Alexys Brunel va enchaîner deux rendez-vous majeurs de sa saison en l'espace d'une semaine : les chronos du Championnat de France de l'Avenir et celui du Championnat d'Europe. Le coureur du CC Etupes, qui rêve d'un premier maillot tricolore, fait le point pour DirectVelo.

DirectVelo : Quelle importance donnes-tu au chrono du Championnat de France de l'Avenir ?
Alexys Brunel : ça sera mon premier Championnat de France chez les Espoirs, c'est donc un rendez-vous très important. J'ai vraiment envie de gagner sur ce chrono, comme sur tous les autres d'ailleurs. Mais celui-là est particulier parce que je n'ai pas encore été Champion de France. Je suis toujours passé très près. Ce n'est pas forcément un regret, mais après une deuxième place, tu refais forcément vingt milles fois la course pour savoir où tu as pu perdre du temps. Tu veux comprendre ce que tu as pu faire de mal. Parfois, je me mets peut-être aussi un peu trop de pression en arrivant sur le chrono.

« MOINS ME PRENDRE LA TETE SUR UN CHAMPIONNAT DE FRANCE »

Avec cette envie de titre, ressens-tu une forte pression autour de toi ?
Le Championnat de France, c'est l'un des seuls événements où il y a un peu plus de pression. Parfois, je vais sur les courses un peu à la cool, bien que je sois toujours plus concentré sur les contre-la-montre que sur les courses en ligne. Le reste de la saison, j'ai tendance à ne pas me prendre la tête sur les courses. Peut-être que je devrais essayer de faire la même chose sur les Championnats, parce qu'au bout d'un moment, c'est bien de faire deux, mais je préférerais quand même gagner.

Comment vit-on une deuxième place sur un Championnat ?
Deuxième, c'est une bonne performance, mais je n'en ai presque rien à faire. Il n'y a que la gagne qui compte. C'est le titre qui est important. J'ai déjà fait deux fois deuxième en première année junior (route et contre-la-montre) et je fais encore deuxième du contre-la-montre l'an dernier pour 13 secondes. Il y a heureusement le titre européen qui a rattrapé tout ça. Il ne faut pas l'oublier. C'est pour l'instant mon plus beau titre. J'espère qu'il y aura plus beau plus tard et que je pourrai faire de belles choses dans le futur.

« MON VÉLO : UNE FORMULE 1 »

Quand on est Champion d'Europe Juniors, on est forcément ambitieux dès son arrivée chez les Espoirs en chrono...
Mon titre européen augmente forcément mes ambitions, mais ce n'est que ma première année dans la catégorie Espoirs et je n'ai pas forcément de repères. Chez les Juniors, on était régulièrement confrontés aux meilleurs sur les manches de la Coupe des Nations. Dans ces conditions, tu sais ce que tu vaux. Ce n'est pas le cas cette année. Je n'ai fait des contre-la-montre que sur des courses nationales. C'est dur de se situer par rapport aux meilleurs étrangers.

Comment as-tu préparé ce Championnat de France ?
J'ai fait un stage avec la Fondation FDJ et mon entraîneur Nicolas Boisson. C'était un peu la remise en route. La semaine dernière, j'étais en stage avec l'Equipe de France. Je préférais monter les cols à ma vitesse, même si ça fait toujours mal. Un col reste un col. Je sors des rangs Juniors, je n'ai pas envie de serrer le moteur. J'ai un peu peur d'en faire trop et ensuite d'accuser le coup. Je fais bien attention à la récupération. On verra par la suite, mais je fais tout pour que ça aille bien.

Tu es donc confiant ?
Je suis optimiste sur cet enchaînement de contre-la-montre. La FDJ m'a mis à disposition leur tout nouveau vélo de chrono. Je les en remercie. C'est vraiment important d'avoir le meilleur vélo possible. On optimise tout à l'entraînement, mais il faut aussi optimiser le matériel pour pouvoir être performant. J'ai reçu mon vélo la veille de la dernière manche de la Coupe de France, l'Etoile d'Or. Je ne l'ai essayé que quelques jours plus tard. On sent la différence ! C'est un bolide, une véritable Formule 1. Maintenant, il n'y a plus qu'à appuyer sur les pédales, parce qu'il n'avancera pas tout seul non plus.