Dylan Kowalski : « Je n'ai plus l'envie »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Dylan Kowalski a décidé de mettre un terme à sa carrière cycliste. Le néo-professionnel de la formation Roubaix Lille Métropole, qui a vécu une saison très compliquée pour ses débuts parmi l'Elite du cyclisme, dit ne plus avoir la motivation malgré la possibilité de poursuivre son aventure avec la formation Continentale nordiste en 2018. Blessé une bonne partie de la saison, usé physiquement comme psychologiquement, le coureur de 23 ans explique sa décision auprès de DirectVelo. 

DirectVelo : Pourquoi as-tu fait le choix d'arrêter le vélo ?
Dylan Kowalski : C'est un peu complexe. Disons que c'est la somme de plusieurs petites choses qui n'allaient plus trop. Je manque de motivation. Je n'ai plus trop l'envie de monter sur mon vélo. Je pense que c'est notamment dû à mes deux chutes. J'ai été renversé deux fois par des voitures en un an (en février 2016 puis en février 2017, NDLR). Tout s'est enchaîné. Je suis resté longtemps à la maison sans pouvoir courir. J'ai eu le temps de bien cogiter et j'ai fini par prendre cette décision.

« JE N'AI PAS ENVIE DE PRENDRE LA PLACE DE QUELQU'UN D'AUTRE »

Certains coureurs prennent cette décision car ils réalisent qu'ils ne pourront jamais passer pro. D'autres, à l'inverse, pensent avoir fait le tour de la question chez les pros et arrêtent après avoir appris qu'ils ne seraient pas conservés par leur formation. Ce qui n'est pas ton cas...
Non en effet, je suis néo-pro et j'aurais sûrement pu continuer avec Roubaix une année supplémentaire si je l'avais souhaité. Mais j'ai beaucoup réfléchi, j'ai pesé le pour et le contre et je sais que je n'aurai pas de regrets. A vrai dire, je m'étais déjà fait la réflexion la saison passée à Rouen. J'avais failli arrêter mais j'avais réussi à rebondir grâce à Jean-Philippe Yon. D'ailleurs, je lui dois beaucoup. Il m'a vraiment beaucoup apporté. J'avais bien fini ma saison en remportant notamment les Trois jours de Cherbourg. Je suis passé pro par la suite et j'ai réussi à retrouver la motivation. Mais il y a eu cette grosse chute qui a pourri ma saison 2017. Et puis à force, ça fait peur... Je n'ai pas envie de retomber ou de me faire renverser encore une fois.

Tu n'as pas vraiment pu t'exprimer cette saison : pourquoi ne pas tenter de faire une saison pleine en 2018 pour connaître ton réel niveau chez les pros ?
Je préfère être honnête envers l'équipe. Je sais que je suis entre deux, que je ne suis plus trop motivé. Je n'ai pas envie de prendre la place de quelqu'un d'autre pour arrêter ma saison au mois de mai. Ce ne serait pas juste.

« JE M'ÉTAIS ENTRAINÉ DUR »

On t'a vu abandonner toutes tes courses depuis ton retour à la compétition en juin dernier. Tu ne prends plus le moindre plaisir sur ton vélo ?
Le vélo, c'est d'abord un job. Il faut faire beaucoup de sacrifices. Il y a de bons moments bien sûr, mais il y a aussi des moments compliqués, des moments qui ne sont vraiment pas faciles à vivre. Et ces derniers mois, je n'ai vécu que des moments compliqués, mis à part mon échappée sur le Championnat de France pour mon retour à la compétition. C'est le seul moment où j'ai vraiment réussi à me remotiver. Je m'étais entrainé dur au mois de juillet mais finalement, je n'arrive pas à retrouver de bonnes sensations en compétition. J'ai encore eu quelques problèmes de santé, comme une carence en fer. C'était compliqué.

Tu vas tout de même terminer la saison ?
Oui bien sûr. Je vais disputer plusieurs courses en Belgique ainsi que le Grand Prix d'Isbergues puis toutes les courses de la fin de saison dont Paris-Chauny, Paris-Bourges et Paris-Tours. Je vais essayer de finir sur une bonne note en prenant du plaisir et en essayant de prendre des échappées. Je veux garder de bons souvenirs de mes dernières courses.

« DE TRÈS BONS SOUVENIRS »

Un grand chapitre de ta vie va se refermer dans les prochaines semaines. Quels souvenirs garderas-tu de toutes ces saisons sur le vélo ?
Si je devais ressortir un souvenir, ce serait mes deux victoires d'étapes sur la Course de la Paix en Juniors, avec le maillot de l'Equipe de France sur le dos. Gagner en Coupe des Nations, ce n'était pas rien ! Toutes les sélections en Equipe de France ont été spéciales. Je garde de très bons souvenirs de ma dernière saison au VC Rouen 76 également, avec Jean-Philippe Yon. Et puis, toutes les victoires resteront dans ma mémoire.

Comment envisages-tu l'avenir ?
Je suis en train de chercher un job. Dans un premier temps, j'avais envisagé de rester dans le monde du vélo, en tant que soigneur ou mécanicien. Mais ce n'est pas forcément ce qui m'enchante le plus... Je vais sûrement essayer de trouver quelque chose en tant que paysagiste. C'est ce qui me fait le plus envie.

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