La foudre a frappé, ce vendredi, sur le Tour du Chablais. Le prologue de l'épreuve Haut-Savoyarde a été annulé après que seuls une poignée de coureurs ait eu le temps de couper la ligne d'arrivée. La faute à un orage, aussi violent que bref, qui a notamment fait tomber les arches de départ et d'arrivée, dans les rues d'Évian-les-Bains. "C'était dangereux pour les coureurs alors il valait mieux arrêter. Il y avait des dégâts au départ comme à l'arrivée. L'arche d'arrivée est tombée sur le camion des chronos ! Ça glissait pas mal sur le circuit également. Prendre ce type de décision d'annuler la course est assez rare mais logique. En faisant le tour auprès des directeurs sportifs, tout le monde était d'accord pour arrêter", explique le Président du jury, Didier Rafinesque, auprès de DirectVelo.

DÉCALER LE DÉPART ?

"On a commencé à avoir peur quand on a vu l'orage se rapprocher et les éclairs frapper non loin du circuit. J'étais en train de suivre un coureur et on se posait des questions. Arrêter était la seule bonne solution", considère pour sa part Christian Milesi, le directeur sportif de la formation Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme.

Mais que s'est-il réellement passé ce vendredi en fin d'après-midi ? Lorsque Gaël Vargas (Occitane CF) quitte le premier la rampe de lancement à 17h00, le ciel est nuageux et menaçant. Mais rien de trop inquiétant non plus à ce moment-là. "On savait quand même que des orages étaient prévus. C'était écrit d'avance. On aurait peut-être pu décaler le départ d'une heure", lance Louis Pijourlet. Parti à 17h16, le sociétaire du CR4C Roanne a été l'un des 18 seuls coureurs à avoir eu le temps de couper la ligne d'arrivée. Il avait même le meilleur temps provisoire, avec 15 secondes d'avance sur son premier poursuivant, Julien Trarieux (AVC Aix-en-Provence).

LA PRUDENCE AVANT TOUT

"Je suis un peu frustré. Je voulais partir dans les premiers car j'avais vu la météo et je me doutais que c'était mieux de partir tôt. J'aurais aimé que tout le monde puisse courir. Mais je comprends la décision. C'était un sacré orage", ajoute l'actuel stagiaire de Roubaix Lille Métropole, qui a vu le vent se renforcer de façon très violente en quelques minutes, et l'orage s'abattre sur les routes d'Evian. "Il fallait être prudent. Si les organisateurs n'avaient pas pris cette décision, j'étais moi-même déjà prêt à aller leur parler pour leur dire qu'il valait mieux arrêter. Je ne vois pas quelles autres solutions il y avait. Ça fait partie du jeu. Tout était cadré. Les organisateurs avaient réussi à organiser un beau chrono en centre-ville. On est surtout désolé pour eux. Les coureurs, de leur côté, auront fait leur déblocage pour demain (samedi) sur home-trainer", ajoute Milesi.

La situation est aura été d'autant plus rocambolesque que cinq minutes à peine après cette mini-tempête, le soleil avait (déjà) refait son apparition sur la Haute-Savoie. "Du coup j'ai d'abord pensé qu'ils allaient simplement suspendre quelques départs et repartir après. Peut-être que ça aurait pu être un plan B mais je ne suis pas un organisateur. En centre ville en plus, c'était sans doute compliqué de tout décaler", regrette Pijourlet, qui avait fait de ce rendez-vous un véritable objectif. "Je pense que j'aurais fait un résultat, c'était intéressant pour le général aussi. J'avais fait le choix de venir aussi en très grande partie pour le prologue et finalement, c'est une décision difficile à prendre et un objectif qui part en fumée".

LES COMPTEURS REMIS A ZÉRO 

Favori numéro 1 de cet effort en solitaire, Alexys Brunel n'a même pas eu le temps de s'élancer. L'Espoir première année du CC Etupes, qui devait s'élancer à 18h31, préférait sourire de cette situation auprès de DirectVelo, quelques minutes avant de regagner son hôtel. "On est déçu à cause de la météo, c'est normal. L'arche est tombée, il y a des coureurs qui n'ont même pas pu passer la ligne... Forcément, on n'allait pas leur refaire courir le chrono une seconde fois", analyse le récent Champion de France Espoirs de la discipline. "Je suis déçu car c'est un prologue qui pouvait me convenir. Mais dans cette situation-là, je trouve normal que ce soit annulé. C'est logique. C'est la première fois que ça m'arrive. Des mecs ont fait le chrono pour rien, c'est quelque chose !".

Les compteurs sont donc remis à zéro avant la première étape en ligne de ce samedi, laquelle sera disputée sur 159,9 kilomètres, autour de Thollon-les-Mémises.