Benoit Cosnefroy : « On pourrait croire que c'est une blague »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Comme si c'était écrit ! Benoit Cosnefroy (Auvergne-Rhône Alpes) a pris, ce samedi, la deuxième place du Championnat de France Espoirs sur le circuit de Saint-Amand-Montrond (Cher). Habitué des deuxièmes places, celui qui disputait sa dernière course dans le peloton des Amateurs préfère sourire de cette situation, d'autant qu'il a vu son équipier du jour, Victor Lafay, être couronné d'or.

DirectVelo : On ne peut rien te dire d'autre que "encore deuxième" !
Benoit Cosnefroy : Ah oui ! (rires). Là franchement, j'ai envie de dire qu'on pourrait croire que c'est une blague (il avait déjà terminé 2e du Championnat de France Espoirs et 2e du Championnat de France Amateurs en 2016, NDLR). Mais bon, comme je dis toujours, je préfère quand même terminer deuxième que 50e. En plus, c'est un coéquipier qui gagne, donc ce n'est pas la même deuxième place que les autres. Je n'aurai pas de maillot bleu-blanc-rouge à mettre dans mon armoire ou à accrocher dans ma chambre... J'aurais bien voulu décrocher ce titre, je ne l'ai pas eu. Je suis quand même très heureux d'aller chercher cette deuxième place, sachant que j'étais attendu par beaucoup de personnes. J'ai répondu présent.

« JE REMERCIE LES PAYS DE LA LOIRE »

C'était une course très spéciale pour plein de raisons pour toi...
J'étais quand même venu sans pression car je savais que le comité était fort et que si ce n'était pas pour moi, les autres allaient assurer. On a d'abord fait confiance à Aurélien Paret-Peintre et Léo Danès qui ont vite été devant. Puis on a fait confiance à Maxime Roger dans le final. J'ai eu l'occasion de parler à Victor (Lafay) dans le final, lorsque Maxime est sorti. On s'est dit que nous n'étions pas sûrs de pouvoir gagner avec Damien (Touzé) et Benjamin (Thomas) derrière. Franchement, quand c'est ressorti, on était tous à fond dans la roue. On a juste pu suivre. Et encore...

Avant ça, tu avais déjà impressionné pas mal de coureurs en ressortant comme une balle du deuxième contre !
J'étais assez loin et j'ai dû faire le saut sur un premier groupe de contre. Le comité des Pays de la Loire roulait et ils ont tout mis. Je savais qu'ils étaient face au mur et qu'ils devaient bouger. Ils sont partis pratiquement au sprint dans la bosse. Quand je me suis retourné, il n'y avait plus que Simon Sellier et moi. J'étais surpris et du coup, je me suis dit que tout le monde était mort et que soit je ressortais à ce moment-là, soit c'était mort pour moi. J'ai donc mis le gros plateau et j'ai tout donné pour rentrer. Je remercie les Pays de la Loire, ils ont pratiquement fait toute la bosse à bloc, ils m'ont bien aidé (rires).

« JE N’ÉTAIS PAS DU TOUT SÛR DE MOI »

Tu as laissé partir Benjamin Thomas et Damien Touzé derrière Victor Lafay ?
Benjamin Thomas était très fort et Damien peut-être un poil moins bien. J'ai légèrement lâché mais j'ai trouvé l'ouverture dans une descente, assis sur le cadre, dans le deuxième contre. J'ai réussi à rentrer sur les deux et je suis directement ressorti. Je voulais tenter car j'avais peur de me faire enterrer par la suite et surtout, je n'étais pas du tout sûr de moi au sprint. Quand j'ai vu qu'ils me laissaient une ouverture à quatre kilomètres de l'arrivée, j'y suis allé et j'ai pu garder mon avance. Mais j'avais bien mal aux jambes.

A quoi as-tu pensé lors des derniers kilomètres, alors que tu chassais ton propre équipier Victor Lafay ?
En fait, je n'ai jamais envisagé de rentrer sur lui. Lorsque j'ai vu qu'ils se regardaient derrière, et qu'il y avait encore 40 secondes pour Victor, j'ai compris qu'il allait gagner. Je regardais mon compteur et j'étais à plus de 500 watts. Je savais que je n'allais pas rentrer sur lui et que je n'allais pas mettre son titre en péril. C'est aussi pour ça que je me suis permis de ressortir, pour faire deuxième, mais pas pour rentrer sur lui. Je n'ai jamais pensé à le rattraper et à lui demander de me la laisser. Il a attaqué le premier et c'était tout à son honneur.

« JE NE CHANGE PAS DE VIE »

Tu tires un trait sur la première partie de ta carrière avec cette médaille d'argent...
Je ne le vois pas comme ça. Pour moi, les pros, c'est le même vélo. On a deux roues, deux jambes, deux bras et il faut pédaler de la même façon, en se faisant aussi mal. Ce sera un autre niveau mais ce sera dans la continuité malgré tout. En plus, j'aurai pratiquement le même maillot. Je ne change pas de vie ce soir. Il faudra autant travailler.

Tu signes pour faire deuxième du Championnat de France professionnel l'an prochain ?
(Rires). Là, pour le coup ça m'irait ! Non mais sérieusement, je préfère terminer trois fois deuxième que de passer à côté.

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