Énorme coup dur pour Simon Lepoittevin-Dubost. Touché par la mononucléose, sans forces depuis plusieurs semaines, le vice-Champion de France Juniors 2016 de cyclo-cross doit faire une croix sur l'ensemble de la saison sur route. Vidé physiquement, tout juste capable de faire quelques pas chez lui, le coureur de 20 ans sait qu'il ne pourra plus toucher au vélo durant de longues semaines. Mais il se dit déjà motivé à l'idée de faire une grosse saison dans les sous-bois l'hiver prochain. DirectVelo fait le point avec le Champion de Normandie Espoirs de cyclo-cross.

DirectVelo : Tu as récemment annoncé devoir mettre un terme à ta saison sur route : que se passe-t-il ?
Simon Lepoittevin-Dubost : J'ai la mononucléose. Le verdict est tombé après plusieurs visites chez le médecin et deux prises de sang. Je suis en arrêt complet je n'ai plus touché au vélo depuis près de trois semaines. Je suis à peine capable de tenir debout. J'avais senti une gêne dès le début de saison. Je n'avais presque pas pu courir et le peu de fois où j'ai participé à des compétitions, ça n'allait vraiment pas. Après ma deuxième course, j'ai dit à mon père que je ne m'étais jamais senti sans forces à ce point et que c'était quand même bizarre. Maintenant, je comprends mieux pourquoi je me sentais si faible depuis le début de saison. 

« DES PRISES DE SANG TOUS LES DIX JOURS »

Du coup, tu es condamné à rester chez toi sans rien faire ?
C'est un peu ça : je bouge tout juste entre ma chambre et le salon. Je reste immobilisé devant la télé et je me fais des siestes de deux-trois heures l'après-midi car je me sens très fatigué.

Que t'ont dit les médecins quant aux semaines à venir ?
J'en ai pour six semaines à rester "complètement K.O" comme actuellement. Et je ne pourrai pas reprendre le vélo à un niveau correct avant le mois de septembre. Autrement dit, ma saison est déjà terminée avant même d'avoir réellement commencé. Je dois faire des prises de sang tous les dix jours pour voir l'évolution de ma santé. Dans le meilleur des cas, je pourrai reprendre l'entraînement en juin-juillet.

« SI JE NE PENSE PLUS DU TOUT AU VÉLO... »

Puisque tu es condamné à rester chez toi, sans forces, tu n'es donc pas handicapé uniquement d'un point de vue sportif ?
Effectivement, je ne peux pas aller travailler non plus. Je suis actuellement en alternance en tant que mécanicien de cycles chez Décathlon mais je suis en arrêt depuis plusieurs semaines et ça devrait durer encore un moment, ce qui me met en difficulté pour mon année scolaire également car j'ai un quota d'heures à respecter.

Tu as déjà la tête à la prochaine saison de cyclo-cross ou tu préfères ne pas te projeter ?
Si, je me projette car si je ne pense plus du tout au vélo, c'est le meilleur moyen de m'enfermer dans quelque chose et de ne plus en sortir. C'est un coup à être dégoûté du vélo. Alors je préfère me fixer l'objectif du cyclo-cross même si ça semble loin pour le moment.