Le « gros kif » de Sofiane Merignat

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Sofiane Merignat se souviendra longtemps du Tour de La Provence 2017. A l'attaque sur la troisième et dernière étape, à domicile, le Provençal s'est fait plaisir. "Une échappée à la maison, c'est le top. Je suis sorti dans le Col de Porte, juste avant la bascule. Je connaissais très bien l'ascension et je savais qu'après un faux-plat, il y allait avoir une dernière partie difficile. Je me suis retrouvé tout seul en contre derrière Polanc, puis Pierre-Yves (Chatelon, le sélectionneur national) m'a dit que Rosto (Thomas Rostollan) était en contre. Je l'ai donc attendu et on est rentrés à deux", explique-t-il pour DirectVelo.

Sofiane Merignat n'a pas vu le temps passer sur les routes des Bouches-du-Rhône. "C'était un gros kif de pouvoir ouvrir la route sur une telle course. En plus à la maison : je connaissais toutes les routes. Le fait d'avoir le maillot de l'Equipe de France, c'était encore plus fort. Quand les gens voient le maillot, ça impressionne. Et puis, c'était aussi le Souvenir Patrick-Escartefigues (correspondant au journal La Provence, NDLR) et ça a rendu cette journée encore plus spéciale".

« AU DÉBUT, JE N'AI PAS COMPRIS »

Le natif d'Aubagne a également pu compter sur le soutien de ses proches. "Des amis sont venus me voir sur chaque étape. Beaucoup d'entre eux ne connaissent rien au vélo, ils ne comprennent même pas ce qu'est une échappée, mais bon, ce n'est pas trop grave (sourires). Ils viennent me soutenir et c'est le plus important".

Seul regret pour le pensionnaire du VC La Pomme Marseille : il n'a pas pu accompagner Jan Polanc au-delà de la mi-course, lorsque le coureur slovène a décidé d'abandonner ses deux compagnons de fugue. "Au début, je n'ai pas compris. Thomas lui avait demandé à combien il était au général et quand il nous a expliqué qu'il n'était qu'à 4 secondes, nous étions blasés. Dans la montée de Mazauges, il a commencé à accélérer. Rosto a lâché... je suis monté à la hauteur de Polanc pour lui dire qu'il fallait qu'il ralentisse et finalement, il en a remis une". Sofiane Merignat continue tout de même son effort avec Thomas Rostollan durant de nombreux kilomètres, en contre-attaque. En s'offrant même un dernier plaisir dans une descente de l'Espigoulier qu'il connait par coeur. "Je l'ai faite à fond pour m'amuser. Après, j'ai attendu Rosto en bas car de toute façon, j'étais cramé", plaisante-t-il. 

« C’ÉTAIT UN TRUC DE DINGUE »

C'est donc avec de très bons souvenirs que l'ancien lauréat du Challenge Bkool-DirectVelo a quitté l'épreuve provençale, bien qu'il avoue ne pas être un coureur de début de saison. "On avait un déficit de jours de course dans les jambes par rapport aux pros. Mais je me sentais de mieux en mieux". Sofiane Merignat aura surtout pu apprécier des situations rares, qu'il n'est pas près d'oublier. "J'ai été marqué par notre passage devant le stade Vélodrome. D'habitude, dans ce coin, tout est complètement bouché. Et là tout était fermé, pour nous. Nous étions seuls au monde. C'était un truc de dingue".

Désormais, le coureur de 19 ans espère participer à de nouveaux rendez-vous avec les Bleus. "Les sélections se feront avec les résultats. Si je veux être sélectionné, je sais ce que je dois faire. En tout cas, je suis hyper motivé. J'ai pris de la confiance et je sais qu'il faut que je continue comme ça. Il n'y a pas de hasard, il faut travailler", clame celui qui espère disputer notamment le Tour de l'Ain ou le Tour de l'Avenir l'été prochain. "Mais entre en avoir envie et avoir le niveau pour le faire, il y a quelques étapes", conclut-il.

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