A 36 ans, Mickaël Bourgain débarque sur la route

Crédit photo Martine Lefeuvre

Crédit photo Martine Lefeuvre

En jettant un oeil au classement du Tour du Centre-Var, certains pouvaient s'étonner de retrouver le nom de Mickaël Bourgain, sous les couleurs du RO Brignoles. Qui plus est au sein du Top 10 (voir classement). Ce grand spécialiste de la piste, double médaillé sur les Jeux Olympiques, disputait ainsi sa première véritable compétition sur la route... à 36 ans. "J'ai toujours continué de rouler depuis la fin de ma carrière sur piste. Je connais bien le Président du club de Brignoles et il voulait que je prenne une licence dans le club. J'ai fini par accepter, en troisième catégorie. Et c'est comme ça que je me suis retrouvé à courir sur le Centre-Var", explique le principal intéressé auprès de DirectVelo. "Je me suis lancé ce petit challenge de participer à quelques courses, y compris au milieu de coureurs de DN1. Je voulais voir ce qu'était le niveau amateur français et avec tous ces jeunes talentueux, ce n'est pas facile".

« LORSQUE J'ÉTAIS A LA COFIDIS, J'AI EU ENVIE DE TENTER... »

Mickaël Bourgain a ainsi pu voir qu'il avait les jambes pour rivaliser avec les meilleurs. "C'était une expérience plutôt satisfaisante. Je suis arrivé au sprint pour la gagne. Cela dit, il n'y a rien de sérieux. Je ne vais pas m'enflammer. Je vais faire quelques courses pour le plaisir mais rien de plus", tient à modérer l'ancien triple Champion de France du keirin, qui a longtemps hésité à se lancer sur la route au cours de sa carrière cycliste. "Lorsque j'étais à la Cofidis, j'ai eu envie de tenter l'expérience. J'avais soufflé l'idée à l'équipe en 2009 mais à l'époque, j'avais essuyé un refus. Ils m' avaient dit qu'ils préféraient me voir sur la piste". Le Champion de France du Kilomètre 2003 admet malgré tout ne pas avoir de regrets. "Comment avoir des regrets avec ce que j'ai réalisé pendant ma carrière ? Je me suis régalé sur la piste, j'ai décroché des médailles olympiques... si j'avais été sur la route, peut-être que ça n'aurait pas marché", relativise-t-il, même s'il garde en tête l'exemple de Théo Bos. "C'est quelqu'un que je connais très bien. Il avait franchi le pas et ça c'était plutôt bien passé pour lui".

« LES COMPÉTITIONS ME MANQUAIENT »

C'est donc finalement à 36 ans que Mickaël Bourgain aura accroché l'un de ses tous premiers dossards sur la route (il s'était aligné sur l'épreuve en ligne des J.O de Londres pour une histoire de réglement, mais n'avait couvert que quelques hectomètres, NDLR). Et pas le dernier. "Je vais disputer quelques courses cette saison, mais ce sera uniquement à l'échelle régionale et seulement dans le but de me faire plaisir", détaille celui qui avait tout de même effectué 15.000 kilomètres à l'entraînement l'an dernier. "Ce n'est pas avec ça que je vais marcher chez les Elites, mais ça me permet de me faire plaisir quand même". S'il parle d'abord de plaisir, nul doute que le quadruple Champion du Monde de vitesse par équipes aura encore l'envie de se montrer à son avantage en cette année 2017. "Les courses me manquaient. Je reste un compétiteur", admet celui qui réside à Rocbaron, dans le Var. A l'avenir, Mickaël Bourgain, qui a déjà travaillé avec la formation néerlandaise en préparation des derniers Jeux Olympiques, envisage de rester dans le milieu. "Ma reconversion prend du temps mais j'y travaille. Il faut réussir à concilier le travail et la vie de famille, ce n'est pas évident. Mais je garde une bonne expérience de ce travail avec l'équipe des Pays-Bas et j'aimerais bien renouveler l'expérience en travaillant avec des équipes nationales sur la piste".

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