John Gadret : « C'est tellement bon »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

John Gadret (USO Bruay-la-Buissière) semble inoxydable. A 37 ans, et sans avoir couru pendant la saison estivale, le Nordiste a récolté, ce dimanche, sa onzième médaille sur le Championnat de France Elite de cyclo-cross - la quatrième en bronze (voir classement). "C'est comme une victoire", a-t-il apprécié au moment de raconter sa journée à DirectVelo.

DirectVelo : Que représente cette nouvelle médaille pour toi ?
John Gadret : Je suis satisfait. Je n'ai pas fait de vélo jusqu'au mois de juin. Je me suis entretenu avec du trail, une discipline que j'adore. A Gervans, mi-octobre, j'ai pris une claque en terminant à la 15e place. J'ai alors compris que j'allais devoir beaucoup travailler pour répondre présent au Championnat de France. J'ai ensuite amélioré mes places sur les deux autres manches de la Coupe de France (8e à Bagnoles-de-l'Orne et 6e à Nommay, NDLR). J'ai alors su que j'allais être bien ici. Je me connais par cœur, je sais comment je dois travailler pour être en forme. Je n'ai pas couru en 2016 sur route mais j'arrive à profiter un peu de la puissance acquise chez les professionnnels. Cette médaille est une victoire pour moi...

« JE ME SUIS MIS MINABLE »

Qu'espérais-tu au départ ?

Je visais une place entre 5 et 10. Je pensais quand même au podium. Je savais que Clément (Venturini) et Arnold (Jeannesson) allaient être très forts. J'ai crevé de la roue arrière dans le cinquième tour. Je me suis alors mis en dernière position du groupe de chasse derrière le duo de tête. Ca m'a permis de perdre peu de temps sur mes adversaires. J'ai fais pratiquement un demi-tour la roue crevée, et je suis arrivé au poste de dépannage seulement 150 mètres derrière le groupe. Puis ils se sont regardés, ce qui m'a permis de rentrer. Je me suis vite replacé dans le groupe car les à-coups faisaient mal. Et finalement, je suis passé en tête dans le dernier virage.

Comment s'est déroulé le sprint final ? 
Il n'y a pas eu vraiment de sprint ! J'ai dû être en danseuse du poste de dépannage à l'arrivée ! J'étais à 186 pulsations contre 180 le reste de la saison... Je me suis mis minable jusqu'au bout mais c'est tellement bon une fois la course terminée... J'ai levé les bras en franchissant la ligne car comme je l'ai dit, c'est comme une victoire. J'ai travaillé fort pour en arriver là...

« C'EST LA PLUS BELLE »

Est-ce une revanche de montrer que tu es toujours là ?

Je n'ai rien à montrer à personne. Cette année, j'ai trouvé mes propres partenaires. Je les remercie car ils auraient pu penser que je profitais de la situation... Mavic m'a énormément aidé par exemple. Ils ont tous vu que j'avais été sérieux : Diffusport, mais aussi ma ville... Cette médaille, elle est pour eux. Je n'ai rien de plus à prouver sur un vélo. Je suis simplement content de mon résultat.

Est-ce ta plus belle médaille de bronze ?
C'est la plus belle oui ! Elle a été obtenue avec la manière. Je n'étais pas le plus fort du groupe mais j'ai su courir de manière intelligente.

« L'HIVER PROCHAIN ? DIEU SEUL LE SAIT »

Quel regard portes-tu sur les deux coureurs qui t'accompagnent sur le podium ?
Arnold (Jeannesson) est un très bon coureur. Clément (Venturini) représente la nouvelle vague. On va dire que c'est le nouveau Francis Mourey. J'espère qu'il va progresser au niveau international et pourquoi pas aller chercher un jour ce titre de Champion du Monde qui fait défaut à la France depuis 1993 et le sacre de Dominique Arnould. Ca serait une bonne chose pour le cyclo-cross français ! Tout reste possible sur une course même si on sait que deux coureurs (Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel) sont au-dessus du lot.

Et la suite pour toi ?
Je vais voir si je continue. Dieu seul le sait ! C'était mon dernier cyclo-cross de la saison. Je serai sur un trail dès la semaine prochaine. Puis je vais aller, avec ma femme, au Mondial. J'y serai en spectateur. J'adore le cyclo-cross ! Désormais, le truc qui me dérange c'est le « départ ». D'ailleurs, j'ai vécu aujourd'hui (dimanche) quinze premières minutes très difficiles. Je sens que je vieillis. A bientôt 38 ans, ça devient difficile. Je serai encore plus vieux l'an prochain. Mais pourquoi pas, on verra... En tout cas, c'était du vélo-plaisir. Je suis venu sans pression, avec ma famille et des amis. Mon mécanicien était Guillaume Benoist, qui est un ami et qui a couru avec moi. Mon manager était Sébastien Minard. C'était du vélo plaisir...

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