Maxime Bonsergent : « J'ai ouvert des portes »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Ce dimanche, Maxime Bonsergent a réalisé un gros numéro en décrochant La Bernaudeau, une épreuve prestigieuse du calendrier Juniors français, et ce pour son tout premier jour de course de la saison sur route. Ce résultat est très encourageant pour celui qui est devenu Champion de France Juniors de cyclo-cross en janvier dernier, et qui rêve désormais de Paris-Roubaix. L'actuel 5e du Challenge Van Eyck-DirectVelo Juniors (voir classement) fait le point avec DirectVelo. 

DirectVelo : Tu t'es montré très puissant dans la dernière ligne droite, ce dimanche, pour remporter La Bernaudeau Junior...
Maxime Bonsergent : Je savais que j'avais une bonne pointe de vitesse et j'espérais que dans le groupe de tête, personne ne sorte avant le dernier kilomètre. Mais Louis Barré est sorti sous la flamme rouge avec deux autres coureurs, Donavan Grondin et un Belge (Jérémy Frehen, NDLR). Un autre Belge (Sébastien Grignard) a fait l'effort et j'ai pris sa roue. Il m'a ramené sur la tête aux 400m. Il y avait pas mal de vent dans ce dernier faux-plat montant et l'idée était de lancer d'assez loin mais comme on est rentré à fond sur le trio, je me suis dit qu'il fallait profiter de l'aspiration et de ma vitesse pour continuer. Du coup, je suis immédiatement passé et j'ai vite fait la différence. Personne n'a pu me remonter (voir classement).

« L’IDÉE, C’ÉTAIT SIMPLEMENT DE RETROUVER LE RYTHME »

Tu avais rapidement compris que tu étais dans une grande journée ?
La course est partie super fort dans la première heure de course et j'étais déjà à la limite d'avoir des crampes après le deuxième GPM alors que nous n'avions fait que vingt kilomètres. J'ai vraiment souffert toute la journée et ça a été dur de faire l'effort lorsque je suis rentré dans un contre de quatre coureurs sur les sept de tête. Mentalement, j'étais prêt à me faire mal et une fois à l'avant, je me suis dit qu'il fallait assumer jusqu'au bout et tenter quelque chose, que ça marche ou pas.

Tu remportes une épreuve prestigieuse pour ton tout premier jour de compétition...
Oui ! Je courais ici pour être fixé sur mon état de forme. Je n'ai repris l'entraînement que depuis trois semaines après avoir bien soufflé suite à la saison de cyclo-cross. L'idée, c'était simplement de retrouver du rythme et finalement, je me retrouve à gagner. C'est une grosse surprise pour moi. 

« CA ME PERMET DE VOIR QUE TOUT EST POSSIBLE »

Ce résultat te permet-il également de marquer les esprits auprès de Julien Thollet, le sélectionneur national ?
C'était important de marcher sur cette course car La Bernaudeau était l'une des épreuves sur lesquelles il nous a demandé de marcher pour espérer décrocher une place sur Paris-Roubaix. Or, j'ai très envie d'aller sur Paris-Roubaix, c'est un gros objectif pour moi. Je ne sais pas si j'ai gagné ma sélection avec cette victoire mais en tout cas, j'ai montré que j'étais dans le coup sur une course déterminante. Je pense avoir montré que j'étais déjà en forme et qu'il pouvait me faire confiance pour la suite.

Cette victoire te fait-elle revoir tes ambitions à la hausse pour la suite de la saison ?
Ce n'est pas parce que j'ai gagné ce week-end que je vais en gagner quinze autres dans la saison maintenant. C'est simplement que ça me permet de voir que tout est possible : j'ai ouvert des portes. Mais il faut vraiment rester prudent, d'autant plus que je sais que je n'étais pas le plus fort hier (dimanche). J'ai simplement été le plus malin. Il va falloir essayer de confirmer dans les prochaines semaines mais je sais que ce sera plus compliqué car je serai surveillé. 

« QUAND TU ES DANS LE TOP 10 MONDIAL EN CROSS... »

Tu as visiblement très bien récupéré de ton exigeante saison de cyclo-cross...
J'ai bien soufflé, même mieux que les autres saisons. Mentalement et physiquement, j'avais terminé ma saison de cyclo-cross plus frais. Je n'étais pas au bout du rouleau comme j'ai pu l'être d'autres saisons. Du coup, comme je n'étais pas cramé, j'ai pu remettre en route plus rapidement et plus facilement, en retrouvant assez vite de bonnes sensations.     

T'imagines-tu pouvoir figurer parmi les meilleurs Juniors sur route, comme tu l'es devenu en cyclo-cross ?
Ce sont deux disciplines totalement différentes puisque en cross, il y a toujours des obstacles ou des faits de courses qui peuvent te permettre de faire la différence. Sur la route, quand tu as un peloton de 40 mecs sur une ligne droite, c'est plus difficile à gérer. Mais j'ai pris en maturité et en puissance cet hiver et si on regarde globalement ce qu'il se passe dans le monde du cross, on s'aperçoit que quand tu es dans le Top 10 Mondial, en principe tu marches aussi sur la route. Alors j'espère que ce sera le cas pour moi.


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