Il est 9h du matin quand Maxime Salmon gare sa voiture à Fréjus pour rejoindre ses nouveaux équipiers du CM Auber 93 en stage depuis déjà quelques jours. "A 11h, on est parti rouler. Avec le travail et le trajet je suis resté presque 48h sans dormir", indique le Picard à DirectVelo. Le vendredi, le jour de la sortie avec les pros, il va payer la note. "J'ai pété et je n'ai même pas terminé la sortie. Je me suis demandé ce qui se passait mais Stéphane Javalet et Stephan Gaudry m'ont rassuré. Deux jours sans dormir, il faut une semaine pour récupérer. Et les Plages et la Vallée de la Loire m'ont montré que je suis au niveau", analyse le coureur de 24 ans.

Pourtant, la recrue du CM Aubervilliers 93 est tout neuf à ce niveau même s'il a commencé le vélo à 6 ans. "Jusqu'à 18 ans je ne faisais que du VTT. J'étais même au Pôle France et en Equipe de France. Mais j'ai tout arrêté pendant trois ans. J'ai repris fin 2015." La saison dernière, il démarre chez les 3e caté et monte en 2 en cours de saison. "Je n'étais pas parti pour faire du vélo en DN. Mais en août, j'ai pris contact avec Auber. Une DN3, ça me rassurait pour commencer. Yves Prévost [le DS d'Auber, NDLR] m'a demandé de gagner en 2e catégorie. Ils m'ont aussi testé sur au Grand Prix de Beaumont-sur-Sarthe en septembre", rappelle-t-il. L'ancien licencié du CC Nogent-sur-Oise répond aux attentes et gagne même en toutes caté, sur la Nocturne de Charleville-Mézières.

IL SE REPERE AUX LISERES

Policier dans le civil, le voici immergé dans un nouveau monde peuplé de visages inconnus. "Je ne connais pas les gars, à part les costauds et le Champion de France", avoue-t-il. Mais en fin limier, il développe un bon sens de l'observation. "J'ai vu les liserés tricolores de Clément Mary, je me suis dit que ce n'était pas par hasard." Alors quand Tanguy Turgis (BMC Development) et l'ancien Champion de France Amateurs sortent du peloton dimanche dernier sur le Circuit de la Vallée de Loire, Maxime Salmon se dit : "il faut y aller, ça peut être la bonne."

Sur le circuit final, Damien Gaudin attaque "tous les 3-4 kilomètres pour faire péter le groupe." Le sociétaire d'Auber arrive pour la 7e place avec les liserés de Clément Mary et Geoffrey Thévenez. L'ancien vététiste qui se définit comme explosif a trouvé le temps long sur les deux derniers tours. "Il me manque la caisse du routier mais j'ai discuté avec les autres et c'était au moral pour tout le monde", se rassure-t-il.

Le néophyte va poursuivre sa découverte des courses mythiques dimanche prochain sur Manche-Atlantique, puis, en avril, au Tour du Loir-et-Cher.