La fabrique à souvenirs de Rémi Huens

Crédit photo Eponine Gauvin

Crédit photo Eponine Gauvin

Kuurne-Bruxelles-Kuurne, premier rendez-vous international des Juniors voit les coureurs piaffer d'impatience, taper du pied, partir à bride abattue, le mors aux dents. "Mon père m'avait dit que ça se faisait après la ligne. Souvent les coureurs veulent briller devant leurs parents et après le passage sur la ligne d'arrivée ils coupent leur effort." Rémi Huens a bien écouté les conseils paternels. Alors quand Peter Haslund et Frederik Nybo Eriksen débouchent, vent de face, le sociétaire de l'Olympique Grande-Synthe n'hésite pas. Il fait le bond rejoint la tête et tente immédiatement de les déposer. "Je n'ai pas pu les sortir de la roue, alors on a roulé tous les trois à fond. Langballe, le futur vainqueur est pourtant rentré sur nous tout seul. Il était vraiment le plus fort", dit sans regret, le coureur classé 3e à DirectVelo (voir le classement).

LES FRISSONS DU VIEUX QUAREMONT

Rémi Huens aussi, avait de bonnes jambes. Heureusement car le Champion de France de poursuite par équipes Elites a mangé du vent pour se retrouver en tête de la course. "J'ai déraillé dans une bosse en début de course. Je me suis retrouvé à 1' du peloton alors que ça bordurait. J'ai retrouvé l'arrière-garde du peloton au pied du Kanarieberg. Mais au sommet je n'étais toujours pas en tête. Au Vieux Quaremont, j'ai enfin pu remonter parmi les premiers. C'est là que j'ai vu que j'avais les jambes pour faire une belle course", raconte le coureur de 18 ans.

Dans ce haut lieu du Tour des Flandres, Rémi Huens a eu des frissons. "Avec tous les spectateurs, être devant à cet endroit, ça fait des souvenirs", savoure-t-il. Il espère poser de nouveau ses roues dans les traces des grands flandriens. "Je devrais faire Gand-Wevelgem, au moins avec l'équipe des Hauts-de-France. J'espère aussi être sélectionné pour le Tour des Flandres Juniors et Paris-Roubaix", indique-t-il. "Les pavés c'est ce qui me fait rêver dans le vélo. Quand je fais une longue sortie d'endurance, je vais rouler sur les pavés à 30 km de chez moi."

NON A LA ROUTINE

A l'entraînement, il aime bien la variété et les pavés lui apportent le changement dont il a besoin. "Je n'aime pas la routine sur le vélo. Je n'aime pas passer toujours par les mêmes routes", précise le pensionnaire du Pôle France de Bourges par correspondance. "Je passe une semaine par mois à Bourges. J'y travaille la poursuite par équipes, c'est important pour garder les automatismes."

Le sociétaire de l'Olympique Grande Synthe veut en effet continuer de concilier la route et la piste qui correspond à son envie de briser la routine. "Quand je sors d'une période sur piste, j'aime bien retrouver la route et inversement." Il découpe ainsi son calendrier 2017 en deux parties. "Je peux faire un gros bloc route jusqu'au Championnat de France en juillet. Ensuite je pourrai me consacrer à la piste avec le Championnat du Monde en gros objectif, ça compte pour moi. C'est pour vivre des moments comme le Championnat de France sur piste Elites (où il devient Champion de France avec la Picardie NDLR) que je fais de la piste."

LEADER DU CHALLENGE VAN EYCK SPORT

Sa 3e place à Kuurne lui offre la tête du Challenge Van Eyck Sport-DirectVelo Junior. "Je regardais le classement l'an dernier (il termine 43e des J1 NDLR). Mais je n'ai pas envie de me prendre la tête avec ça, on verra en fonction des résultats", affirme-t-il. Après une course en 3e caté ce dimanche, il pourra de nouveau marquer des points sur la Nokere Koerse le 11 mars, la Bernaudeau Junior le 19 avant le début de la Coupe des Nations au GP André Noyelle. Rémi Huens retrouvera un de ces lieux mythiques du vélo, le Mont Kemmel, avec l'espoir de s'y forger de nouveaux souvenirs.


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