Il est fort, Knox

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo.com

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Un seul col aura suffi à démontrer ce que tout le monde pressentait sur le Tour de l'Avenir 2017 : Egan Bernal, le grimpeur colombien déjà pro (Androni Giocattoli) et futur renfort du Team Sky, évolue trois étages au-dessus de la concurrence. Vendredi, dans le Col des Saisies, il attaque loin de l'arrivée et vent de face mais gagne avec une minute d'avance. Derrière, l'opposition est laminée. Réduite à une poignée d'individualités qui peuvent très hypothétiquement faire basculer la course samedi et dimanche sur les deux dernières étapes. Un des rares noms à émerger : James Knox.

"A un kilomètre et demi de la ligne, j'ai contre-attaqué alors que Bernal était déjà loin devant, raconte le Britannique à DirectVelo. (Bjorg) Lambrecht venait d'attaquer et dès qu'il a ralenti, je suis sorti. Si j'attendais plus longtemps, j'allais me retrouver à disputer un sprint avec les poursuivants. Je n'aurais pas pu creuser d'écart. Là, je ne prends que neuf secondes sur les autres grimpeurs, mais c'est déjà bien. Je vais désormais réévaluer mes objectifs sur cette course".

MARGE DE PROGRESSION

Voilà donc le dauphin d'Egan Bernal dans la hiérarchie du Tour de l'Avenir : James Knox, relégué à une minute mais neuf secondes de mieux que les autres. L'Anglais du Team Wiggins, qui fêtera ses 22 ans en fin de saison, est à la fois "très impressionné" par le Colombien et motivé à l'idée "de faire quelque chose au classement". Dans la continuité d'un palmarès 2017 tout en régularité : 2e de Liège-Bastogne-Liège Espoirs (battu sur le fil par Bjorg Lambrecht au sprint), 5e de la Ronde de l'Isard (déjà 4e de l'épreuve en 2016), 6e du Tour Alsace, 8e du Val d'Aoste... et aussi 8e du Tour de Croatie dominé par Vincenzo Nibali.

Knox ne gagne pas mais ne se loupe pas non plus. "J'enchaîne beaucoup, je suis toujours très motivé, dit-il. J'arrive quelque part et je me mets à fond. Je n'ai pas toujours le temps de me préparer au mieux. Sur le Tour de l'Avenir, je n'ai reconnu aucune étape". Contrairement aux Français, aux Belges et à d'autres concurrents encore. Il ne compte pas non plus d'entraîneur attitré. Des signes que le Britannique aujourd'hui établi à Gérone (Espagne) possède une solide marge de progression.

« TOUJOURS SU QUE J'ÉTAIS GRIMPEUR »

"Dans votre article, dites bien que je suis un gars moyen de Cumbria !" rigole-t-il. Ce comté du nord de l'Angleterre, à la frontière avec l'Ecosse, est un des plus montagneux du royaume. "C'est là que j'ai appris à monter". Mais, au juste, depuis quand sait-il qu'il grimpe ? "Depuis deux mois, c'est tout !", répond son coéquipier Scott Davies, hilare, qui se mêle à la conversation. "Oui, c'est presque ça !, appuie Knox. Bon, je blague. J'ai toujours su que j'étais grimpeur". En tout cas, toujours depuis ses 16 ans, quand ce petit gabarit a délaissé la course à pied pour le vélo.

Membre depuis deux saisons du Team Wiggins, considéré comme le réservoir de Sky, le grimpeur souvent à l'affût n'est pas, selon nos sources, lié à l'armada de Froome pour 2018. Une partie de son futur se jouera donc dans les Alpes sur le Tour de l'Avenir. Un coup de pression ? "Non, c'est simplement la nature des choses, soupèse-t-il. Tu débarques sur une course et tu ne sais jamais ce que le futur te réserve".

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