Quand le vent met des claques

Crédit photo Www.velofotopro.com

Crédit photo Www.velofotopro.com

Quand la canicule se transforme en tempête, il ne vaut mieux pas sortir son vélo de chrono. Pourtant il n’y avait pas le choix ce jeudi et les participants à ce Championnat de France du contre-la-montre ont dû en découdre malgré les rafales. Avant même le départ, la course pouvait se perdre. “Quand j’ai vu comment ça soufflait j’ai préféré changer de roues avant pour mettre des jantes moins hautes”, assure Tanguy Turgis (BMC Development).

« MES BOYAUX ALLAIENT S’ENVOLER »

D’autres ont choisi les roues à bâtons et l’ont peut-être payé. C’est en tout cas ce que pensait Bruno Armirail (Occitane CF) qui a quand même pris la médaille d’argent chez les Amateurs. "C’est vrai que ce n’était pas facile à contrôler. Ca me coute peut-être quelques secondes mais les sensations n’étaient pas top non plus", concède-t-il. 

Dès les premiers kilomètres et une longue ligne droite, les coureurs se heurtent à un violent vent de côté. Il faut alors s’accrocher à ses prolongateurs et rester gainé pour tenir la position entre deux rafales. “J’ai pris une grosse claque dès le début. Je suis passé de la droite de la route à la gauche en une seconde. A certains moments je me demandais si mes boyaux n’allaient pas s’envoler”, raconte Clément Davy (Laval Cyclisme). Dans ces conditions, difficile de rester concentré sur l’effort. “Il fallait anticiper en sortant des portions à l’abri car on pouvait se retrouver dans le fossé”, poursuit Tanguy Turgis.

Certains n’ont jamais réussi à dompter éole au milieu des champs de blé. “J’avais peur dès que je mettais les mains sur les prolongateurs”, reconnaît Maxime Roger (Chambéry CF). “J’ai failli tomber au moins deux fois. Les conditions sont les mêmes pour tout le monde mais ça n’avantage pas les petits gabarits”, ajoute Alexis Guérin (VC Rouen 76).

« NOUS AURIONS MIS 5 MINUTES DE PLUS MERCREDI »

Les rafales étaient encore plus violentes en début d’après-midi quand les femmes s’élancent. "A certains moments je ne pouvais pas rester sur les prolongateurs, je devais mettre les mains sur les cocottes", dit Marion Borras médaillée de bronze en Espoirs. “Il ne fallait pas prendre de risque car le vent était vraiment fort”, atteste la Championne de France Audrey Cordon-Ragot (lire ici).

La puissance du vent a aussi modifié la difficulté du parcours. Ralenti sur la première partie difficile, il fallait descendre les dents sur le retour vers Saint-Omer. “J’étais à quasiment 80 km/h. Dans ces cas tout le monde a tout à droite. Personnellement j’aurais préféré que les conditions restent identiques au début de semaine", pense Thomas Rostollan (Armée de Terre). Le thermomètre flirtait alors avec les 40° et une légère brise soufflait. “Je pense que nous aurions mis au moins cinq minutes de plus pour faire le chrono. La deuxième partie aurait été décisive”, conclut-il.

Mots-clés