Egan Bernal : « Je veux durer longtemps »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Il n'y a pas eu match, ce week-end sur les trois étapes alpestres. Clairement au-dessus de la mêlée avec deux victoires d'étapes, Egan Bernal s'est contenté de contrôler ses adversaires, ce dimanche, pour finalement remporter le Tour de l'Avenir (Coupe des Nations Espoirs). Le Colombien de la formation Androni-Sidermec-Bottecchia, qui vient officiellement de s'engager avec le Team Sky pour les trois prochaines saisons, fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Tes équipiers ont réalisé un gros travail ce dimanche...
Egan Bernal : Oui, bien sûr ! Je peux vraiment les remercier car ils ont fait un gros travail. On a parfaitement contrôlé l'ensemble de l'étape. Ils ont su gérer toutes les situations, des premiers kilomètres jusqu'à l'arrivée. Daniel Felipe Martinez avait vraiment de superbes jambes aujourd'hui et il a réussi à contrôler tous nos adversaires. Il a emmené un bon bout en tête de peloton... On ne pouvait pas faire mieux, les gars ont toujours été devant. Ils n'ont pas compté leurs coups de pédales et ils ont toujours tout donné pour que je gagne le général. La preuve, c'est qu'aucun de mes équipiers ne termine à moins de dix minutes au général.

Contrairement à l'étape de samedi, tu ne t'es pas retrouvé esseulé trop tôt...
Nous étions encore quatre Colombiens au sommet du premier des deux cols. C'était très positif d'avoir encore plusieurs équipiers pour gérer toute la partie entre le sommet du premier col et le pied du second. On a pu rouler au train qu'on le voulait. Dans la dernière ascension, mes équipiers ont continué d'imposer un train soutenu qui a empêché les attaques. Aujourd'hui, on était dans le contrôle de la situation plus que dans la volonté d'aller chercher la victoire d'étape.

Que représente cette victoire sur le Tour de l'Avenir pour toi ?
C'est comme un rêve ! J'ai travaillé dur pour en arriver là, j'ai fait beaucoup de sacrifices. J'espérais pouvoir l'emporter ici mais je savais que ça allait être difficile. J'avais quand même peur au début de l'épreuve... Je doutais, j'avais peur de ne pas y arriver. Finalement, gagner aujourd'hui, après avoir gagné deux étapes dans les Alpes, c'est une sensation incroyable. Pour moi, le Tour de l'Avenir est peut-être bien la course par étapes la plus importante du calendrier des Espoirs, alors c'est un plaisir immense. J'en profite également pour remercier tous les supporters colombiens qui ont fait le déplacement. C'était génial.

« J'AI ENCORE UNE BELLE MARGE DE PROGRESSION »

As-tu encore des objectifs pour la fin de saison ?
Je vais prendre le temps de souffler un peu, de retourner en Italie. Puis je me concentrerai sur la fin de saison. Il reste de belles courses au mois de septembre. Je ne sais pas encore si je disputerai le Mondial. J'aimerais marcher sur de belles courses comme Milan-Turin ou le Tour d'Emilie. Ce sont des courses très importantes pour moi. Puis je terminerai ma saison sur le Tour de Lombardie.

Tu vas courir pour le Team Sky à partir de la saison prochaine. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Je pense que c'est une équipe qui peut m'apporter beaucoup. Je vais pouvoir continuer de grandir et de progresser avec eux. Je sais que j'ai encore une belle marge de progression. J'ai envie de bien faire les choses, en prenant mon temps, sans trop de pression... Ce sera sûrement le cas dans cette équipe en étant entouré des meilleurs coureurs du Monde.

Tu aimerais pouvoir faire un Grand Tour la saison prochaine ?
Oui, ce serait bien mais la décision reviendra d'abord à l'équipe. Mais encore une fois, il faudra sans doute être patient. J'insiste là-dessus mais je veux vraiment prendre le temps de progresser tranquillement. Je ne veux surtout pas faire partie de ces coureurs qui marchent très fort à 22-23 ans puis que l'on ne voit plus à l'avant à 27 ans. Je veux durer longtemps. Je ne veux pas me précipiter à être leader d'une équipe ou à faire un Grand Tour... Je n'oublie pas que je n'ai que 20 ans. J'ai trois ans de contrat avec la Sky, ce qui veut dire que je n'aurai que 23 ans lorsque j'aurai terminé ces trois saisons-là. J'ai encore le temps de me construire.

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