Tour de France : Sur les traces de Yukiya Arashiro

Crédit photo DR

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A l'occasion du Tour de France 2017, DirectVelo repart « Sur les traces de... ». L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs. Rendez-vous aujourd'hui avec Yukiya Arashiro (31 ans), le coureur de Bahrain–Merida. Le témoin ? Thibault Landes, son coéquipier en 2005 sous les couleurs du GSC Blagnac.

« J'ai rejoint le GSC Blagnac en cours de saison, en 2005, alors que j'évoluais à l'UC Nantes Atlantique. Julien Loubet a quitté l'équipe en cours d'année pour rejoindre AG2R La Mondiale. A mon arrivée, je me suis de suite retrouvé en chambre avec Yukiya Arashiro. Moi j'arrivais, je ne connaissais pas encore mes coéquipiers, et Yukiya était un peu isolé. Nous avons ainsi fait chambre ensemble à plusieurs reprises.

DES ALGUES DANS L'ASSIETTE

Yukiya, c'était un coup de poker. Personne ne croyait vraiment en lui. Il avait débarqué au club après quelques mois en Normandie, à l''ES Aumale, en 2004. Il y avait à l'époque peu d'asiatiques dans le peloton. Il se faisait tout petit. C'était un garçon super gentil, très humble. Il était en décalage complet avec le reste de l'équipe, notamment au niveau de la nourriture. Il achetait des algues par internet, il mangeait du poisson séché... Quand il consommait « européen », il ne savait pas toujours ce qu'il avait dans l'assiette. On a bien rigolé avec ça !
Pour communiquer, ce n'était pas l'idéal... Il ne parlait pas français à l'époque, il baragouinait en anglais. On parlait par signes ! Je me souviens qu'il était déjà hyper connecté alors que nous n'étions qu'en 2005. Il avait un téléphone avec beaucoup d'options. Il n'avait pas vraiment le choix, étant éloigné de ses proches... Il passait du temps au téléphone ! 

« CERTAINS L'APPELAIENT LE CHINOIS »

Sur le vélo, on voyait qu'il avait des grosses capacités. Il avait été sacré Champion du Japon chez les Espoirs. Il était en France pour percer. On sentait en revanche qu'il n'avait aucune culture vélo. C'était très anarchique. Mais il n'avait aucun mal à respecter les consignes de notre directeur sportif, David Escudé. Il était facile à "driver". Il avait toujours le sourire, toujours la patate. Il n'était jamais tendu, il ne s'énervait pas. En fait, il était comme on imagine un Japonais, toujours cool ! Ça faisait du bien de l'avoir dans l'équipe. Le vélo était alors un milieu assez fermé. On appelait un coureur russe « le Russe ». Yukiya, certains l'appelaient le Chinois... C'est dire !

UN ARRET AU JAPON

Il m'avait invité au Japon mais ça n'avait pas pu se faire. Nous avons gardé contact un petit moment. Quand je me suis rendu sur des courses où il était, on discutait toujours un peu. C'est resté un gars simple et abordable. Aujourd'hui, je regarde ses résultats. Je le suis sur Instagram. Il se trimballe partout avec son petit chien... Il m'a tellement parlé et fait apprécier le Japon que j'ai fait un arrêt là-bas en 2012, en rentrant du Tour de Nouvelle-Calédonie. Hélas, on avait pensé se voir mais ça n'avait pas pu se faire... »

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