On a retrouvé : Florian Delagneau

Crédit photo Www.velofotopro.com

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En avril 2010, Florian Delagneau, alors licencié à l'AS Marcoussis, était retenu au sein de l'Equipe de France B pour Paris-Roubaix Juniors. Il honore alors sa seule sélection chez les tricolores. DirectVelo a retrouvé celui qui exercice aujourd'hui la fonction de naturopathe dans le département de l'Yonne. Et qui n'a peut-être pas dit son dernier mot en tant que coureur...

DirectVelo : Il y a sept ans, tu participais à Paris-Roubaix Juniors. Quel souvenir en gardes-tu ?
Florian Delagneau : Un grand souvenir ! C'est une course de guerriers. Quand tu arrives sur les pavés, c'est monstrueux. J'avais percé dès le premier secteur. Ca m'avait mis de suite dans l'ambiance. Je m'attendais à avoir une telle course, avec un écrémage... J'étais vraiment motivé de porter le maillot de l'Equipe de France. J'avais été attentiste au début puis j'avais pris une échappée. J'avais fait quelques bornes en tête avec un Russe, un Anglais et un Belge. J'avais sauté dans la Trouée d'Arenberg. J'étais revenu ensuite. Il y avait beaucoup de tactique. Je faisais la course pour Sébastien Bergeret et Emilien Viennet. Je suivais les coups... Dans le final, ce fut une autre affaire. Jasper Stuyven s'était imposé. J'étais cramé complet à partir du Carrefour de l'Arbre. J'ai fini tant bien que mal (28e). Puis il y a eu ce moment magique où tu rentres sur le vélodrome... Les gens sont contents de voir un Français, tu es très encouragé. Tu es submergé par les émotions. J'étais satisfait de ma course !

SUR LE PODIUM DE LA BERNAUDEAU

Est-ce ton meilleur souvenir de coureur ?
J'ai terminé 5e d'un Championnat de France Cadet mais oui, ce Paris-Roubaix est mon meilleur souvenir. J'aime les courses de guerriers... C'était un rêve d'être au départ.

Etait-ce une surprise d'être retenu ?
En Junior 2, je prétendais à l'Equipe de France. J'en avais discuté avec Romain Delalot, également du comité d'Ile-de-France. Il m'avait dit de cibler la Bernaudeau pour espérer attirer l’attention de Pierre-Yves Chatelon. Les meilleurs sur cette course avaient des fortes chances d'être retenus à Roubaix... J'ai donc tout misé sur la Bernaudeau et je termine 3e derrière Pierre-Henri Lecuisinier et Bryan Coquard. Pierre-Yves est venu me parler à l'arrivée. Ce fut ma seule vraie sélection. J'avais également été retenu à un stage dans le Nord fin avril, mais je n'avais pas recouru avec l'Equipe de France.

AUBER PUIS DIJON

La suite fut plus difficile...
J'ai fait ma 1ère saison espoir au CM Aubervilliers. C'était une réserve professionnelle... Leur position m'intéressait. J'avais fait des belles courses mais ça ne m'a pas vraiment convenu. J'étais alors étudiant à Dijon et je faisais beaucoup de déplacements. Les débuts ont été difficiles. J'étais asthmatique et allergique à cette époque... J'ai rejoint en 2012 le SCO Dijon mais je pétais après 40 kilomètres de course à cause de mes soucis de santé qui avaient empiré... J'ai alors arrêté le vélo.

Une décision difficile à prendre ?
Je faisais du vélo depuis mes quatre ans. J'arrivais chez les Espoirs, j'étais proche de réaliser mon rêve. Et la porte s'est fermée à cause de mes problèmes de santé... J'ai déprimé. La pilule a été dure à avaler. Je voyais les coureurs de ma génération arriver chez les professionnels...

Tu n'as jamais pensé revenir ?
J'ai remis ça ! Mais je pense avoir repris car j'avais un esprit revanchard. La pilule n'était pas encore passée. Je me voilais la face. J'ai repris il y a trois ans dans un club de l'Yonne, Persévérante Pont-sur-Yonne. L'an dernier, j'ai disputé cinq courses en 2e et 3e catégories.

DES RÊVES DE RETOUR

Et tes soucis de santé ?
C'est passé ! Je suis désormais naturopathe et j'ai compris que mes soucis venaient de mon alimentation. Maintenant, ce n'est plus un problème de passer devant un champ de colza à l'entraînement ! Avant, il fallait sortir la ventoline tous les 100 mètres. Je fais des belles sorties actuellement, de trois-quatre heures. J'espère reprendre la compétition dans la seconde partie de saison.

Avec quelles ambitions ?
Je ne m'interdis rien... Quand je vois Kévin Le Cunff reprendre le vélo à 26 ans et être aujourd'hui chez les pros... On verra jusqu'où je peux aller. En attendant, je serai sur une course féminine avec l'équipe "Donnons des elles au vélo" du club de Courcouronnes. Je serai dans le staff, comme assistant. Je passe de l'autre côté... Le vélo me quittera jamais malgré ce que j'ai pu penser après mon arrêt.

 

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