Maxime Bonsergent : « Très dur à accepter »

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo.com

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Ce samedi, Maxime Bonsergent filait peut-être vers une médaille sur le Championnat du Monde Juniors de cyclo-cross de Belvaux (Luxembourg) lorsqu'il a cassé sa chaussure droite. Déjà victime d'une crevaison quelques minutes auparavant, le Champion de France - qui avait fait le début de course en tête - a alors perdu toute chance de bien figurer à l'arrivée (voir classement). Extrêmement déçu par ce coup du sort, celui qui a dû effectuer un demi-tour de circuit en chaussettes a pris le temps de revenir sur sa course pour DirectVelo.

DirectVelo : Tout semblait avoir bien commencé sur ce Mondial ?
Maxime Bonsergent : J'ai pris un bon départ et je me suis très vite retrouvé en tête de course, tout seul. Je me sentais super bien. Il faut dire que le circuit me plaisait bien. Puis j'ai été repris par Pidcock, le grand favori. J'ai essayé de le suivre mais j'ai commis quelques petites fautes qui lui ont fait prendre du champ. Le but n'était pas forcément de le suivre jusqu'au bout à la régulière car je me doutais qu'il serait au-dessus du lot. Mais je voulais simplement essayer de le faire douter.

« LE POSTE DE DEPANNAGE ETAIT TRES LOIN »

Puis un deuxième Britannique est rentré sur toi...
Je suis tombé une première fois ! J'ai dû prendre le temps de remettre ma roue mais finalement, j'ai réussi à rentrer sur lui. Je jouais alors toujours la deuxième place mais dans le tour suivant, j'ai été victime d'une crevaison, ce qui a permis à un troisième Britannique de me passer également. Malgré ces soucis, je me sentais toujours bien et j'avais le podium en tête face à Tulett et Turner. Je me sentais au moins aussi bien qu'eux, d'autant que j'avais pris le temps de souffler un peu lorsque j'ai été décroché par Pidcock.

Et puis on t'a vu courir en chaussettes : que s'est-il passé ?
J'ai cassé ma patte de dérailleur en montant un petit dévers. Je suis tombé et j'ai cassé ma chaussure. J'ai couru jusqu'au poste de dépannage mais malheureusement, il était très loin, à près d'un demi-tour.

« JE N'AVAIS PAS LE DROIT D'ABANDONNER »

Que t'es-tu dit à ce moment-là ?
Que la course était terminée pour moi. Mais je ne voulais pas bâcher. Sur un Championnat du Monde, il faut toujours finir la course. C'est la moindre des choses avec le maillot de l'Equipe de France sur le dos. Alors j'ai simplement terminé la course comme j'ai pu.

On t'a vu en chaussettes dans la boue... chaussure à la main : tu ne t'es jamais demandé s'il était vraiment raisonnable de continuer dans ces conditions ?
J'ai hésité pendant cinq ou dix secondes. Tous mes espoirs s'étaient envolés et franchement, c'est pas très drôle de courir à côté du vélo sans chaussure. Mais je n'étais pas blessé et encore une fois, je me suis dit que je n'avais pas le droit d'abandonner.

« QUASIMENT CERTAIN QUE J'AURAIS TERMINE SUR LE PODIUM »

Penses-tu que le podium était accessible sans cet incident ?
Sincèrement, je pense que j'avais les moyens de rivaliser avec les deux coureurs britanniques. Quant aux autres, j'ai justement réalisé en me retrouvant à pied qu'ils étaient déjà assez loin, ce qui m'a donné encore plus de regrets. Au fur et à mesure que les mecs me passaient, je me disais "p*tain on avait quand même fait un bon trou". C'est rageant. Sans être prétentieux, je suis quasiment certain que j'aurais terminé sur le podium.

Considères-tu que ce circuit de Belvaux était particulièrement propice aux incidents mécaniques et aux chutes ?
Il faut d'abord préciser que la course des Juniors a été très différente de toutes les autres courses du week-end, et notamment de celles du dimanche qui se sont disputées dans la boue. Nous avons été les seuls à courir sur un terrain vraiment gelé. Je me dis simplement que les conditions étaient les mêmes pour tout le monde. Je suis parti à la faute et j'ai chuté, c'est de ma faute. Pour le reste, c'est de la malchance, mais ça arrive sur tous les cross. Seulement, c'était un Mondial cette fois et c'est très dur à accepter.

« REJOINDRE UNE FORMATION BELGE »

Plus généralement, cet hiver restera malgré cette déception celui de ton sacre sur le Championnat de France, début janvier ?
J'ai quand même souvent eu de la malchance en Coupe du Monde et en Coupe de France. Je suis également très déçu de mon Championnat d'Europe où j'ai pris la sixième place en étant peut-être le seul à jouer la course d'équipe (voir classement). Cela m'a peut-être coûté cher alors que ce jour-là, j'avais mes meilleurs jambes de l'année. Mais gagner le Championnat de France reste tout de même un grand souvenir.

Comment imagines-tu la suite désormais ?
Je vais couper trois semaines avant de reprendre sur la route. Pour le cross, j'aimerais rejoindre une formation belge. Je comptais justement sur le Mondial pour me faire remarquer mais malheureusement, j'ai peur que ce soit raté. J'espère quand même avoir des propositions. 

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