Arnold Jeannesson : « Je pouvais y croire »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Arnold Jeannesson n'est pas passé loin d'un gros coup ce dimanche à Lanarvily (Finistère). Après avoir bien préparé son affaire ces dernières semaines, le coureur de la Fortuneo-Vital Concept échoue finalement à la deuxième place du Championnat de France Elites de cyclo-cross, seulement battu par son ancien équipier Clément Venturini,  favori avant le départ (voir classement).
Arnold Jeannesson revient sur cette performance pour DirectVelo, sans oublier d'aborder les prochaines semaines, et la future saison de cyclo-cross avec - peut-être - de nouvelles ambitions à l'international.

DirectVelo : Es-tu satisfait de cette médaille d'argent ?
Arnold Jeannesson : Cela fait près de dix ans que je suis coureur professionnel et j'ai fait du cyclo-cross pratiquement tous les ans. Je n'arrive toujours pas à avoir ce maillot de Champion de France. Les années précédentes, il y avait de toute façon toujours des coureurs qui étaient largement au-dessus, alors je venais pour décrocher un podium. Mais cette année, à Lanarvily, sur un circuit où j'avais déjà eu l'occasion de battre des coureurs comme John (Gadret) ou Francis (Mourey) à l'international, je m'étais dit pourquoi pas. Du coup, pour la première fois, j'ai vraiment bien préparé le cyclo-cross. Cela n'a donc pas marché et je suis déçu. Clément (Venturini) était le favori mais je savais que je pouvais me permettre d'y croire.

« PLUS FORT QUE LUI SUR LES PARTIES ROULANTES »

Comment as-tu géré ton duel avec Clément Venturini ?
Pour ce face à face, j'aurais préféré un circuit un peu moins roulant, et à l'inverse plus collant et physique car je savais que j'allais être plus costaud que Clément physiquement. Par contre, il est meilleur techniquement, avec aussi une trentaine de cyclo-cross dans les jambes cette année. Sur un circuit aussi roulant, encore une fois, je savais qu'il allait être difficile de le décrocher de la roue. Et inversement, je savais qu'il ne me décrocherait pas non plus, même s'il a essayé. Je pense que j'étais plus fort que lui sur les parties roulantes.

Vous êtes restés roue dans roue jusqu'à la dernière ligne droite...
Je savais que la course allait se jouer au sprint. Je n'étais pas très confiant pour ce sprint. Je savais qu'il fallait passer le dernier virage en tête et manque de chance, Clément le savait aussi. On a donc fait le sprint déjà avant pour aborder le virage en tête et je me suis retrouvé à l'extérieur, à la place qu'il ne fallait pas avoir. On ne s'est pas fait de cadeaux, on a joué des coudes. Je n'ai pas pu passer ce virage comme je le voulais et du coup derrière, il n'y a même pas eu de sprint. C'était fini.

« CE N'EST PAS CE QUE JE VISAIS »

Clément Venturini était, il y a quelques semaines encore, ton équipier à la Cofidis...
Il était plus fort que moi aujourd'hui (dimanche) et je suis content pour lui. L'année dernière, j'avais décidé de ne pas faire de cyclo-cross et j'étais vraiment derrière lui pour qu'il devienne Champion de France. Cette année, je suis passé dans une autre écurie et j'étais donc son principal concurrent. Peut-être que certaines personnes vont penser que je peux me satisfaire de cette deuxième place mais ce n'est pas ce que je visais.

Tu y as donc cru ce dimanche ?
Bien sûr, je lui ai fait mal plusieurs fois. J'ai essayé de le pousser à la faute mais ça n'a pas été possible. En fin de course, j'ai fini par comprendre que ça allait forcément finir au sprint. J'avais l'expérience mais contrairement à lui, je n'avais pas vécu beaucoup de situations comme celle-là. Lui a gagné des manches de Coupe de France, des Championnats.

« JE TOURNE TOUJOURS AUTOUR »

On a beaucoup parlé de stratégie de course du côté de la formation Fortuneo-Vital Concept mais finalement, Francis Mourey et Kévin Ledanois se sont vite retrouvés plus loin...
Oui ! Cela ne m'a pas surpris. Je savais que Clément allait faire le forcing dès le début de la course. C'était le favori, il n'avait pas intérêt à attendre. Au contraire, il fallait qu'il fasse rapidement la sélection. Le plus dur pour moi, en partant de la deuxième ligne, c'était de revenir dans la roue de Clément. Une fois dans sa roue, je savais que le plus dur était fait. Par contre, j'étai surpris qu'il n'y ait personne d'autre derrière.

Ce résultat te donne-t-il envie de faire un peu plus de cyclo-cross l'an prochain ?
C'est vrai qu'après près de dix ans chez les pros, une certaine lassitude peut parfois s'installer, même si je prends encore du plaisir et que je m'exprime bien. Je tourne toujours autour de la gagne chez les pros. Je viens du cyclo-cross et du VTT, c'est mon école. J'ai envie de me faire plaisir sur le vélo donc je ne m'interdis plus de faire du cross. C'est aussi la raison pour laquelle je me suis pris un camping-car et je me suis acheté trois vélos pour partir sur les routes. Je n'ai pas fait ça pour l'argent. Au contraire, je pense que j'en ai perdu plus qu'autre chose. Mais encore une fois, c'est un plaisir.

Tu aimerais disputer le Championnat du Monde à la fin du mois ?
J'aurais peut-être dit oui si j'avais été Champion de France mais là, je ne sais pas trop si j'y ai ma place. Et puis pour partir en dernière ligne et finir 25e... ça ne va pas m'apporter grand-chose. En plus, l'équipe compte sur moi pour aller faire les premières courses de la saison comme le GP d'ouverture La Marseillaise. Je suis plutôt payé pour ça. 
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