On a retrouvé : Julien Foisnet

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Beaucoup en rêvent. Lui y est arrivé à deux reprises. Coup sur coup, en 2010 et 2011, Julien Foisnet s'est offert Manche-Atlantique. Il compte également à son palmarès une épreuve de Classe 2, le Tour de Gironde 2011. Pourtant, l'agriculteur n'a jamais réussi à séduire une équipe professionnelle. En 2012, c'est lui qui a refusé un contrat. DirectVelo a retrouvé le résident de Fougerolles-du-Plessis (Mayenne), aujourd'hui âgé de 34 ans.

DirectVelo : Quel rapport as-tu aujourd'hui avec le cyclisme ?
Julien Foisnet : Je suis beaucoup le monde professionnel. Il y a des coureurs contre lesquels j'ai couru et qui étaient jeunes à l'époque. Je pense à Julian Alaphilippe ou Arnaud Démare. Et il y a bien sûr Nicolas Edet et Benoît Jarrier, qui étaient mes coéquipiers chez Véranda Rideau.

DE RETOUR A LA COMPETITION

Tu roules encore ?
J'ai repris une licence en 3e catégorie ! Mais c'est juste histoire de me faire plaisir. J'ai un fils de quatre ans, ça va me permettre de lui faire découvrir mon ancienne vie. Depuis que j'ai arrêté le vélo, l'un des dirigeants du club de l'UC du Mortainais m'appelle chaque année pour savoir si je ne veux pas reprendre une licence. Il m'a eu à l'usure ! (sourires) En tout cas, je n'ai pas un esprit revanchard...

Tu regrettes de ne jamais être passé professionnel ?
Franchement, non. On m'a dit que j'allais avoir des regrets mais pas du tout. J'ai refusé un contrat pro chez Véranda Rideau, qui montait en Continentale en 2012. Pour cela, j'aurais dû arrêter le travail à la ferme. J'ai pris la décision de continuer mon métier... Le vélo est ma passion mais j'ai pris la décision que j'estimais la plus sage. J'avais suivi sans regret la saison de l'équipe chez les pros en 2012. J'étais venu avec eux sur les Boucles de la Mayenne. Johnny Neveu s'était démené pour monter cette équipe. J'ai eu la chance de rencontrer quelqu'un comme lui ou Mickaël Leveau, alors directeur sportif.

DES BELLES RENCONTRES

Les rencontres, c'est ce que tu retiens de tes années de vélo ?
J'ai fait des belles rencontres. Johnny, Mickaël... Il y a aussi eu mon entraîneur, Patrick Morinière. Je l'ai rencontré à la fin de ma carrière. J'aurais aimé bosser avec lui bien avant. C'était le top de travailler avec lui. J'en profite pour remercier Etienne Renault, mon ostéopathe qui m'a suivi toute ma carrière et qui nous a malheureusement quitté en début d'année.

Et côté sportif, que retiens-tu ?
Il y a les deux victoires à Manche-Atlantique. L'an dernier, j'avais reçu un message de Camille Guérin (VC Pays de Loudéac). Il m'avait demandé comment on faisait pour gagner Manche-Atlantique.

Et comment fait-on ?
Il faut marcher et avoir de la chance. Je n'aurais jamais cru pouvoir m'imposer deux fois là-bas. La Bretagne, c'est le pays du vélo ! J'adorais courir dans cette région. Sinon, j'ai beaucoup apprécié ma victoire à Fougerolles-du-Plessis. Sportivement, ce n'est pas la plus belle mais c'est chez moi. Il y avait « mon » public. J'ai pris beaucoup de plaisir ce jour-là.

AGRICULTEUR ET CYCLISTE

Tu étais agriculteur et cycliste...
J'ai réussi à concilier les deux. C'est une ferme familiale alors mes parents m'ont laissé des libertés. Je n'ai jamais eu des soucis pour partir en course ou m'entraîner. Mais bien sûr, ça m'obligeait à avoir un rythme de vie particulier.

C'est pour cela que tu as arrêté très vite en 2012 ?
Cette année-là, j'ai disputé cinq courses. Le projet du Team Spondylarthrite me plaisait. Mais mon père venait de prendre sa retraite. Il y avait davantage de travail à la ferme. C'était dommage par rapport à l'équipe avec laquelle je m'étais engagé mais c'était compliqué de continuer.

Tu vas donc remettre ça...
Pas avant, je pense, la mi-avril. Je vais avoir 35 ans, ce n'est pas si vieux que ça mais ça sera un autre vélo. Ces dernières années, je « roulottais ». Je n'ai en revanche pas pris de kilo. J'en ai même perdu ! On bouge beaucoup à la ferme, c'est physique. Pour le moment, je roule une fois par semaine. Le club sait que je viendrai courir quand j'aurai le temps. Je n'ai pas de date de reprise en tête. Peut-être en avril...

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