La Franco folie de Pauline Allin et Pierre Idjouadiene

Crédit photo DR

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Dans la dernière ligne droite à Grand-Bassam, Pierre Idjouadiene, est au diapason du public agglutiné de chaque côté de la route, enthousiaste et respectueux. Le vainqueur de l'épreuve cycliste des Jeux de la Francophonie prend le temps de taper les mains des spectateurs qui se tendent vers lui. Pauline Allin, première de la course féminine quelques heures avant, a traversé la même foule. Les deux médaillés d'or ont vécu une expérience exceptionnelle aux Jeux de la Francophonie, la semaine dernière à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Plus que leurs victoires, c'est sur le plan humain et culturel que les deux membres de l’Équipe de France ont été marqués. "On n'a pas du tout l'habitude de voir des choses comme celles qu'on a vues en Afrique", explique la 6e du Championnat de France Dames à de DirectVelo.

« COMME LA COUPE DU MONDE DE FOOT EN FRANCE »

Le public ivoirien a marqué les esprits et impressionné les deux lauréats. "Je n'ai jamais vu autant de public sur une course. Même sur un Championnat de France, il n'y a jamais autant de monde", s'enthousiasme la pensionnaire de SAS-Macogep. Le Lorrain ajoute : "c'est la course de l'année où il y avait le plus de public. Ça donne des frissons. A chaque tour, j'étais trop content de passer sur la ligne. Ils sont super respectueux. Il n'y avait aucune barrière mais on avait toute la route pour nous, ça change des spectateurs en France".

La foule présente en masse au bord des routes ivoiriennes leur laisse un souvenir impérissable. "A chaque fois qu'on sortait du village des athlètes, les gens nous accueillaient avec un grand sourire, c'était impressionnant. Ces Jeux étaient vraiment très importants pour eux, c'est comme s'il y avait eu la Coupe du Monde de foot en France. C'était la folie tous les jours. Il y avait toujours plein de monde pour applaudir les sportifs peu importe la discipline", apprécie le vainqueur du Prix de Fraisans. Les coureurs ont apprécié cette fabuleuse ambiance. "Je pense que la France était bien supportée là-bas. J'entendais partout sur le bord de la route "allez la France, allez la France !", c'est quand même assez énorme. Ça nous pousse, ça nous donne envie de bien faire", confie Pauline Allin.

«ÇA NOUS REMET LES PIEDS SUR TERRE »

Étudiant en géographie, Pierre Idjouadiene a apprécié la découverte d'une culture qui n'est pas la sienne. "C'est une expérience humaine et culturelle énorme. On ne fait pas ça tous les week-ends. C'était énorme de voir les différentes cultures se mélanger. Rencontrer les habitants, c'est enrichissant et ça nous remet les pieds sur terre par rapport à notre vie en France. Là bas, il y a la misère, les gens ont les pieds dans la boue mais tout le monde a le sourire. Ça nous enseigne un mode de vie qu'on devrait peut-être retrouver en France où l'on râle tout le temps. C'est une belle leçon".

Les Jeux de la Francophonie ont donc été un inoubliable moment de partage pour Pierre Idjouadiene et Pauline Allin. "On a eu la Marseillaise avec Soline, c'était assez énorme. Ensuite, on a eu une deuxième Marseillaise pour le classement par équipes. Toute la semaine était franchement super et riche en émotions", confirme la jeune femme de 22 ans. "Pendant un bon quart d'heure, après avoir franchi la ligne, j'étais au milieu de tous les petits ivoiriens qui voulaient se prendre en photo avec moi. Sur le podium, on était fier d'entendre l'hymne national. Même les Ivoiriens ont chanté la Marseillaise", raconte le sociétaire du CC Etupes. Les deux coureurs de l’Équipe de France ont également eu l'occasion de découvrir d'autres disciplines. "Le dernier jour, nous sommes allés voir le match de basket France-Sénégal. Il y avait toute la délégation française pour regarder. C'était super d'encourager les Françaises. La veille, nous sommes aussi allés au Club France, où nous avons discuté avec les athlètes. Sur d'autres compétitions, on n'a pas l'occasion de voir ça", déplore Pauline Allin.

Pierre Idjouadiene ne regrette pas d'avoir manqué les Championnats de France de l'Avenir, disputés, eux aussi, la semaine passée. "Si on me redemandait de participer à ce type d'événement, je dirais oui tout de suite. Au début pas mal de gens me disaient que ce n'était pas intéressant d'y aller, finalement, au delà du sportif, ce sont des trucs énormes. Je n'aurai pas souvent l'occasion de revivre des choses comme ça", conclut-il.

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