Clubs des néo-pros : « Les DN1 font du bon boulot »

Crédit photo DirectVelo.com

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Les clubs amateurs jouent-ils un rôle dans le passage chez les équipes UCI de leurs coureurs ? Après les chiffres (lire ici), DirectVelo donne la parole à Damien Pommereau (directeur sportif au Vendée U) et Jean-Michel Bourgouin (manager de l'AVC Aix-en-Provence), deux clubs qui fournissent régulièrement des coursiers au peloton professionnel.

Le statut du Vendée U est particulier. Depuis l'équipe Bonjour et ses tuniques bleues, il est la réserve de l'équipe professionnelle de Jean-René Bernaudeau. Cette longévité qu'on retrouve entre Chambéry Cyclisme Formation et AG2R La Mondiale ou le CM Aubervilliers et Auber 93, est rare. "Chez nous, il y a un lien fort entre les deux structures. Nous avons le même service courses. Les coureurs amateurs peuvent rouler avec les pros qui habitent près du manoir. Il y a aussi un échange de personnel entre l'équipe pro et le Vendée U. Les pros connaissent donc déjà nos coureurs quand ils passent au-dessus. Jean-René [Bernaudeau] peut aussi juger s'il trouve que tel ou tel coureur n'est pas prêt", décrit Damien Pommereau pour DirectVelo.

Jean-Michel Bourgouin a connu aussi l'époque où l'AVC Aix était liée à Cofidis. "Mais quand un coureur est bon, qu'il a des résultats, il n'y a pas besoin de le défendre auprès des équipes pros", pense-t-il. En revanche, le manager aixois est prêt à s'engager "pour un coureur qui est prêt physiquement et mentalement à passer au-dessus. Je garde des relations avec Yvon Sanquer chez Cofidis ou avec d'autres directeurs sportifs", insiste-t-il.

« LE COUREUR DOIT ÊTRE ARME PHYSIQUEMENT ET MENTALEMENT »

Les clubs façonnent les futures recrues des groupes sportifs. "Si des équipes pros critiquent la formation c'est qu'ils ne s'y intéressent pas beaucoup. En DN1, beaucoup d'équipes font du bon boulot. Parmi les néo-pros, beaucoup obtiennent de bons résultats", juge Damien Pommereau.

"De l'extérieur, on s'étonne que nous conservions des coureurs qui ne marchent pas au bout de un an ou deux. Mais ça peut payer ensuite sur le long terme", ajoute de son côté Jean-Michel Bourgouin qui s'attache beaucoup à l'histoire de ses coureurs. "Je me demande toujours ce que le club peut apporter au jeune. Quand un coureur passe pro, il doit être armé physiquement et mentalement pour rester dans le milieu. Ce n'est pas seulement une histoire de physique ou de résultats, mais c'est aussi une histoire d'homme." Du côté de la Vendée on cherche "à avoir des coureurs que l'on connaît bien et que nous formons le mieux possible. Ensuite, les parcours des coureurs chez les pros dépendent de beaucoup de critères. Un mec peut faire deux ans mais dans un contexte différent, il aurait pu durer dix saisons. La longueur d'une carrière ne tient à rien, une blessure au mauvais moment, surtout quand tu es équipier."

RESERVE : ATOUT OU FREIN ?

Le statut d'équipe réserve d'une équipe pro est attirant pour les aspirants à une carrière cycliste. Mais la nouvelle génération semble avoir un avis différent.
"Il y a les deux sons de cloche. De plus en plus de jeunes pensent qu'en venant chez nous ils vont être bloqués chez Direct Energie et qu'ils seront plus libres de leur choix dans un autre club", observe Damien Pommereau. Depuis qu'elle n'est plus liée à Cofidis, l'AVC Aix n'a d'ailleurs pas constaté de diminution des demandes de coureurs pour rejoindre le club. "Nous sommes toujours autant sollicités."

Le club est aussi là pour épauler son coureur dans ses choix. "Il faut trouver la bonne équipe qui corresponde au coureur quitte à attendre une année. C'est une erreur de vouloir passer trop jeune", estime Jean-Michel Bourgouin. Il prend l'exemple des équipes de 3e division. "Les équipes Continentales peuvent être un bon tremplin pour un certain type de coureurs mais pas pour un jeune coureur", ajoute-t-il.

UN AGENT DE PLUS EN PLUS TÔT

Mais les coureurs d'aujourd'hui n'écoutent pas seulement leur DS. Il y a aussi les agents. "Les coureurs en prennent un de plus en plus jeunes et ils ne savent plus à quel saint se vouer et écoutent souvent le dernier qui a parlé", constate Jean-Michel Bourgouin. A l'AVC Aix on entretient des relations cordiales avec ces intermédiaires, "on travaille avec tout le monde", précise-t-il.

En revanche au Vendée U, les agents sont persona non grata. "Ils connaissent très bien l'avis de Jean-René sur la question. Les agents, c'est bon pour les équipes qui ne s'occupent pas de la formation ni des jeunes", affirme Damien Pommereau, "mais ils peuvent aussi très bien contacter directement des coureurs de chez nous."

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