Roubaix-Lille Métropole se souviendra longtemps du Championnat de France de Saint-Omer (Pas-de-Calais). L'équipe Continentale a été présente dans le final grâce à Julien Antomarchi, échappé, et Jérémy Leveau, troisième. De quoi ravir le staff, dont le directeur sportif Frédéric Delcambre qui a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : Que retiens-tu du Championnat de France ?
Frédéric Delcambre : La troisième place de Jérémy Leveau est l'aboutissement d'une bonne journée pour nous, enfin une où on n'a pas de problème. Après tous les déboires qu'on a eu en début de saison, c'est franchement comme si on avait gagné. En plus, c'est chez nous et devant nos partenaires. C'est vraiment super !

« UN DERNIER TOUR EXTRAORDINAIRE DE JULIEN ANTOMARCHI »

Comment as-tu vécu la course de tes coureurs ?
Je pense qu'on a fait une belle course, avec une rentrée intéressante de Dylan Kowalski. C'était sa première course depuis l'Etoile de Bessèges, et il est parvenu à prendre l'échappée. On savait qu'il n'aurait pas assez d'essence pour aller au bout mais ce n'est pas grave. L'important c'est qu'on ait pris la course dans le bon sens. Avec un dernier tour extraordinaire de Julien Antomarchi, comme souvent au Championnat de France. Il mérite amplement d'en gagner une belle, mais c'est la vie. Il se fait reprendre à deux kilomètres et demi de l'arrivée. Et Jérémy qui va conclure une belle journée en prenant la troisième place. Ça peut paraître prétentieux, mais c'est exactement ce qu'on avait prévu au briefing hier (samedi) soir. Être présent dans l'échappée, ne pas s'énerver, sortir dans les deux derniers tours dès qu'il y avait une faille... Je pense que Julien a assumé, il n'y avait de toute façon pas d'autre chose à faire. On avait décidé que Jérémy serait protégé pour le sprint. Il a aussi assumé et bravo à lui, ainsi qu'à tous mes gars. Je suis très fier d'eux aujourd'hui !

C'est le premier podium de l'équipe depuis son arrivée chez les pros en 2007...
On avait fait quatrième une fois avec Denis Flahaut (en 2012 à Saint-Amand-les-Eaux, NDLR). Mais ça fait maintenant trois bonnes années que l'on joue pour gagner. Peut-être pas aujourd'hui car les deux premiers sont intouchables au niveau du sprint. Mais j'avais dit qu'on n'aurait pas un sprint massif, que le circuit était usant, que ça allait sauter dans les deux derniers tours et qu'il manquerait des sprinteurs. On savait donc qu'il y aurait de la place pour faire quelque chose.

On te sent très ému...
Je suis très ému. C'est comme si on avait gagné. Quand toutes les semaines on va sur les courses et qu'il y a un ennui à chaque fois, la saison est longue... Des journées comme celle-ci font du bien à tout le monde.

« J'ESPÈRE QU'ON LEUR A FAIT PLAISIR »

Quelle est la suite pour l'équipe ?
On va faire une petite coupure comme chaque année, mais moins longue cette fois-ci. On a une petite dizaine de jours avant de reprendre en Belgique. Cela montre que malgré cette incroyable malchance qui nous suit depuis le début de la saison, nous ne sommes pas une mauvaise équipe.

Ce résultat est important pour l'avenir de l'équipe ?
Oui, et c'était aussi important car on était chez nous. Tous nos partenaires étaient là, du maire de Roubaix jusqu'aux partenaires privés. Tout le monde est venu voir nos coureurs, ce matin au départ et sur la course. J'espère qu'on leur a fait plaisir. C'est le lot quotidien des équipes Continental, de pérenniser leurs partenaires, de les développer éventuellement. On a un groupe de travail avec le président, Alain Bondue et Daniel Verbrackel, notre manager. Ce n'est pas évident... Notre travail du côté sportif, qui est d'avoir des résultats pour apporter de l'eau au moulin, n'avait pas été extraordinaire jusque là et on a prouvé que, sans ennui, on avait une bonne équipe.