Benjamin Thomas : « La main de Morgan tremblait »

Crédit photo UCI

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Benjamin Thomas s'est paré de deux maillots arc-en-ciel au Championnat du Monde sur piste de Hong-Kong. Le coureur de l'Armée de Terre a remporté le titre de l'Omnium le samedi et de l'Américaine, avec Morgan Kneisky.
Le Champion du Monde Juniors de la course aux points 2013 revient sur ses deux titres Elites pour DirectVelo.

DirectVelo : As-tu ressenti la même chose pour chacun des deux titres ?
Benjamin Thomas : C'était différent. Le premier, l'Omnium, c'était un soulagement et même une petite surprise. Le second, pour l'Américaine, on s'y attendait plus. Il y avait en plus l'émotion partagée avec Morgan qui est devenu un ami. Je sentais sa main qui tremblait. J'ai repensé à tout, au Championnat qui se terminait.

« ÇA ROULAIT VITE MÊME PENDANT LES NEUTRALISATIONS »

Tu as débuté l'Omnium de la meilleure des façons avec une deuxième place au scratch...
La première épreuve conditionne la suite de l'Omnium. Le but n'était pas de le gagner mais j'étais parmi les six qui ont pris un tour. Ensuite, j'ai disputé chaque épreuve comme si c'était la dernière. Sur l'élimination, j'arrivais à bien frotter pour rester devant. Il y a eu trois chutes, j'ai pu en profiter pour souffler pendant les neutralisations mais même à ce moment-là, ça continuait de rouler vite.

Cette course rapide s'est payée ensuite ?
J'ai remarqué que Torres l'Espagnol, a couru toute l'élimination derrière et il a terminé complètement sec. Je savais qu'il ne pourrait pas récupérer avant la course aux points. Avant cette dernière épreuve, j'étais en embuscade derrière lui. J'ai eu aussi de la chance qu'Aaron Gate ne prenne pas trop d'avance malgré son tour doublé.

AU FRAIS AU SOUS-SOL

As-tu souffert de la forte chaleur dans le vélodrome les deux derniers jours ?
Sur l'Omnium, c'était dur. Après le scratch, nous étions tous marqués. Entre chaque manche, j'allais récupérer sous la piste où il y avait un box climatisé. Le coeur et la température corporelle descendaient bien. Sur l'Américaine, nous terminons avec la gorge complètement dessechée. Mais depuis les Championnats du Monde 2015, je ne cours plus en combinaison manches longues.

Comment as-tu récupéré entre l'Omnium et l'Américaine ?
Après ma victoire, je me suis retrouvé au contrôle. Je suis rentré à l'hôtel après minuit et demi. Je me suis fait masser avant d'aller dormir. J'ai bien dormi. Je me suis refait masser le matin. J'ai aussi utilisé des bottes de compressions et l'électrostimulation pour arriver frais sur l'Américaine car beaucoup de nos adversaires n'avaient pas couru l'Omnium.

L'Américaine est partie très vite...
J'étais à fond ! Mais c'était normal vu le rythme de la première partie : 58-59 de moyenne. A cette vitesse, les équipes qui tentaient de partir seules explosaient ensuite. L'expérience des 6 Jours, nous aide à nous économiser techniquement sur une Américaine avec un peloton conséquent. La course s'est calmée ensuite et nous avons joué les sprints. De 50 à 30 tours de l'arrivée, nous mettons un gros coup de vis pour gagner trois sprints d'affilée. Nous avons pris la course en mains mais il fallait encore surveiller les Australiens (2e NDLR) pour qu'ils ne doublent pas.

« JULIEN ET DAMIEN DONNENT DES IDEES A TOUT LE MONDE »

Maintenant, tu vas reprendre ta saison route...
Mon premier objectif de la saison est rempli avec la piste. Je vais reprendre la route à Paris-Mantes (1.2) avant les 4 Jours de Dunkerque, le Grand Prix de la Somme et les Boucles de l'Aulne. Je me dis pourquoi ne pas gagner une classe 1. Les victoires de Julien Loubet et Damien Gaudin (au Tour du Finistère et au Tro Bro Léon NDLR) donnent des idées à tout le monde. J'aime bien les finals qui sortent des stéréotypes d'une arrivée massive ou d'une arrivée en bosse. J'aime les fins de course décousues. J'espère aussi retourner au Tour du Portugal (lire ici). J'ai bien aimé l'an dernier et une course par étapes l'été, ça donne de la caisse pour le Tour du Doubs et le Grand Prix de Fourmies qui sont des courses qui peuvent me convenir.

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