcément dû à un complexe d'infériorité, car je sais qu'ils sont capables de bien plus que ce qu'ils ont montré cette année. Je pense qu'ils ne croient pas encore assez en eux-même, mais ils sont jeunes, et il faut les mettre en confiance. Après, le fait d'avoir trois coureurs de Lotto juste derrière au général était aussi un peu stressant car ce sont de bons coureurs. Quand on a le maillot, on y laisse des forces et on savait qu'on allait devoir batailler. Tout ça met forcément un peu de pression, et je pense que les coureurs étaient vraiment dedans, avec cette envie de gagner.

« IL A PEUT-ÊTRE UN PEU ABUSÉ »

Pendant un moment, on a entendu "Louvet en dernière position du peloton" sur Radio Tour, était-ce une tactique ?
Hier soir (samedi), je lui avais dit que quand il y avait le feu, parfois c'était bien de faire le mort aussi. Après, il a peut-être un peu abusé par moments, d'autant que ses copains roulaient. Je pense qu'il a voulu bluffer quand les autres essayaient de désorganiser la poursuite. Je pense que c'est ce qu'il fallait faire. On a joué avec nos forces, on a joué au mental. Le vélo c'est aussi dans la tête.

Penses-tu que les coureurs ont beaucoup appris ce week-end ?
Benjamin Pascual avait déjà défendu un maillot. Mathieu Pellegrin avait déjà défendu le maillot de Jérémy Cabot l'an dernier sur le Tour de la Manche, mais ils l'avaient perdu. Je pense que collectivement, ils ont bien progressé et il y a un sacré niveau. Je pense que Mathieu Rigollot était le plus stressé. Lui qui dit souvent des conneries au départ, il était très silencieux au départ ce matin. J'ai essayé de le décontracter en lui disant de se faire plaisir, mais le summum du plaisir sur le vélo, c'est de gagner. Sur ce Tour de Moselle, ils l'ont avec un sacré plateau autour de nous, et c'est super.

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