Sur l'asphalte de Zolder, Wout Van Aert a retrouvé sa bouille de gamin souriant. Après avoir triomphé du raidillon de Spa-Francorchamps, la fusée arc-en-ciel a envoyé la gomme sur le circuit automobile limbourgeois pour ramener une victoire qui lui échappait depuis deux semaines déjà. "Mathieu [Van der Poël] s'était souvent montré plus fort, mais je m'y suis pris autrement et ça a fonctionné", sourit le Champion du Monde.

Après un départ impeccable en pole position, le représentant de Crelan-Vastgoedservice a maîtrisé sa monture italienne pour creuser un écart irréversible. 14 secondes, 26 secondes, une minute : la messe (de Noël) est dite. "J'ai vu immédiatement que Mathieu était mal parti. Alors je devais mettre les gaz pour lui compliquer la vie, le mettre sous pression et prendre la course en mains. Se retrouver seul en tête du premier virage à l'arrivée, c'est long. Mais bon, j'ai vite pris mon tempo en décidant où accélérer et où prendre un peu de repos", expose le Campinois de 22 ans.

LA BRABANCONNE

Sur ce tracé de Zolder quelque peu modifié, Van Aert a conquis une victoire marquée par l'émotion. Là-même où le Champion de Belgique avait conquis son titre mondial l'hiver dernier. "En fait, je ne m'attendais pas à une journée si particulière. C'est vraiment dans le dernier tour, puis sur le podium avec la Brabançonne que les souvenirs sont remontés à la surface", s'émeut-il auprès de DirectVelo.

Une émotion encore accrue par l'accumulation de quatre défaites, à Overijse, Anvers, Namur et Diegem vendredi soir, face au Champion des Pays-Bas. "Je voulais encore gagner une fois en cette période des fêtes. Je pensais que ce serait plus compliqué, plus stressant. Mais quand ça marche, ça fait toujours plaisir."

COACH MENTAL

A-t-il pour autant douté, lui qui avait consulté un coach mental (celui du FC Bruges) l'hiver dernier pour gonfler son moral ? "Non, j'ai préféré éteindre mon téléphone pendant deux jours pour ne pas lire les conseils ou les critiques. Je me suis ressourcé en famille pour Noël. Je n'ai jamais paniqué, j'étais simplement remotivé par chaque défaite. Mentalement, j'étais toujours bien mais la victoire m'échappait à chaque fois."

Place maintenant à un enchaînement capital : d'abord Loenhout jeudi, Bredene samedi et Baal pour le Jour de l'An puis, surtout, le National disputé dans le sable d'Ostende le 8 janvier prochain. Pour cette échéance, Wout Van Aert atteint un nouveau pic de forme. "Ce n'était pas spécialement programmé. Je reviens bien, mieux qu'en novembre, mais c'est le fruit du hasard car je veux être compétitif sur chaque épreuve."