Damien Gaudin : « Fou, incroyable, inoubliable »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Damien Gaudin et la formation de l'Armée de Terre garderont très longtemps en mémoire ce week-end de Pâques. Après le succès de Julien Loubet sur le Tour du Finistère ce samedi, c'est donc le baroudeur de 30 ans qui l'a emporté sur le Tro Bro Leon après une échappée de 40 kilomètres dans le final (voir classement). L'équipe Continental décroche ainsi sa deuxième victoire sur une Classe 1 en trois jours, elle qui n'avait pas encore décroché le moindre succès à ce niveau jusqu'à présent. DirectVelo est revenu sur cette victoire avec Damien Gaudin. 

DirectVelo : Tu as réalisé un grand numéro durant la dernière heure de course...
Damien Gaudin : C'est un week-end de fou pour nous ! On avait vraiment à coeur de briller ce week-end et on gagne deux fois avec Julien Loubet samedi et moi aujourd'hui. C'est un week-end qui restera inoubliable pour l'équipe. C'est incroyable.

« JE SUIS DANS UNE EQUIPE EN OR »

Depuis le début de la saison, tu ne cessais de répéter que ce Tro Bro Leon était ton grand rendez-vous du Printemps...

C'était mon Paris-Roubaix 2017, et je ne me suis pas loupé. Je prouve que je suis encore là, que Damien Gaudin est toujours sur le vélo et qu'il a encore des choses à prouver. Je pense avoir montré ce que je vaux sur cette course. 

Tu n'avais jamais fait de grand résultat sur le Tro Bro Leon jusqu'à présent : pourquoi ? 
Je n'ai jamais eu de chance sur cette course. L'année dernière j'avais été victime d'une crevaison dans la partie vers la ferme par exemple. C'est comme ça. Je m'étais dit que si la chance était avec moi cette année... j'étais confiant. 

C'est un très grand moment pour l'équipe avec ces deux succès coup sur coup en Classe 1 ?
Je pense que ça restera gravé dans la tête de tous les dirigeants, du staff et des coureurs. Je suis dans une équipe en or qui m'a protégé toute la journée. Franchement, c'était l'une des premières fois de ma carrière que j'avais un groupe comme celui-là pour m'entourer à ce point. Il fallait vraiment que la course soit dure pour que je sois là, et ça a été le cas. J'étais très content dès les premiers kilomètres de voir que ça partait très vite. J'avais décidé de durcir la course après le 150e kilomètre environ. Je me suis dit : "il y a des grands champions qui partent à 50 bornes de l'arrivée et qui vont au bout", alors j'ai essayé. 

« J'AI EU PEUR CAR IL NE VOULAIT PLUS TROP ROULER »

Tu as aussi pu compter sur l'appui du Belge Backaert, avec qui tu as réalisé toute la dernière heure de course ?

Oui, c'était un bon collègue d'échappée que je connais bien. Dans les deux derniers kilomètres, j'ai eu peur car il ne voulait plus trop rouler. Je ne savais pas si c'était parce qu'il était à bloc ou pas. Au pied de la dernière montée, j'ai vu qu'il était finalement à bloc et j'y suis allé. C'est incroyable car ça nous permet de gagner une deuxième fois en trois jours. Aujourd'hui, Damien Gaudin a gagné mais c'est surtout l'Armée de Terre qui gagne ! C'est du vélo plaisir. Je suis libre dans cette équipe et encore une fois, je peux montrer ce que je vaux.

Cette victoire, c'est le plus beau moment de ta carrière ?
Je pense que c'est la plus belle, oui. Cholet-Pays de la Loire était aussi une superbe victoire car c'était chez moi. Je n'oublie pas non plus le maillot jaune que j'ai porté sur Paris-Nice, bien sûr. Ca avait été une année 2013 formidable avec Jean-René Bernaudeau. Mais le Tro Bro Leon, c'est quand même une course mythique où tous les "Flandriens" français viennent après Paris-Roubaix. C'est une course spéciale et c'est notre deuxième Paris-Roubaix ici.

Il parait que tu n'avais pas regardé Paris-Roubaix dimanche dernier ?
Non, je suis allé m'entrainer, j'avais du travail à faire (rires). J'ai simplement regardé le résultat le soir en rentrant. Paris-Roubaix, c'est une course que je peux peut-être gagner un jour, je le sais.

« L'ARMEE DE TERRE N'A RIEN A ENVIER AUX AUTRES EQUIPES FRANCAISES »

Quoi qu'il en soit, le mois d'avril est vraiment ta période...

Je m'entraîne depuis trois semaines comme si j'allais faire Paris-Roubaix. Encore une fois, le Tro Bro, c'était mon Paris-Roubaix pour cette année. J'ai fait exactement la même préparation. Il fallait simplement avoir la chance de ne pas avoir de pépins mécaniques. 

Tu vas enchaîner avec le Tour de Bretagne maintenant ?
Oui, mais j'irai là-bas en tant qu'équipier. Il y a des mecs de l'équipe qui se sont mis la selle dans le cul aujourd'hui et j'ai envie de leur rendre la pareille en Bretagne.

Mentalement, tu vas être encore plus libéré après cet objectif atteint ?
Je pense que le boulot est fait. J'ai montré aux copains que quand j'annonce quelque chose, je réponds présent. Mais encore une fois, c'est aussi la victoire des copains donc j'ai envie de les aider car c'est aussi leur victoire. L'Armée de Terre n'a rien à envier aux autres équipes françaises. Je suis ravi d'être dans cette équipe.  

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