Julien Thollet va découvrir six nouveaux coureurs (voir ici) à l’occasion de la première manche de la Coupe des Nations Juniors, sur le Grand Prix André Noyelle (Gand-Wevelgem). Le sélectionneur de l'Equipe de France revient pour DirectVelo sur sa sélection et l’impact d’une "première".

LA PREMIÈRE : SURTOUT LES RASSURER

« On sait très bien que pour une majorité de Juniors, une sélection en Equipe de France est le grand objectif de la saison. Quand ils arrivent avec nous, on essaie de les rassurer. On ne va pas ajouter une pression sur leurs épaules. Ça passe par la reconnaissance du circuit, surtout quand c’est spécifique comme la Belgique. Après, on essaie de les préparer à l’exigence d’une course internationale mais le message c’est : "Donnez le meilleur et profitez du moment". 

LA GÉNÉRATION : UNE FEUILLE BLANCHE

On repart toutes les saisons à zéro mais peut-être encore plus cette année car nous avions des Juniors 2 très costauds en 2016. Je pars d’une feuille blanche. J’ai décidé de me baser sur le début de saison et donc sur l’état de forme pour faire ma sélection. J’ai déjà décidé qu’il y aurait du changement lors de Paris-Roubaix. Ça me permettra de voir douze coureurs différents en deux courses. C’est aussi une manière de leur enlever de la pression et de les libérer car ils n’ont rien à perdre sur une manche. Et moi, j’évite de me polluer l’esprit en me disant si un tel marche fort sur Gand, dois-je le prendre sur Roubaix. Sachant que certains coureurs disputeront le Tour des Flandres avec les clubs ou comités, il faut aussi penser à la récupération. 

LA CONCURRENCE : SURVEILLER THOMAS PIDCOCK

Je me suis penché sur les listes d’engagés et j’ai l’impression que plusieurs nations assez fortes sont dans le même cas que nous avec une génération de J2 en 2016 qui était très forte. On devrait retrouver le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique avec de la densité. Les Etats-Unis ont eu deux leaders sur les deux dernières années avec Adrien Costa et Brandon McNulty. Je pense que l’on pourra surveiller Thomas Pidcok (Champion du Monde de cyclo-cross). Il a fait un Top 20 ici l’année dernière et sera forcément à l’aise dans les monts. 

LE NIVEAU : CAPABLES DE BRILLER AU NIVEAU ÉLITE

Même s’il n’y a pas de règles, on voit que les coureurs capables de briller régulièrement au niveau international en Juniors sont tout de suite prêts pour le niveau Elite. C’est à mon avis dû aux moteurs de ces coureurs mais aussi à l’expérience qu’ils acquièrent avec l’Equipe de France. Ils ne sont pas surpris par l’engagement et l’agressivité dans le bon sens du terme qu’il faut avoir pour faire sa place. On passe aussi beaucoup de temps à débriefer avec eux. Ils sortent d’une saison internationale avec un bagage technique et tactique. »