France Amateurs : L'année des sprinteurs ?

Crédit photo Régis Garnier / www.velofotopro.com

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La succession de Valentin Madouas est ouverte. Un an après le succès du Breton sur le Championnat de France de Vesoul, le coureur de 20 ans remet son maillot bleu-blanc-rouge en jeu sur le circuit de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais.

Alors que beaucoup envisagent un sprint massif pour la course professionnelle entre les Démare, Bouhanni et autre Coquard, peut-on en dire autant de l'épreuve amateur ? "La tendance serait plutôt à voir un sprint selon moi, mais il n'y aura pas tout le monde. Si c'est un sprint, ce sera après des cassures et avec peu de coureurs", imagine Jean-Michel Bourgouin, le directeur sportif de l'AVC Aix-en-Provence. "Pour moi, ce ne sera pas un sprint. Déjà, parce qu'il y aura du vent et que chez les Amateurs, la dernière fois que c'est arrivé au sprint, c'était il y a au moins quinze ans, si l'on ne compte pas les sprints à douze ou treize coureurs", contrebalance Jérôme Gannat, pour le CC Etupes. Même son de cloche pour le Vendée U et Damien Pommereau. "En Amateurs, il y a rarement des arrivées au sprint massif. On est six maximum par équipe et il est impossible de contrôler la course. On n'a pas des équipes de vingt coureurs où l'on peut se permettre d'en sacrifier dix. C'est compliqué d'imaginer un sprint massif surtout sur un Championnat : c'est toujours une course de mouvements".

« QUI A INTERÊT À CE QUE ÇA ARRIVE AU SPRINT ? »

Tous les scénarios semblent possibles et le vent devrait jouer un rôle primordial ce samedi matin. Les sprinteurs espèrent voir une course cadenassée mais est-ce réellement envisageable ? "De toute façon, qui a intérêt à ce que ça arrive au sprint ? Pas beaucoup de coureurs et d'équipes. Qui est sûr de gagner au sprint ? Il n'y a pas un Arnaud Démare ou un Nacer Bouhanni dans le peloton amateur", ajoute Gannat. "Les sprints sont rares mais on a déjà vu tellement de fois des choses bizarres que l'on ne sait jamais", rappelle Bourgouin.

La difficulté principale du parcours peut-elle permettre à des costauds de filer dans le final et de ne plus être repris ? "La bosse est peut-être un petit peu plus dure que ce que tout le monde l'avait laissé présager. Le circuit est hyper exigeant", considère Pommereau. "La bosse peut être intéressante dans les deux derniers tours. Si un groupe prend dix-quinze secondes, avec le vent de dos, tout le monde roulera à la même vitesse", explique pour sa part Jean-Philippe Yon, le directeur sportif du VC Rouen 76. "Je ne pense pas qu'il y ait moyen de sortir fort dans la côte. Le vent y est légèrement de côté mais ce n'est pas une côte qui fait la différence. Et puis après, il y aura une longue partie en faux-plat descendant avec un vent de face. Ce sera difficile de finir seul", poursuit Gannat.

« UNE HISTOIRE DE PLACEMENT »

Pour la plupart des directeurs sportifs et des coureurs, il convient de dire que de nombreux athlètes peuvent espérer l'emporter sur un circuit comme celui-ci. Mais alors, qui aura le dernier mot ? "C'est ouvert. Le circuit n'est pas difficile, ça sera usant sur la fin de course. Ils sont une trentaine à pouvoir gagner selon moi", juge Sébastien Cottier, de l'UC Nantes-Atlantique.

Pour Jean-Michel Bourgouin, il ne faudra pas se laisser surprendre en trainant en queue de peloton : "Il y aura forcément une histoire de placement. Tu ne peux pas espérer grand-chose si tu n'es pas bien placé. Si t'es en 80e position dans la bosse, c'est mort. Il y aura cet aspect-là à prendre en compte". Le meilleur moyen de ne pas se faire piéger restant encore celui de courir... à l'avant. "Sur un Championnat, c'est mieux d'avoir un coup d'avance que de courir après la course. On avait eu le cas concret à Chantonnay lorsque l'on avait loupé la grosse échappée et on l'avait payé sur le final. Il faudra avoir des mecs devant", termine Damien Pommereau.

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