Benjamin Edelin, l'écraseur de pédales

Crédit photo DirectVelo.com

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Benjamin Edelin s'est lancé dans un drôle de contre-la-montre. En cinq semaines, lui qui avait préparé le kilomètre, l'effort le plus long du sprint, pour la Coupe du Monde de Cali, doit devenir le démarreur de l'équipe de France de vitesse par équipes au Championnat du Monde.

"Je disputerai aussi le kilomètre car je me suis qualifié mais ma priorité en terme de résultats sera la vitesse par équipes", annonce-t-il à DirectVelo. Le sociétaire de l'US Créteil était un habitué cet hiver du groupe de vitesse par équipes sur les Coupes du Monde, comme à Cali. "Je préparais le 3e tour qui demande un entraînement identique à celui du kilomètre mais je sentais bien que je n'étais pas en condition optimale pour ce poste. J'ai alors proposé d'occuper le poste de démarreur et de laisser ma place à Quentin Lafargue car le but était de passer en finale pour faire le maximum de matchs", indique-t-il. Déjà à Apeldoorn, le Normand était chargé de lancer la mécanique française. "J'ai fait 17"84 et 17"77, c'est correct", juge-t-il.

Quand les entraîneurs nationaux Clara Sanchez et Herman Terryn lui proposent ce poste de démarreur pour Hong-Kong, le Viking relève le gant. "Je leur ai dit : 'C'est un défi et je vais mettre toutes les chances de mon côté pour réussir'", assure-t-il.

Benjamin Edelin reste réaliste : "Les meilleurs démarreurs ne font que ça, ils ne font pas de kilomètre à côté. En cinq semaines, je peux optimiser mes qualités mais je ne serai pas au niveau des meilleurs mondiaux." Avec Clara Sanchez, il adapte sa préparation physique. "Je ne fais plus de route, ou simplement pour la récupération, sans faire de volume. J'ai des qualités d'explosivité. Depuis que je sais que je serai le démarreur, j'écrase tous les jours les pédales à l'entraînement."

A Hong-Kong, il n'aura qu'une idée en tête : "Lancer l'équipe le plus fort possible. Derrière moi, il y aura des coureurs en forme, Sébastien Vigier, Quentin Lafargue ou François Pervis. Je n'ai pas de doute sur l'homogénéité de l'équipe. Je serai leur point de mire sur le premier tour, avec le but de réduire l'écart par rapport aux meilleurs mondiaux", insiste le coureur de 24 ans

Dès qu'il a appris sa sélection, il y a plus de deux semaines, Benjamin Edelin s'est jeté sur Internet pour voir et décortiquer les vidéos des démarreurs du tournoi olympique de Rio. Bonne nouvelle, celui qui se rapproche le plus de son physique longiligne et affûté est le Néo-Zélandais Ethan Mitchell, le lanceur le plus rapide de Rio en 16"995. "Je me suis inspiré de sa technique", reconnaît le sprinter.

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