Elie Gesbert : « L'histoire est différente »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Elie Gesbert (Fortuneo-Vital Concept) a remporté, ce dimanche, la sixième étape du Tour de Bretagne (2.2). Au terme des 160,9 kilomètres entre Montauban-de-Bretagne à Pontivy, il a devancé Eugert Zhupa (Wilier Triestina-Selle Italia) et Logan Owen (Etats-Unis Espoirs). Entre joie de la victoire et déception pour le classement général, le coureur breton livre ses impressions à DirectVelo. 

DirectVelo : Quelle était la tactique au départ de cette étape ?
Elie Gesbert : Avec l'équipe, on avait prévu de faire exploser la course dans le Mur de Bretagne. On a mis un coup de vis qui a bien réduit la taille du peloton. Après, on savait que dans ces conditions, une course comme aujourd'hui allait se décider au mental, c'était une étape de guerrier. Je ne suis pas forcément un adepte des conditions météo difficiles, mais jusqu'à présent, c'est surtout la chance qui m'a manqué. Aujourd'hui, l'histoire est différente et c'est une belle récompense. Pendant toute la journée je me suis forcé à rester bien placé dans le peloton car les conditions étaient vraiment difficiles. Toute l'équipe a roulé pour moi dans le final. je me sentais bien donc j'étais assez confiant sur mes chances de revenir à l'avant.

« C'EST UNE PETITE REVANCHE »

Ta chute sur le circuit final, lorsque tu as tenté une première fois de sortir, t'a-t-elle fait perdre confiance ?

J'ai chuté dans le virage au pied de la descente. J'ai attendu la côte suivante et j'ai réussi à rentrer à l'avant. J'ai dû remonter de groupe en groupe pour revenir sur l'échappée. Une fois dans le dernier tour, j'ai compris que les autres avaient du mal à suivre dans la bosse et que c'était à cet endroit qu'il fallait que je fasse la différence. Dans le groupe ça ne collaborait pas très bien, donc j'ai préféré partir de loin plutôt que d'attendre le sprint.

L'emporter sur le Tour de Bretagne, c'est une sensation particulière ?
C'est important pour moi de remporter une étape ici, car le Tour de Bretagne est une épreuve exceptionnelle. C'est peut-être la course de Classe 2 la plus réputée en France et en plus, quand on est Breton, c'est encore plus important. C'est toujours bon de l'emporter pour l'apprentissage et pour pouvoir se projeter vers de nouveaux objectifs avec un maximum de confiance. Aujourd'hui, c'est une petite revanche mais je passe quand-même à autre chose. L'objectif était d'aller chercher la victoire d'étape, c'est chose faite. Cette année le niveau est plus élevé que l'an passé, donc l'emporter avec la manière, c'est un excellent résultat pour moi. 

« UNE LEÇON QUI RESTERA »

D'autant que le début de saison n'a pas été évident...
Oui, j'ai eu un début de saison compliqué, et je n'ai pu reprendre la compétition que début mars au Tour de Normandie. La forme est revenue petit à petit, j'ai commencé de retrouver des bonnes sensations aux alentours de la Flèche Wallonne. J'avais fait un bon hiver pour être en forme tôt et avoir l'occasion de débuter en WorldTour sur Paris-Nice, donc c'était un peu frustrant de ne pas pouvoir être au niveau plus tôt. Il a fallu me canaliser, bien faire le métier et finalement le travail a payé. A priori, dans les semaines qui viennent, je devrais disputer le Tour de Norvège et les courses de Plumelec et Châteaulin. Ce sont des courses qui me correspondent plutôt bien donc on verra ce que je peux y faire comme performance. Sur les manches de Coupe de France, on fera ce qu'il faut pour protéger le statut de leader de Laurent (Pichon), et si les jambes sont bonnes, pourquoi pas aller chercher une performance. 

Quelle sera ton ambition sur la dernière étape, ce lundi ?
Tout peut se passer. Personne n'est à l'abri de quoi que ce soit sur cette course. J'en ai fait les frais à la deuxième étape, mais demain, une défaillance peut frapper n'importe quel coureur. La déception de Saint-Pol est oubliée, mais c'est un coup dur de passer à côté du général. J'ai fait une belle semaine, placé tous les jours, mais si je n'avais pas eu cette défaillance, le général n'aurait pas été très loin aujourd'hui. Ceci dit, c'est toujours bon de se rassurer avec une victoire d'étape comme celle-là. Mentalement c'est dur de se dire que j'ai la condition pour être bien placé tous les jours, mais qu'à cause d'une erreur je vais passer à côté du classement général. C'est passé, maintenant il faut pouvoir aller de l'avant. Même si j'ai un peu d'expérience, je me suis laissé emballer par la course lorsqu'on est sorti dans le final. je me sentais très fort et finalement, le moteur m'a lâché d'un coup. Les jours qui ont suivi, je n'ai plus fait les mêmes erreurs et c'est une leçon qui restera. Ce soir, je suis à environ 2'30" au classement général. Demain sera une étape un peu moins difficile qu'aujourd'hui, a priori. Je pense sincèrement que ce sera compliqué de viser la victoire finale. Tout peut arriver mais cela parait bien compromis. On verra ce soir au briefing si on a la possibilité de faire quelque chose.   

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Elie GESBERT