Julien Loubet prend son mal en patience

Auteur d'une grosse saison 2015 sous les couleurs du Team Marseille 13-KTM pour son retour chez les pros, Julien Loubet attendait beaucoup de l'exercice 2016, du côté de Fortuneo-Vital Concept. Finalement, le coureur de 32 ans n'aura pas pu confirmer, la faute à des blessures et un calendrier qu'il aurait souhaité un peu moins chargé. En cette nouvelle saison, voilà l'ancien lauréat de Paris-Camembert au sein de l'équipe... de l'Armée de Terre : sa quatrième équipe en autant de saisons. Malade suite à sa reprise sur l'Etoile de Bessèges, Julien Loubet a pris le temps de faire un point complet avec DirectVelo.

DirectVelo : Comment vas-tu en ce début de saison ?
Julien Loubet : J'ai repris ma saison sur l'Etoile de Bessèges mais j'y ai attrapé un coup de froid. Depuis, j'ai la grippe et je suis embêté depuis de longues journées. Sur le coup je ne m'étais pas trop inquiété et j'ai voulu reprendre mes sorties très vite. Mais du coup, la situation a empiré. J'ai même dû complètement arrêter de rouler. Je ne reprendrai l'entraînement que fin février. Je dois prendre mon mal en patience.

« LE NIVEAU CONTINENTAL PRO ME CONVENAIT TRES BIEN »

Tu rates des courses qui sur le papier te convenaient très bien comme le Tour du Haut-Var ou le week-end en Drôme-Ardèche ?
C'est sûr que je passe à côté de courses difficiles et mouvementées qui me plaisent. Mon programme est modifié alors que les courses de février pouvaient me permettre de bien lancer ma saison. Le mois de mars sera relativement léger et devrait simplement me permettre de retrouver les jambes. J'essaierai de refaire des résultats à partir d'avril, en cochant toute la période jusqu'au mois de juin.

Tout ne s'est pas déroulé comme tu l'espérais l'an dernier du côté de Fortuneo-Vital Concept : es-tu revanchard ?
Le niveau Continental Pro me convenait très bien sur le papier. Le problème, c'est que j'aurais préféré avoir un programme un peu plus "cool", en variant les grosses courses WorldTour avec des manches de Coupe de France qui me conviennent par exemple. Mais au final, je n'ai enchaîné que de gros rendez-vous et j'ai eu du mal à l'encaisser. J'ai souvent subi alors que j'aurais aimé pouvoir jouer la gagne sur des courses un tout petit peu moins prestigieuses. J'ai aussi eu des pépins physiques avec notamment cette chute dès La Méditerranéenne alors que j'étais revenu du Tour de San Luis en Argentine avec de bonnes sensations. Je suis tombé malade après Paris-Nice et derrière, tout n'a pas été simple.

« J'AI EU DU MAL A M'EN REMETTRE »

Il y avait surtout eu cette non-sélection pour le Tour de France...
J'étais extrêmement déçu. Physiquement, j'étais vraiment bien revenu et je pensais mériter ma place. Finalement je n'ai appris que le mardi suivant le Championnat de France que je n'étais pas retenu. Cela avait été très dur à encaisser. Le plus difficile avait été de ne pas avoir eu de véritable explication claire quant à ma non-sélection.

Par la suite, tu avais quand même réussi à te remobiliser en étant présent en second rideau sur le Tour du Limousin et le Tour de l'Utah, durant l'été ?
Pour être honnête, j'ai eu du mal à me remettre dedans après cet épisode. Il y avait eu quelque chose de cassé et tout ne se passait pas très bien avec l'équipe. J'avais le sentiment de ne pas être à ma place dans l'équipe et ça ne restera pas ma meilleure année.

« LOIN D'UN WORLDTOUR OU TOUT EST CONTRÔLÉ »

Te voilà donc désormais à l'Armée de Terre : pour te relancer ?
Je retrouve un projet qui me plaît, dans une équipe qui a l'ambition de grandir encore à l'avenir. Ils ont un projet qu'ils essaient de mener à fond et je suis heureux d'y participer. Je me sens tout à fait capable de retrouver mon meilleur niveau, même si je prends de l'âge (à 32 ans, il est le coureur le plus âgé de la formation de l'Armée de Terre, NDLR). Je vais retrouver des courses sur lesquelles je me suis déjà illustré par le passé, des courses qui me plaisent et qui sont accessibles pour moi. Je serai loin d'un WorldTour où tout est contrôlé de A à Z. Dans les prochaines semaines, j'ai vraiment envie de retrouver de la confiance. Ensuite, les résultats suivront si tout se passe bien.

Tu ne rêves plus de disputer le Tour de France un jour ?
Je suis déjà passé une ou deux fois à côté lorsque j'étais chez AG2R. Et il y a donc eu l'épisode Fortuneo-Vital Concept l'été dernier. Aujourd'hui, je ne veux plus y penser ou me projeter. Je trouverai mon bonheur en gagnant de belles épreuves de Classe 1.

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