Bryan Coquard : « Pas un test mais une chance »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo.com

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Sans Arnaud Démare ni Nacer Bouhanni, Bryan Coquard s’est logiquement imposé comme le leader de l’Equipe de France sur un parcours plat. Même si les courses Espoirs et Féminines ont sacré des attaquants. En tout cas, Cyrille Guimard a très vite annoncé sa volonté d’articuler sa sélection autour du sprinteur de la Direct Energie tout en se laissant d’autres options (lire ici). Bryan Coquard, absent du Tour de France malgré ses six succès cette saison sera-t-il l’homme de la situation ? Il a partagé ses ambitions avec DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu digéré ces dernières semaines avec bien sûr ta non-sélection pour le Tour de France ?
Bryan Coquard : Ca n’a pas été facile… Mais une fois encaissé, je me suis focalisé sur ce Championnat d’Europe. Je pense que la période la plus dure pour moi a été les semaines après le Dauphiné. J’étais à côté de mes pompes sur la Route du Sud et le Championnat de France.... J’étais triste mais je suis passé à autre chose. J’ai ouvert les yeux sur certaines personnes et je pense en sortir grandi.

« PAS MOINS BON PHYSIQUEMENT »

Le point de rupture avec l’équipe a été l’annonce de ton départ ?
Je pense. Jean-René (Bernaudeau) m’avait fixé une date butoire. Je ne me voyais pas continuer. Je n’ai tué personne. J’avais juste envie de voir autre chose. Je ne pouvais pas dire que je restais. J’ai senti le changement de discours lors des briefings. C’était usant mentalement. Je le prenais limite comme une humiliation. Pour moi, ça explique un passage à vide en juin.

Tu penses avoir été au même niveau physique que les autres saisons ?
Je n’ai pas l’impression d’avoir été moins bien physiquement. Je gagne la première étape du Tour de Belgique pour ma rentrée. J’ai fait troisième de la cinquième étape du Dauphiné, j’étais dans le coup pour le sprint lors de la troisième en finissant dans la roue d’Arnaud Démare. Ce sont plus les stratégies qui n’étaient plus les mêmes que moi qui ait été moins fort. En tout cas, je n’en ai pas le sentiment.

« C'EST UN TITRE À ALLER CHERCHER »

Tu n’as plus gagné depuis le Tour de Belgique justement (24 mai), ça commence à être long ?
C’est vrai que ça fait un moment (rires) !  Si je pouvais lever les bras ici, ce serait génial ! Et aussi une bonne façon de tirer un trait sur ces trois derniers mois même si je ne suis pas du tout revanchard. Je ne viens pas ici pour prouver à Jean-René Bernaudeau que j’avais ma place sur le Tour.

La course semble difficile à lire avec des absents de poids notamment ?
Il manque des sprinteurs mais il y a quand même Alexander Kristoff, Elia Viviani, Edvald Boasson Hagen qui ont des références. Le vent sera sans doute l’élément clé. Je ne sais pas comment ces nations vont courir. Est-ce que ce sera tout pour le sprint ou pas. Le plateau ? Le problème c'est le timing après le Tour de France. Ce n’est pas facile d’avoir un objectif deux semaines après le Tour. En tout cas, c’est un Championnat européen et un titre à aller chercher. Pour moi, la course a un grand intérêt (sourires).

Au Qatar, Nacer Bouhanni et Arnaud Démare avaient été sélectionnés et pas toi sur un circuit pour sprinteur. Cette fois, c’est toi. Peut-on parler d’un test ?
Je ne le prends pas comme ça. Je pense qu’il y a assez de courses dans le calendrier français et international pour établir une hiérarchie entre nous trois. Je ne parlerais pas d’un test mais d’une chance.

« RIEN N'EST ACTÉ MAIS POURQUOI PAS »

Tu es retourné sur la piste début juillet (sur les Six Jours de Fiorenzola). Est-ce que ça peut être bénéfique ?
Quand je suis passé chez les pros et que je revenais après un stage piste ou une compétition, je me sentais très bien. J’espère que ce sera toujours le cas. La piste c’est mon premier amour et j’ai adoré être dans le vélodrome. Je me suis rassuré en Wallonie, j’ai vu que la condition était bonne. Et si le sprint est très rapide comme ça pourrait être le cas demain (dimanche), la piste peut-être un plus.

Dans le futur, la piste fera-t-elle partie de ton calendrier ?
Rien n’est acté mais pourquoi pas ? Sincèrement, je ne sais pas encore vraiment ce que je veux faire. La piste me tente… Mais les compétitions se disputent en hiver et après la saison, il faut quand même souffler aussi bien mentalement que physiquement. Je n’exclus rien.

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