Julien Mortier, 20 ans, a pris vendredi dernier la 22e place du Tour du Limousin (2.1). Le sociétaire d'AGO-Aqua Service faisait alors ses premiers pas de stagiaire sous les couleurs de WB-Veranclassic. Le Wallon raconte son expérience à DirectVelo et évoque sa fin de saison.

DirectVelo : Dans quel état d'esprit abordais-tu le Tour du Limousin ?
Julien Mortier : Faire des courses professionnelles n'est pas nouveau pour moi. J'évolue en Continental avec AGO-Aqua Protect donc j'ai disputé des épreuves comme le Samyn, le Tour de Wallonie... J'avais aussi pris part au Tour de Belgique avec la sélection belge. Mais la différence c'est qu'avec mon équipe habituelle, c'est sauve-qui-peut sur les courses professionnelles. Nous y allons en mode découverte car tous les coureurs d'AGO sont Espoirs. Nous y allons pour apprendre alors que sur le Tour du Limousin, nous courrons vraiment en équipe pour "performer". C'est la différence et c'est très bien de pouvoir apprendre ainsi. Je suis content de la condition que j'avais sur le Tour du Limousin. L'équipe était contente de moi.

« IL ME MANQUE ENCORE QUELQUE CHOSE »

Qu'est-ce que tes dirigeants attendaient de toi ?
Sur la première étape, l'équipe devait travailler pour Justin (Jules). Hélas, le peloton n'est pas rentré sur les deux échappés. Nous n'avons pas compris pourquoi certaines équipes n'étaient pas venues nous aider. C'est la course... De notre côté, nous avions tout fait pour avoir un sprint. Ensuite, je devais aider Maxime (Vantomme) et Justin mais les bosses d'arrivées étaient un peu trop dures pour eux. Finalement, je me suis retrouvé seul. J'ai essayé d'aller le plus loin possible mais quand tu as 20 ans et que tu te retrouves face aux coureurs du Tour de France, comme Vuillermoz ou Calmejane, ce n'est pas évident. Quand ces coureurs-là mettent en route, tu te rends compte que c'est le niveau mondial. Je suis encore un peu juste mais j'ai pu m'accrocher jusqu'à la flamme rouge le deuxième jour. Je suis content de ce que j'ai pu faire. J'ai vu où je pouvais aller avec les meilleurs. Je suis allé assez loin, et c'est logique qu'il me manque encore quelque chose.

Le Tour du Limousin est une course qui te correspondait parfaitement ?
Oui, j'aime bien ce genre de course où c'est difficile toute la journée, où c'est fort usant... Je me cherche encore un peu. Chez les Espoirs, j'aime bien les Flandriennes car j'apprécie frotter. Mais chez les pros, je n'ai pas vraiment le profil pour ça. Je verrai au fur à mesure des courses pros mais oui, le Tour du Limousin est vraiment le type de course qui me convient. Il me manque encore un petit quelque chose mais comme je le disais, c'est normal. J'espère garder cette condition jusqu'à la fin de la saison.

« LE MONDIAL SERAIT UNE BELLE RÉCOMPENSE »

A quoi va ressembler ta fin de saison justement ?
Je dispute ce mercredi la Course des Raisins. Il y aura ensuite une course Espoirs vers Liège, puis le GP de Fourmies et le GP de Nogent-sur-Oise. Je serai aussi présent sur le Tour de Lombardie Espoirs. Concernant Paris-Tours, ça sera soit chez les pros avec WB, soit chez les Espoirs avec AGO. Ma fin de saison sera surtout axée sur des courses professionnelles, c'est ce qui me fera apprendre et progresser.

Est-ce une déception de manquer le Tour de l'Avenir ?
Je pensais que le sélectionneur allait penser à moi mais ça ne me dérange pas non plus de ne pas y être. Je suis stagiaire donc ça me permet de disputer de belles courses. Je pense tout de même au Championnat du Monde Espoirs. Je suis en condition et le parcours est annoncé usant. Ce ne sera pas pour un pur grimpeur mais difficile toute la journée, un peu comme le Tour du Limousin... Ça serait une belle récompense.

Dans quelle équipe seras-tu en 2018 ?
Je ne sais pas encore. Il faut que j'en parle avec mes dirigeants. Il n'y a rien de fait. Je ne stresse pas pour ça. Si je reste chez AGO, ça sera intéressant de refaire une saison chez les Espoirs. Et si je monte chez WB, ça ne sera pas négatif non plus évidemment.