Louis Pijourlet, du gruppetto à la victoire finale

Crédit photo Laurine Philippe

Crédit photo Laurine Philippe

Louis Pijourlet a tenu bon. Après avoir pris le pouvoir à l'issue du contre-la-montre individuel de samedi matin, le pensionnaire du CR4C Roanne a résisté à ses adversaires durant les deux dernières étapes pour remporter le Tour Nivernais Morvan (Elite Nationale). Il succède ainsi à son équipier Clément Carisey et décroche, surtout, sa première victoire dans un classement général de course par étapes.

DirectVelo : Que représente ce succès sur le "TNM" pour toi ?
Louis Pijourlet : Eh bien... C'est le TNM quoi ! (rires). C'est une très belle course et c'est ma première victoire sur un général en Élites. En plus, je n'oublie pas que la première fois que j'étais venu sur cette course il y a trois ans, je faisais gruppetto tous les jours. Je regardais les mecs qui étaient devant avec de grands yeux, en me demandant comment ils faisaient.

« AUCUNE PLACE POUR LE HASARD »

C'est aussi le symbole de tous les progrès que tu as fait ces derniers mois...
C'est clair ! D'autant qu'on ne peut vraiment pas gagenr le TNM par hasard. Même l'an dernier encore, je n'avais pas tenu la distance et j'avais abandonné le dernier jour malgré une place à défendre au général (6e, avec son équipier Clément Carisey leader de l'épreuve et finalement vainqueur final, NDLR). Sur ce type de course, il n'y a aucune place pour le hasard. C'est une course tellement particulière, où le général peut se perdre tous les jours. Pour gagner le général ici, il faut vraiment bien marcher.

Tu as été dans le ton dès le premier jour en prenant le bon coup ?
Sur des courses comme celle-ci, c'est toujours une bonne idée d'être devant le premier jour. Je ne voulais pas me faire piéger mais ne pas faire trop d'efforts non plus. Il faisait très chaud dans le final et j'ai été victime d'un incident mécanique. J'ai dû faire un gros effort pour rentrer. Lorsque Maurelet et Dyball sont sortis, je n'ai même pas essayé de suivre. Je suis monté au train dans la dernière bosse, en restant avec les cinq-six mecs en contre. Je ne voulais pas me faire sauter la paillasse.

« J'AI RETENU LA LEÇON »

As-tu été surpris de prendre le maillot jaune sur le chrono de 15 kilomètres ?
J'avais vraiment ce chrono en tête. Je ne visais pas forcément la victoire d'étape face à des mecs comme Brunel et puis même pour le général, je n'avais aucune certitude. Benjamin Dyball avait de l'avance sur moi au classement et je savais que ça allait être compliqué. En même temps, j'ambitionnais de faire un gros temps. Prendre le maillot sur Dyball qui avait une belle avance sur moi au général, c'était vraiment bon signe pour les dernières étapes. Ça m'a donné beaucoup de confiance. Mais le danger restait présent.

Considérais-tu avoir fait le plus dur après ce chrono ?
Je savais qu'il était possible de gagner le général et qu'on pouvait tenir. On l'avait fait l'an dernier plus longtemps (avec Clément Carisey, NDLR). J'étais sur la bonne voie, mais ce n'était pas fait. Encore une fois, sur une course comme le TNM, tout est possible. J'ai voulu prendre les choses les unes après les autres. L'enchaînement des étapes me faisait quand même peur. Je repensais à la dernière étape de l'an dernier... Mais j'ai retenu la leçon et le fait d'avoir compté mes efforts toute la semaine m'a aidé à tenir. Je crois qu'en 2016, j'avais fait autant d'efforts sur la première étape que je n'en ai fait cette fois-ci sur toute la semaine.

« UN CHRONO D'UNE HEURE, CE N'EST PAS PAREIL »

Avec cette victoire sur le TNM, tu as dû faire le plein de confiance avant le Championnat de France chrono ?
C'est vrai mais c'est aussi un exercice que je n'ai pas eu le temps de spécifiquement travailler cette année. Et puis, j'ai marché sur les chronos de la SportBreizh (6e) et du TNM (3e) mais sur des efforts beaucoup plus courts. Un chrono d'une heure, ce n'est pas pareil.

Tu as quand même fait des efforts du même type lors de tous tes rendez-vous sur la piste également...
J'ai un entraînement de fond, c'est sûr. Entre le stage avec l'Equipe de France, les différentes compétitions sur la piste, j'ai travaillé sur le vélo de chrono. On verra bien ce que ça va donner mais je ne voulais de toute façon pas consacrer un mois de ma saison à préparer ce chrono. Je n'ai pas d'objectif de résultat. J'espère simplement être content de mes sensations. Et si le reste doit suivre... Il n'y a pas que ce rendez-vous et de toute façon, j'ai aussi déjà en tête les Championnats d'Europe sur piste par exemple, où je pense qu'une médaille est jouable sur toutes les épreuves. 

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