Nacer Bouhanni : « Je commençais à douter »

Crédit photo Robert Gachet

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Nacer Bouhanni a dû attendre de longues minutes avant d'être déclaré officiellement vainqueur de la deuxième étape, disputée entre Ambérieu-en-Bugey et Saint-Vulbas. Le sprint a en effet été houleux. Suite à un accrochage avec le coureur de Cofidis, Anthony Maldonado (HP BTP-Auber 93) s'est retrouvé à terre avec une fracture ouverture de l'avant-bras. A l'issue du podium, Nacer Bouhanni a pris le temps pour DirectVelo de revenir sur son cinquième succès de la saison.

DirectVelo : Tu n'avais plus gagné depuis le 29 avril et le Tour du Yorkshire...
Nacer Bouhanni : Je renoue avec la victoire. Je commençais à douter. J'essayais de retrouver mon niveau depuis un bon moment. J'étais resté vingt jours sans rouler après ma chute au Tour du Yorkshire. On m'avait dit à l’hôpital que je n'allais plus courir en 2017... Être au départ du Tour de France était une victoire, et le finir en a été une autre. Je suis un compétiteur. J'ai toujours donné le maximum pour essayer de m'imposer. Je voyais que je n'y arrivais pas mais c'est le cyclisme... Nous avons des hauts et des bas. Je continuerai à me battre pour retrouver le niveau qui était le mien. Je sens que ça revient petit à petit.

Quel était ton sentiment après ta deuxième place sur la première étape ?
C'était une arrivée très difficile. Lobato a lancé le sprint avant moi. Il m'a pris deux vélos et je n'ai jamais réussi à remonter. Les 500 derniers mètres étaient à 4-5 %, donc c'était un peu difficile. Je savais qu'il y avait cette opportunité. J'avais déjà gagné à Saint-Vulbas sur le Tour de l'Ain, et je m'étais même imposé ici sur le Dauphiné. Je connaissais très bien cette arrivée.

« ON SE TOUCHE INVOLONTAIREMENT »

Raconte nous ton dernier kilomètre...
L'équipe a très bien travaillé. Elle a bossé toute la journée. Dans le final, j'avais encore Jimmy, Anthony Turgis et Geoffrey Soupe. Ils ont fait un super boulot pour me déposer en position idéale dans le dernier virage. Je vire dans la roue de mon poisson-pilote. Il a fait la relance.

Que se passe-t-il dans le sprint ?
Au moment où je passe Geoffrey, on se touche involontairement avec Maldonado (HP BTP-Auber 93). J'ai failli chuter à 200 mètres de la ligne, au moment donc où je produis mon effort. On se touche involontairement. Il m'a touché le bras droit. Je suis désolé pour lui. Je sais qu'il a une grave blessure (fracture ouverte de l'avant-bras, NDLR), j'espère qu'il va rapidement se remettre. Ça me fait chier pour lui.

As-tu eu peur d'être déclassé ?
Non car je savais que les commissaires avaient une vidéo... J'espérais surtout ne pas être disqualifié pour ça, on voit sur les images que c'est involontaire. C'est d'ailleurs ce qu'il nous ont dit quand ils ont réuni tout le monde...

« GAGNER LE PLUS DE DE FOIS POSSIBLE »

Ce succès est un soulagement ?
C'est le mot. C'est ma cinquième victoire de la saison. C'est une année loin d'être évidente pour moi sur le plan mental. J'ai vécu une période difficile. J'aurais pu choisir la facilité en arrêtant ma saison prématurément. Mais ce n'est pas dans mon tempérament de baisser les bras. J'ai tout fait pour être au départ du Tour de France dans une forme correcte, même si j'étais loin d'être au top. J'espère faire une belle de fin de saison.

Avec quels objectifs ?
Je veux gagner le plus de fois possible. Comme je le disais, j'en suis à cinq victoires alors que je gagne normalement environ dix courses par an. L'objectif est d'en gagner un maximum, et des belles. Je suis sur le Tour de l'Ain pour préparer Hambourg. J'enchaînerai avec le Tour du Poitou-Charentes et Plouay. J'ai donc un bloc important en août.

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