Tour de France : Sur les traces d'Elie Gesbert

Crédit photo DirectVelo.com

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A l'occasion du Tour de France 2017, DirectVelo repart « Sur les traces de... ». L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs. Rendez-vous aujourd'hui pour la dernière étape avec Elies Gesbert (Fortuneo-Oscaro), le benjamin du Tour qui fêtait son anniversaire sur la rampe de départ de Düsseldorf. Le témoin ? Gaëtan Lemoine, son colocataire et aussi son coéquipier au Team Pays de Dinan.

« On s'est connu chez les jeunes. Mon premier souvenir de lui, c'était en Cadet. Ensuite, on était au lycée ensemble à Saint-Brieuc puis au Pôle Espoirs. Du coup, on passait notre temps ensemble que ce soit à l'école ou sur le vélo. On est en collocation ensemble sur Rennes depuis l'an passé. Ça se passe vraiment très bien. En revanche, on ne se voit pas beaucoup vu que je suis à l'école le matin, pendant que lui va à l'entraînement. L'après midi, c'est moi qui roule. Mais en tout cas, c'est convivial, il y a une bonne ambiance. Quand je l'ai rencontré, ce n'était pas le Élie d'aujourd'hui. Il était très introverti. Quand on ne le connaissait pas, c'était quelqu'un de très discret, qui ne parlait pas beaucoup. J'ai appris à le connaître et j'ai vu que c'était quelqu'un qui avait de l'humour. Au delà d’être un gros moteur, c'est quelqu'un qui est toujours prêt à déconner.

« UN VRAI BRETON »

Il était déjà impressionnant dès les rangs Juniors. Pour sa première année dans la catégorie, il a gagné une classique en Bretagne, la Penn-Ar-Bed. C'est à ce moment qu'il s'est rendu compte qu'il avait un gros moteur. Il a explosé pendant cette première année. Je le vois au quotidien depuis cette époque, et je constate qu'il progresse. Encore cette année, il a passé un cap. Le voir sur le Tour de France, ce n'est pas une surprise, c'était un objectif pour lui. Il est parti par ses propres moyens, en stage à la montagne. Il était indécis, mais au vu de ses résultats, c'est mérité. En revanche, qu'il soit à ce niveau et qu'il se batte avec les meilleurs, j'étais le premier épaté. Quand il est tombé en début de saison et qu'il s'est fracturé le métacarpe, il est rentré dépité. La première chose qu'il m'a dite c'est "quand je vais revenir, je ne serai pas loin de la gagne". Il l'a fait au Tour de Bretagne. C'est un vrai Breton, il ne lâche jamais le morceau.

« IL N'A PEUR DE RIEN »

Quand il réalise le doublé, en Juniors, sur les Championnats de France à Albi en 2013, ce n'était pas vraiment une surprise. Il avait eu pas mal de problèmes au tendon d'Achille en début de saison. Il revenait petit à petit. Tous les week-ends de Juillet, il me semble qu'il avait gagné, que ça soit en Juniors ou en 3e catégorie. Il avait été au-dessus du lot. Avant la course, il était relâché. Il savait qu'il avait de grandes chances de l'emporter, mais ça restait un Championnat, c'est pour ça qu'il est resté concentré. Sa victoire dans le contre-la-montre l'a débloqué. La course en ligne était son vrai objectif et ça l'a fait. Ce jour-là, il était vraiment souverain, il n'y avait rien à faire contre lui. Tout le monde savait qu'il était le plus fort. Il avait confiance en lui et il avait vraiment bien géré la course. Après le contre-la-montre, ils ont savouré et ça a mis une émulation dans le groupe. Tout le monde était transcendé. Le samedi, le comité de Bretagne a écrasé la course en ligne. Avec ses résultats, Élie arrive à pousser les autres vers le haut. Il avait confiance en lui et en ses équipiers, ça l'a poussé à gagner. On était tous contents pour lui. C'était un truc énorme. Après son retour, nous nous sommes tous retrouvés, même si on ne courait pas dans le même comité (Gaëtan Lemoine portait les couleurs de la Région Centre, NDLR). Nous sommes amis donc on a fêté ça. C'est quelqu'un qui se concentre vite sur les objectif suivants. Il a profité quelques jours mais il s'est rapidement remobilisé. Élie ne laisse rien transparaître. Il a confiance en lui et a conscience de ses capacités mais il n'est pas hautain. Il ne dira jamais "aujourd'hui, c'est moi qui gagne". Il n'a peur de rien, ni de personne. »

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