Clément Russo a « pris le risque de perdre »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Grand favori du Championnat de France Espoirs de cyclo-cross, Clément Russo (Rhône-Alpes) doit finalement se contenter de la médaille d'argent sur le circuit de Lanarvily (Finistère). Le Rhône-alpin, tenant du titre, cède ainsi sa tunique à Tony Périou. "On me dit parfois que je vais l'emporter sans problèmes, mais je sais bien que rien n'est gagné d'avance. Je savais que l'on ne m'offrirait pas le titre sur un plateau..."
Clément Russo a pris le temps de répondre aux questions de DirectVelo après la course.

DirectVelo : Quelle sensation domine une fois la course terminée ?
Clément Russo : Je suis forcément déçu. Je l'avais emporté l'an passé donc j'étais venu pour gagner une nouvelle fois. Les circonstances de course ne m'ont pas avantagé, en particulier la course d'équipe de l’Île-de-France. Pendant un moment, nous étions trois coureurs rhône-alpins face à eux, et nous avons beaucoup joué, ce qui a causé le regroupement dans le final. C'est comme ça, c'est le sport, je suis content pour Tony (Périou). Il l'a mérité, il est revenu dans le final : chapeau à lui.

« JE N'ETAIS PAS TRANSCENDANT »

C'est un coureur que tu connais bien ?
Assez peu, en fait. On a fait la préparation et les Championnats d'Europe ensemble. C'est quelqu'un que j'apprécie, et c'est toujours un plaisir de se retrouver en Equipe de France. Je le savais fort au sprint et j'y ai pensé dans le final. Mais j'y ai quand même cru. Je voyais l'arrivée assez courte, mais tout de même assez longue pour le déborder. Mais finalement ça ne l'a pas fait. C'est un titre mérité pour lui.

Étais-tu dans un jour "sans" ?
Ce n'était pas forcément un jour "sans" car j'ai été devant toute la course, mais un jour moyen. Je n'étais pas transcendant. J'ai essayé d’accélérer quelques fois mais ça n'a pas bien marché. Je ne sais pas si c'est la pression, ou le fait d'avoir moins eu confiance en moi... Il faudra revoir la course. On a beaucoup joué à la guerre des nerfs. Quand on joue, on prend le risque de perdre, et aujourd'hui j'ai perdu, c'est comme ça. Je n'étais pas venu pour faire deuxième, mais on ne va pas s'arrêter là-dessus.

« CHACUN SON JEU »

Les Franciliens t'ont mené la vie dure...
Joshua (Dubau) laissait beaucoup faire son coéquipier pendant la course, donc quand il a attaqué dans le dernier tour, je n'ai pas voulu collaborer. C'est difficile sur un circuit comme celui-ci de courir en à-coups car on récupère très peu. On a chacun joué notre jeu, donc j'ai misé sur le sprint, quitte à voir revenir des coureurs de l'arrière.

Cette guerre des nerfs t'a-t-elle usé ?
J'ai essayé de garder mon sang-froid, de gérer ma course du mieux possible. Ce n'était pas facile, mais je tenais à ne pas me faire enterrer. Du coup, dès qu'il y avait une accélération, j'y allais. C'est un schéma de course particulier. On me reproche peut-être de ne pas avoir pris les commandes, mais j'ai fait ma course. Champion de France je l'ai déjà été, Champion du Monde jamais. On cherche toujours un peu plus, un peu mieux. Mais bon, ce Championnat était un objectif aussi, j'espérais gagner à nouveau mais il faut se remobiliser pour aller chercher plus loin. Sur la fin, j'avais misé sur le sprint. Joshua (Dubau) a fait un gros dernier tour. Il est rentré au moment où on a soufflé et on s'est départagés sur un sprint à trois. Si c'était à refaire, je virerais en tête, mais j'assume mon choix car c'est la décision que j'ai prise sur le moment. Il faudra un ou deux jours pour digérer ce Championnat, mais je vais vite me recentrer sur la suite de la saison.

« JE SAVAIS QUE L'ON NE M'OFFRIRAIT PAS LE TITRE »

Y'avait-il aussi une part de pression sur ce Championnat ?
Comme j'ai déjà été titré, tout le monde attendait que je prenne la course à mon compte. Je ne voulais pas non plus me faire piéger par la tactique collective des Franciliens. Tanguy Turgis méritait aussi de gagner, il a été à l'offensive toute la course et fait une grosse impression. J'essaie de faire abstraction de la pression qui ressort de mes résultats précédents. On me dit parfois que je vais l'emporter sans problèmes, mais je sais bien que rien n'est gagné d'avance, surtout aujourd'hui (samedi). Je savais que l'on ne m'offrirait pas le titre sur un plateau.

Quel impact cette deuxième place peut avoir sur le reste de ta saison ?
La course d'aujourd'hui est une course comme une autre. Elle s'est moins bien passée que prévu, maintenant il faudra continuer de travailler jusqu'à la fin de saison. J'espère bien finir l'année en gardant un bon niveau, et continuer de progresser.

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